Nicolas Sarkozy n'a pas dit concrètement qu'il était favorable à une Bretagne à 5 départements même s'il a parlé de Nantes en Bretagne car le piège pourrait être la fusion des régions Bretagne et Pays de la Loire qui créerait ainsi l'illusion que la Loire-Atlantique est de nouveau en Bretagne alors qu'un Grand-Ouest signifierait tout simplement la disparition politique de la Bretagne. Je ne ferai cependant pas de procès d'intention au président français car, qu'on l'apprécie ou pas, on sait qu'il est capable de tout. Je pense qu'une Bretagne à 5 départements ne lui ferait pas peur. Le risque qu'il opte pour un Grand-Ouest viendrait plutôt du compromis vers lequel le feraient pencher les jacobins et les poules mouillées qu'on trouve hélas en nombre de chaque côté de l'échiquier politique.
Les propos du président me semblent au moins très importants sur un point : en associant les noms «Nantes» et «Bretagne» il contribue à briser le tabou encore persistant de la réunification. Par ricochet il discrédite, et c'est déjà ça, l'argument de «passéistes» que nous sortent régulièrement les opposants à celle-ci.
Je n'aurai pas d'états d'âme à applaudir des 2 mains le gouvernement qui enclenchera la réunification, qu'il soit de gauche ou de droite. Et peu m'importe qu'il le fasse sans doute par calcul politique. Il aura au moins mérité quelques retombées positives.
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