NDDL : une saga riche en enseignements

Communiqué de presse publié le 19/01/18 17:07 dans Politique par Frank Darcel pour Frank Darcel
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Breizh Europa s’était prononcé contre la construction de l’aéroport de NDDL car ce projet nous paraissait mauvais et décalé à plusieurs niveaux. Nous nous félicitons donc de la décision qui a été prise après autant d’atermoiements, une saga qui met en relief le fonctionnement erratique des institutions et admninistrations. Nous ne reviendrons pas ici sur le débat de fond, le projet étant abandonné, mais il est néanmoins intéressant de tirer quelques conclusions d’ordre plus général :

· Notons tout d’abord que quand un projet d’équipement traîne dans les cartons depuis près de cinquante ans, la nécessité de réalisation doit être doublement questionnée.

· Il est également patent qu’une infrastructure qui soulève autant de contestations n’est probablement pas aussi pertinente qu’on veut le faire croire.

· Il est notoire par ailleurs que quand on passe par une consultation populaire (qui n’était pas un référendum dans ce cas) pour valider ce type de projet, il faut définir avec pertinence le périmètre des votants. Avoir fait voter uniquement les habitants du 44 était une erreur, et a débouché sur un vote qui ne pouvait peser au final.

· Et enfin, quand on voit que les maires des deux grandes villes les plus proches de NDDL, les présidents des conseils départementaux les plus concernés, la plupart des députés des circonscriptions voisines, ajoutez à cela un ancien premier ministre implanté localement, un ministre des affaires étrangères en activité et originaire de la région, quand on voit donc que tous ces responsables politiques locaux ont soutenu le projet, on comprend que quand le pouvoir central prend une décision, en France, l’avis des élus locaux ne compte pas.

De ces remarques, quelles conclusions tirer ?

· Tout d’abord, faisons remarquer à tous ces politiciens locaux, fidèles relais d’un pouvoir jacobin inflexible, qu’ils n’ont aucun poids sur les décisions importantes, même en local. Peut-être que cela les fera réfléchir, à l’avenir, à un autre mode de gouvernance.

· Mais surtout, en ce qui concerne les infrastructures des transports et d’urbanisme, il est primordial de prendre en considération les territoires qui font sens. Car c’est bien le Grand Ouest qui vient de perdre en pertinence ici, un Grand Ouest qui n’a jamais existé que dans les crânes d’œufs de techniciens centralisateurs ou de politiciens en manque de repères.

Une Bretagne à construire

Il est temps de comprendre que la Bretagne, dans son intégrité historique et géographique, de la baie de Bourgneuf à celle du Mont-Saint-Michel, possède des caractéristiques qui lui sont propres : elle est une péninsule aux avant-postes de l’Europe continentale. Vouloir lier le destin de cette Bretagne à des villes comme Angers ou Le Mans, si éloignées de la mer à l’échelle de la France, et si proches de Paris en même temps, est une ineptie dans la plupart des domaines, et celui des transports en particulier. Jean-Yves le Drian lui-même ne s’y est pas trompé, qui a fait en sorte que la LGV Rennes-Paris évite Le Mans et Laval.

La Bretagne à cinq départements doit décider des enjeux futurs qui sont primordiaux pour son développement, du fait de sa situation géographique particulière, de l’atout maritime qu’elle exploite pour l’instant si mal, d’une Histoire qui a scellé des solidarités anciennes entre Bretons.

En termes de transports, ces enjeux, qui permettront à la Bretagne de demain de prendre son envol, ont pour nom fret ferroviaire, cabotage, pérennisation et développement des aéroports existants, maintien des routes gratuites (et suppression à terme du paiement sur un tronçon du 44). Cela n’empêchera bien sûr pas des collaborations avec des régions voisines, mais il faut que tout le monde comprenne qu’une Bretagne forte, à nouveau maîtresse des décisions qui la concernent directement, sera un atout pour tout l’ouest européen.

Frank Darcel, président de Breizh Europa


Vos commentaires :
Boned ruz
Vendredi 22 novembre 2024
Mon opinion aura peut-être plus de chance avec vous! pour moi c'est une bonne nouvelle et une belle claque à une certaine conception de l'Europe dont l'affairisme mortifère aujourd'hui se retrouve pleinement dans ce dossier NDL... Je souhaite rappeler que lié au grand ouest cet aéroport et aussi un moyen d'effacer la Bretagne comme l'ont été les attaques systématiques contre la langue Bretonne entre autres... l'idéologie imbécile de la hiérarchie des langues et cultures, sur laquelle la bourgeoisie aussi a surfé en méprisant les gens des campagnes, se prolonge sous une autre forme dans ce genre de dossier... Il me semble qu'il n'est plus possible aujourd'hui de concevoir des projets sans que cela soit voulu naturellement par la population et je pense que cette décision finale est à rapprocher des évènements en Catalogne... Yann Fouéré a eu une vision juste et naturelle de l'avenir Européen: celle des peuples.

