Oui, sinon comment expliquer cette indifférence des militaires algériens devant cette violence meurtrière à laquelle sont exposées les populations touarègues de Borj Mokhtar ( ). Encerclées depuis quatre jours, attaqués par des grenades et bombes lacrymogènes jour et nuit. La quasi-totalité de leurs biens ont été saccagés et brûlés. Les Touaregs qui se réfugient dans les locaux de la gendarmerie pour échapper au lynchage des Maures, ils sont arrêtés par la gendarmerie et considérés comme des assaillants alors qu'ils en sont les victimes. Les blessés Touaregs ne sont pas soignés.
Les populations encerclées manquent de tout y compris de l'eau.
Et comment croire que dans une ville qui compte des dizaines de milliers de militaires, les autorités ne puissent pas assurer la sécurité des habitants ? Et comment expliquer que les assaillants utilisent des moyens assez sophistiqués comme les bombes lacrymogène...
Ce que les autorités algériennes sont entrain de faire à Borj n'est que le prolongement de cette politique d'arabisation et d'islamisation par tous les moyens de cette Terre amazighe. Le but recherché est de pousser les Touaregs à quitter la ville et aller dans la brousse. Ce nettoyage ethnique à huis-clos organisé par les autorités algériennes ne fait pas réagir la communauté internationale qui prétend être sensible aux droits de l'Homme. La France très présente dans la région, notamment depuis l'opération Serval dans l'Azawad, ne semble pas inquiétée outre mesure par ce drame humain que vivent les Touaregs de Borj.
Il appartient à tous les épris de justice d'agir et de ne pas laisser les Touaregs à Borj se faire tuer en silence. Nous avons le devoir d'agir et faire en sorte que ce drame cesse.
Bordj Badji Mokhtar, est une commune de la wilaya d'Adrar, à l'extrême sud de l'Algérie, à l'est du désert du Tanezrouft, près de la frontière malienne. La ville est aussi souvent appelé Bordj-Mokhtar ou BBM.
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