Communiqué de presse, Notre-Dame des Landes, 27 juin 2016, 18 h 30
L’ACIPA, malgré ses réserves, avait choisi de faire campagne pour le NON aux côtés des autres organisations de la Coordination des opposants. Il était naturellement impensable de laisser le champ libre aux porteurs du projet et de ne pas profiter de cette fenêtre médiatique pour dénoncer sans cesse leurs mensonges et continuer à porter à la connaissance du plus grand nombre les justes raisons de son long combat sur un dossier si complexe.
Qu’aurait-on entendu si l’écart des voix avait été bien supérieur par absence d’un des deux camps ?
Notons déjà que seuls 27,84 % des électeurs inscrits ont dit OUI et que 22,65 % ont dit NON, soit 5 points d'écart...
Dès que nous avons eu connaissance du lancement de cette consultation, nous avons dénoncé le périmètre honteusement réduit à un seul département alors qu’on nous vend depuis des décennies un aéroport « du Grand Ouest » et que l’État, ainsi que les Régions de Bretagne et Pays de la Loire, contribueraient largement au financement et devraient assumer les conséquences économiques et écologiques du projet.
Du financement public a été utilisé dans la campagne (campagnes d’affichage financées par la Région par exemple, dont la couleur bleue ne doit rien au hasard). La CCI a submergé les entreprises de courriels, affiches, autocollants, le président de l’Association des Maires de Loire-Atlantique a abusé de son mandat pour faire campagne…
Nous dénonçons la partialité du document d’information au public rédigé par la CNDP (Commission Nationale de Débat Public). Une analyse précise de ce document, faite par l’Atelier Citoyen, en pointe les défauts. A la question sur l’adoption du document à l’unanimité de la commission, M. Leyrit, son président, s’est d’ailleurs retranché derrière un soi-disant secret des délibérations. On peut en déduire facilement que cette unanimité n’a pas été atteinte.
Nous aurions bien sûr aimé que le résultat des urnes, malgré tous ces handicaps, nous soit favorable, néanmoins, nous ne ressentons pas d’amertume, au contraire.
À Nantes, le raz de marée en faveur du OUI que les proAGO appelaient de leurs vœux, n’a pas eu lieu : il s’en est fallu de 100 voix pour que Nantes bascule dans le camp du NON. Le centre-ville n’a pas plébiscité le transfert de Nantes-Atlantique. Les mensonges des porteurs du projet n’ont pas eu prise sur les Nantais.
Sur le territoire de la Communauté de Communes Erdre et Gesvres, celle où devrait s’implanter le projet, force est de constater que la campagne ordurière du président de Région concernant les « zadistes » qu’il fallait « dégager », n’a pas été approuvée puisque le NON l’emporte dans 8 communes sur 12.
La majorité silencieuse vivant à proximité du projet est bien opposée à ce dernier et connaît la réalité de ce qui se vit à Notre-Dame des Landes.
Au Sud Loire aussi le NON a fait des scores contrastés. Bouguenais ne souhaite pas autant qu’on veut bien le dire le départ de son aéroport puisque le résultat est extrêmement serré sur cette commune. Et que dire de Rezé, Saint-Sébastien-sur-Loire, Le Pellerin, Saint-Jean de Boiseau ou La Montagne qui refusent le transfert.
Le Nord du département par contre, secteur oublié et sans doute illusionné par les fausses promesses d’emploi a, lui, suivi aveuglement ses notables favorables au « transfert ». Nous devrons donc renforcer nos actions d’information dans ce secteur à l’avenir.
Pour conclure, nous reviendrons sur la campagne exceptionnelle qui a été menée par la Coordination. Nous remercions tous les bénévoles, pour leur énergie inépuisable, ainsi que tous les collectifs qui ont permis cette formidable mobilisation et nous les remercions les électeurs pour leur confiance dans l’action de l’ACIPA au quotidien.
Les soutiens nationaux (et même internationaux) continuent de se tenir à nos côtés en envoyant des messages de soutien.
Nous l’avons dit dès le début, cette « consultation » n’était qu’une étape. Le camp du NON sort renforcé de cette nouvelle épreuve, l’opposition a convaincu. Les comités de soutien sont au travail et sont prêts à venir sur le terrain.
Les prochaines étapes sont
- le rassemblement estival de la Coordination des opposants les 9 et 10 juillet à Montjean en Notre-Dame des Landes (1) ;
- le suivi de la procédure d’appel sur les recours loi sur l’eau et espèces protégées ;
- l’attente de la réponse de la France aux questions portées par la Commission Européenne dans le cadre du contentieux environnemental, étudiée dans le SCoT Nantes-Saint-Nazaire dans quelques semaines.
Nous serons aussi très vigilants à ce que les suites du dossier entamé par les experts du ministère de l’Environnement en février ne restent pas lettre morte.
L’ACIPA continue le combat, notamment juridique sur le fond du dossier, ainsi que l'information continue en direction des citoyens, pour le respect de la planète et des générations futures dans l’esprit porté par la COP 21.
L’ACIPA continuera de s'opposer aux expulsions des habitants de la zone définie dans la DUP et à exiger que le président de la République honore ses engagements locaux : « pas de travaux ni d'expulsion, tant que les recours juridiques ne sont pas tous épuisés ».
Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame des Landes.
Signé ACIPA, Association Citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes (voir le site) du communiqué.
Autres réactions
Voir aussi la déclaration commune du mouvement anti-aéroport lue à la Vache Rit dimanche soir suite aux résultats de la consultation : (voir le site)
et (voir le site) du CéDpa intitulé Nous allons continuer à nous opposer au projet illégal de Notre Dame des Landes.
(1) Pour les Semailles de la Démocratie (voir le site)
Adresse postale
BP 5
44130 Notre-Dame-des-Landes
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Beaucoup de personnes qui s'expriment en faveur du projet au nom de l'intérêt général.
Ils se gardent de préciser qu'ils ont des sociétés civiles immobilières (SCI).
Jacques Auxiette (ancien président de la région Pays de Loire et du syndicat mixte aéroportuaire pour NDDL):
-SCI Loire (basée en Maine et Loire mais rien ne l'empêche d'investir dans le 44, créé fin 2015)
Alain Mustière (ancien président du CESER Pays de la Loire et des ailes pour l'Ouest)
Gérant de -SCI Le Solet
SCI l'Estacade
SCI la Côte d'amour
SCI la porte des Chaumes
Jean-françois Gendron (président CCI Nantes-Saint-Nazaire, Vice président union des aéroports français)
-SCI la foncière du chêne
Bruno Hug de larauze (ancien président de la CCI Saint Nazaire avant la fusion avec Nantes):
-SCI Aignan (active depuis 3 ans)
Dommage que lorsqu'ils parlent devant les caméras, ils oublient ce genre de détail.
Ils vont pouvoir investir dans l'immobilier au Sud de Nantes et à Bouguenais et s'enrichir discrétement.