Anna Kerouan
Vendredi 22 novembre 2024
Entièrement d'accord avec vous Boned Ruz. C'est un grand coup de pied aux fesses du grand ouest cet abandon. Et bien sûr qu'on ne peut démarrer de grands projets sans qu'ils soient voulu par la population, sinon ces projets n'intéressent qu'une «caste», et c'était le cas ici.

Jean Cévaër
Vendredi 22 novembre 2024
Je crois que les auteurs de l'article devront réviser leurs classiques s'agissant d'aménagement du territoire (CELIB, OREAM, CUAB à ses débuts,
Bretagne Prospective à sa fondation, POBL à sa création, etc.

Yves Koziel
Vendredi 22 novembre 2024
Le choix d'un aéroport oblige à prévoir, financer et construire des routes, des voies ferrées, pour les passagers et pour le fret, avec des connexions avec les transports maritimes. Pour l'instant rien de tout cela n'était envisagé. L'Etat ne voulait pas s'engager dans un schéma global autour de NDDL, et du reste il n'en aurait pas eu les moyens.

L'Etat a choisi un autre schéma, celui du tout TGV convergeant vers le Grand Paris, captant déjà 25% des offres d'emploi en 2017.
Voir le site
Ce qui est jugé insuffisant par le technocratie, dont est issu notre président - inspecteur des finances.

Réfléchir à un aéroport en Bretagne, avec toutes ses connexions, demande une volonté politique régionale, soutenue par les habitants et les entreprises. C'est un projet de développement, une vision portée par une vraie région.
Si l'on veut un aéroport, il faut porter un projet autonomiste, qui convainc une majorité de Bretons, ceux qui se sentent abandonnés en Centre-Bretagne par exemple, comme ceux qui veulent développer les métropoles.
La morale de cette histoire, c'est que les Bretons sont naïfs ou paresseux. Ils croient qu'ils auront un aéroport à eux sans choisir la voie de l'autonomie. Paris vient de leur répondre.


JMT
Vendredi 22 novembre 2024
D'accord avec toi Franck. Le cœur des pleureuses des 5 départements bretons ( Medef breton , élus, nationaux ou maires) pleurent l'abandon du projet « aéroport du grand ouest» Ils ont été les fossoyeurs de ce projet car tous les bretons qui portent notre Bretagne en étendard ont bien perçu que ce projet était mortifère pour la Bretagne. L'objectif de Jean Marc Ayrault était, quand il a relancé ce projet, de lancer ce grand ouest DONT NOUS NE VOULONS PAS.
A ces pleureuses qui ont si peur pour leurs intérêts commerciaux, politiques, pour leurs strapontins parisiens. Vous voulez une Bretagne qui gagne? elle s'appelle B5. Vous voulez une Bretagne qui soit ouverte et reconnue dans le monde, elle s'appelle B5. Vous vous présentez comme des hommes de décision et d'action ? vous voulez un grand aéroport , faites d'abord B5 et vous aurez une chance de voir ce projet porté par la population bretonne.

Frank Darcel
Vendredi 22 novembre 2024
A Jean Ceväer Ce papier ne remet pas en question l'apport du CELIB dans une première phase constructive de l'aménagement du territoire en Bretagne, en particulier pour ce qui est du réseau routier gratuit bien sûr. Mais il reste tant à faire ! Parmi les autres sigles que vous mettez en avant, lesquels ont obtenu des résultats concrets en termes d'aménagement du territoire en B 5 ? Cordialement.

Paul Chérel
Vendredi 22 novembre 2024
Tra la la Itou. Quel pauvre raisonnement que cet exposé ! Quant aux conclusions, il n'y en a qu'une. En France, inutile d'envisager un quelconque projet d'infrastructure ! Il faut donc se séparer de ce pays médiéval au plus vite. La population arriérée et opposée à tout changement, avec un gros renfort médiatique savamment organisé, se mobilisera toujours pour un «non» systématique. Voir barrage Sirens, extractions minières et sable, nucléaire, canal Seine Nord, etc. Pour le «YAqua», il faut aussi se débarrasser d'élus dont l'unique avenir est celui d'un strapontin dans une quelconque assemblée. Paul Chérel

Anna Kerouan
Vendredi 22 novembre 2024
@Paul Cherel, ce communiqué évoque des pistes il me semble pour une Bretagne se modernisant en tenant compte des nouvelles données écologiques. Vous semblez avoir une grande nostalgie pour les «trente glorieuses», mais les temps ont changé Monsieur Chérel. Ouvrez votre fenêtre !

Frederic Doll
Vendredi 22 novembre 2024
Il faut en effet aussi voir dans l’abandon de ce projet une bonne nouvelle environnementale.
Et l’opportunité pour la Bretagne de prendre la main sur l’utilisation de ses terres, en regardant vers l’avenir, l’agroécologie et l’autonomie alimentaire.

