Le concert débute à fond la gomme avec son formidable Davy Jones, le premier morceau de son dernier album. Accompagnée par sept musiciens, tous aussi excellents les uns que les autres, Nolwenn explose sous la tente bondée de l'espace Marine de Lorient. Le son est très rock, rock celtique et électrique, mais folky tout de même. Une musique qui plaît aux adultes et aux enfants et ils sont nombreux ce soir-là. Beaucoup de mères venues avec leur fille. Les enfants adorent Nolwenn et chantent avec elle La jument de Michao ou Les prisons de Nantes. Les adultes reprennent en coeur Tri Martolod. Nolwenn est une star bretonne.
Elle alterne des tubes de Bretonne avec de nouveaux morceaux de « O filles de l'Eau ». Nolwenn est heureuse. Son sourire éclate de partout. Cà faisait longtemps qu'elle rêvait de se produire au festival de Lorient. Elle introduit une danseuse irlandaise et demande aux Bretons de danser la gigue avec elle... Malice ? Non, elle s'amuse comme Alice. Ce soir, le pays des merveilles c'est la Bretagne et les vastes océans. Tout son visage exprime les mots, car chaque mot est une émotion, alors même que sa voix est magique. Elle peut chanter n'importe quoi dans n'importe quelle langue...C 'est ce qu'on appelle le talent.
Pas moins de quatre rappels pour la nouvelle duchesse de Bretagne, la star du show et vedette du festival 2013. Il était minuit, mais le public ne voulait pas partir. Des fleurs, des peluches, nounours ou poissons, et même des dessins d'enfants pleuvent sur la scène. Nolwenn est aux anges. Elle remercie les Bretons et les autres, encore et encore, pour ce soutien en bloc, sans faille... « Je vous aime » répète-t-elle humblement, portée par les ovations et les rappels.
Au premier rappel, elle étonne encore en reprenant magistralement deux des plus beaux morceaux de Crosby, Still, Nash & Young des années 70. Il s'agit de Ohio de Neil Young et The cost of freedom de Stephen Stills. « Find the cost of freedom, buried in the ground » chante-t-elle aux Bretons. Elle finira par le Bro Gozh va Zadoù a capella devant un public qui, si dans sa grande majorité ignore toujours l'hymne national breton, l'écouta religieusement avant de se disperser avec ce «vieux chant de nos pères» au fond du coeur à défaut de l'avoir au bout des lèvres.
Philippe Argouarch
■merci pour les belles photos
C'est si rare chez les artistes bretons, même les plus connus.