Non, les anti-aéroports à NDDL ne sont pas que des doux rêveurs ou des casseurs d'abribus ou de p

Chronique publié le 11/06/16 17:13 dans Economie par Didier Lefebvre pour Didier Lefebvre

Deux semaines avant la consultation limitée au département de Loire-Atlantique, nous nous sommes interrogés sur les arguments des anti-aéroports, comme on les appelle. En recherchant dans le site de l'ACIPA, on voit que les arguments ne sont pas des postures ou des positions de principe de soixante-huitards attardés, mais qu'il s'agit bien d'un travail de fond, scientifique, argumenté.

Des pro-aéroports subventionnés

C'est en effet sur le terrain des arguments sérieux qu'il faut échanger. Nous savons que nous ne jouons pas tous à armes égales. L'association des Ailes pour l'Ouest, qui promeut la construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame des Landes, reçoit des subventions de certaines collectivités locales. Essayez-donc de trouver les associations subventionnées de votre commune, vous aurez peut-être des surprises. Même si certaines disent ne pas prendre position, elles subventionnent, en toute légalité, certes, mais sans trop de publicité, les pro-aéroports.

L'État fait un mensonge par omission

Dans un débat tel celui du «transfert» de l'aéroport, il convient de connaître toutes les pièces du dossier. Jusqu'à ce que le Canard Enchaîné publie les éléments du permis de construire du nouvel équipement à NDDL, nous croyions toutes et tous que celui-ci était plus grand que l'actuel à Bouguenais. Eh bien non. L'argument de la taille du bâtiment accueillant les passagers ne tient pas.

Nous croyions aussi, chacun ayant un petit côté écolo, que l'augmentation des rotations aériennes serait négative pour la plus grande zone humide de plaine de France, le lac de Grand-Lieu. Faux également, ce serait au contraire l'arrêt des vols, avec l'urbanisation de zones jusqu'à présent interdites à l'artificialisation, qui serait dommageable. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les services du Préfet de région, autrement dit la DREAL. Encore un rapport caché, qui a été dévoilé au grand dam des promoteurs du nouvel aéroport.

L'État a donc manqué d'honnêteté, en ne dévoilant pas tous les éléments. Mais est-ce une surprise, quand il s'agit de subventionner Vinci ?

L'amalgame : l'arme des faibles

Un argument également utilisé par les pro-transferts est «casseurs = NON, Notre-Dame des Landes = OUI»». Un tel argument laisse sans voix, jouant sur la peur collective. A lui seul, il montre combien il n'y a pas de bons arguments économiques, scientifiques, chez les pro-aéroports, puisqu'ils en sont rendus à utiliser cette arme des faibles : l'amalgame.

Un terrain 791 fois plus cher

Il serait sûrement intéressant de se poser la question des intérêts de ceux qui prônent un nouvel aéroport à NDDL. N'y aurait-il pas parmi eux quelques propriétaires de terrains qui deviendraient constructibles ? Actuellement 2.250 € l'hectare (valeur dominante de la terre agricole) à 178 € le m² (prix moyen du terrain constructible) le ratio est de 791. Bingo, on touche près de 800 fois la mise. Serais-je moi-même aussi vertueux si j'étais propriétaire foncier à Saint-Aignan, en bout de piste ?

23 fiches au service d'un argumentaire rigoureux

Revenons à ce qui a motivé ce papier. Mes recherches d'arguments m'ont conduit sur le site de l'ACIPA (voir le site) . J'invite le lecteur qui veut se faire une opinion éclairée à le visiter, et à étudier les fiches selon ses centres d'intérêts. Avec force cartes, comparaisons, calculs, l'ACIPA démontre en quoi un nouvel aéroport est inutile, et qu'un réaménagement de l'actuel situé à Bouguenais répond suffisamment à la problématique du développement aérien prévisible.

Les 23 fiches

Fiche n°00 - Résumé des arguments

Fiche n°01 - Capacité de Nantes-Atlantique

Fiche n°02 - Personnes survolées

Fiche n°03 - Bruit

Fiche n°04 - Évolution du trafic sur Nantes Atlantique

Fiche n°05 - Compagnies low cost (bas coûts)

Fiche n°06 - Coûts et financements

Fiche n°07 - L'historique du projet de nouvel aéroport et de la lutte

Fiche n°08 - Les questions d'urbanisme

Fiche n°09 - L'analyse coûts-bénéfices / La rentabilité

Fiche n°10 : Lutte des paysans

Fiche n°11 : Agriculture : emprise, activité, emplois

Fiche n°12 : La question des emplois

Fiche n°13 : Qualité environnementale de la zone

Fiche n°14 : Loi sur l'eau

Fiche n°15 : La situation juridique au 10 mai 2016

Fiche n°16 : Les conclusions des commissions mises en place par le Gouvernement

Fiche n°17 : Les grands projets inutiles et imposés (GPII)

Fiche n°18 : L’aviation et le climat

Fiche n°19 : La situation géographique

Fiche n°20 : La comparaison entre Nantes Atlantique et Notre Dame des Landes

Fiche n°21 : L’optimisation de Nantes Atlantique

Fiche n°22 : Expertise des Naturalistes en lutte

Fiche n°23 : Une démocratie en trompe l’œil

Quelle valeur pour la consultation du 26 juin ?

Une question se pose à nous. Quelle sera la valeur juridique de la réponse à cette consultation ? Supposons que le OUI l'emporte. Il ne faut pas oublier que tous les recours devant la justice ne sont pas encore arrivés à leurs termes. La justice, indépendante, dira le droit. Si celui-ci venait à être négatif pour la construction ? De la même façon, l'Europe doit obligatoirement donner son avis. Qu'en sera-t-il si ce dernier était également contraire ?

Enfin, et ceci sans refaire l'histoire, nous nous interrogeons sur la limitation d'une consultation au seul département de Loire-Atlantique. Quelles que soient les opinions de chacun quant à la légitimité d'une région telle que les PDL (Pays de la Loire), il est surprenant de constater que, concernés, les habitants de cette région ne sont pas appelés à voter. Ceux de la région Bretagne également. Alors que leurs impôts sont aussi concernés, la région cofinançant le projet.

Des petits calculs politiciens au détriment pour ne pas décider

In fine, ce référendum ne nous semble pas des plus solides démocratiquement. C'est la seule solution qu'a trouvée le président de la République pour faire cohabiter dans son gouvernement Jean-Marc Ayrault, fermement attaché du OUI, et les écologistes farouches défenseurs du NON. Et en plus, il n'aura pas de décisions à prendre. Ce n'est pas la marque d'un grand président.


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