Paul Chérel
Vendredi 22 novembre 2024
@Anna Kerouan, moi, nostalgique des 30 glorieuses ? Bizarre conclusion! C'est de votre fenêtre, à vous, que vous avez vu ça ? J'ai un siècle d'avance. Cet article est, permettez-moi de vous le dire, complètement à côté de la plaque. Quant aux données écolos, elles me font doucement rigoler. Le futur de la Bretagne, ce n'est heureusement pas cela. Espérons-le ! Paul Chérel

Anna Kerouan
Vendredi 22 novembre 2024
@Paul Cherel a un siècle d'avance... Nous voila bien avancés... Et un rien amusés...
Entièrement d'accord avec Yves Koziel, et Frédéric Doll. Décidons de projets qui intéressent vraiment «toute la Bretagne».

Frank Darcel
Vendredi 22 novembre 2024
tout à fait d'accord avec le point de vue de l'UDB exprimé le 18/01 sur ce site à propos de la nécessité à terme d'avoir un aéroport à vocation intercontinentale en Bretagne. Voici le commentaire que j'ai fait sur leur texte :
L'abandon de NDDL ne doit pas mettre faire oublier la nécessité d'un aéroport intercontinental en Bretagne à terme. Et il vrai qu'une position géographique en bord d'océan est intéressante pour les routes transatlantiques en termes d'économies de carburant, sans compter la plus grande fluidité du traffic en approche. Il suffit pour s'en persuader de voir le succès de Shannon en Irlande. Ce sont des arguments qui comptent car il ne faut pas oublier que pour ce qui est des Hubs intercontinentaux, ce ne sont pas les Etats qui décident de les installer ici ou là, mais bien les compagnies elles-mêmes. Et NDDL n'avait aucunement la garantie de devenir autre chose qu'un aéroport à vocation européenne et avec en plus juste quelques échanges avec l'Afrique du Nord. Le pointe Bretagne pourrait par contre intéresser des compagnies à vocation intercontinentale. Il faut que les politiques bretons se reprennent et travaillent sur cette idée. Pour notre part, à BE, nous pensons que Lorient est aussi bien situé que Brest pour relever ce challenge. Mais il faut ouvrir le débat.

spered dieub
Vendredi 22 novembre 2024
spered dieub
Dimanche 21 janvier 2018

J'ai justement voulu attirer l'attention de Marc Le Fur à ce sujet voir mes commentaires suite à son communiqué

spered dieub

Dimanche 7 janvier 2018

TY JEAN a raison quand il parle du temps de trajet des villes de l'ouest Breton à NDDL .En fait le projet de NDDL peut ,peut être tenir la route ou la piste ! dans un concept de rapprochement de Paris à l'est Breton et est un des facteurs qui va favoriser l'émergence de la région grand ouest ,et donc éliminer toute référence à la moindre existence d'une Bretagne politique 'grand rêve des Ayrault et compagnie .Ce projet va à contre sens d'une organisation des infrastructures dans l'organisation de la Bretagne et de son équilibre territorial ,dans ce sens je suis un peu jacobin Breton !!! ,car il va évidemment confirmer définitivement la fracture territoriale avec un est breton qui se tournera prioritairement vers le Maine l'Anjou ,le Poitou,la Normandie et se rapprochera du futur grand Paris .Ensuite comment voyez vous l'avenir de l'ouest Breton ? paradoxalement ce cas de figure pourrait provoquer un mécontentement de la population, favorisant cette fois naturellement la montée d'un sentiment indépendantiste dans le territoire concerné .La solution la plus cohérente serait le développement de l'aéroport de Lann Bihoué assez bien centré dans la perspective d'une Bretagne à cinq départements .(Je parle volontairement d'est et d'ouest de la Bretagne ,car ses limites ne se superposent pas sur celles de la haute et de la basse Bretagne ) Mon analyse se situe également en dehors des éventuels problèmes environnementaux vu que l'on ne ferait que les reporter plus ou moins sur un autre site .

spered dieub

Vendredi 12 janvier 2018

Quoique que l'on pense ,il va falloir se rendre à l'évidence qu'il y a une forte probabilité que le projet de Notre Dame des landes va être abandonné .C'est justement l'occasion opportune pour les politiques et acteurs économiques Bretons de demander de faire étudier en urgence la faisabilité d'un aéroport international à Lann Bihoué ,et si ce n'est pas possible dans un autre endroit, qui serait un bon compromis dans le cadre de la Bretagne à cinq départements


Frank Darcel
Vendredi 22 novembre 2024
@spered dieub, tout à fait sur la même longueur d'onde. Il faut lancer le débat sur cet aéroport si possible «intercontinental» à Lann Bihoué.

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