Nantes (Naoned) dit oui au breton, car il y est toujours parlé

Dépêche publié le 20/04/13 1:03 dans Langues de Bretagne par Christian Rogel pour Christian Rogel

Le breton a toujours été présent, de manière minoritaire, dans la capitale de la Bretagne, dont le nom en breton est «(An) Naoned», et la Ville en tient compte, puisqu'elle vient de signer la Charte «Ya d'ar brezhoneg» (Oui à la langue bretonne) pour l'obtention du label 1. (voir notre article)

On y compte maintenant 5 écoles primaires où on peut faire une scolarité en breton (2 écoles Diwan, 2 écoles publiques et une école catholique) et elles comptent 478 élèves en tout.

L'école Diwan de Nantes a déjà une très longue histoire derrière elle, puisqu'elle a été créée en 1978, dès le début de Diwan, et l'école principale, avec 180 élèves, est, comme le dit son directeur, «la plus grande école Diwan du monde».

Caque ville ou entreprise ou association qui signe la charte choisit un certain nombre d'actions de promotion dans un «catalogue» proposé par l'Office public de la Langue bretonne à réaliser dans un délai donné pour décroccher un label 1, 2 ou 3.

Les cinq actions retenues par Nantes sont :

- le développement de l'enseignement bilingue

- l'acquisition d'ouvrages en breton dans les médiathèques

- l'implantation de panneaux bilingues aux entrées de la ville, en plus de ceux qui existent déjà

- une programmation culturelle bilingue

- l'autorisation de cérémonies de mariage en français ou en breton ou les deux.

Dans l'allocution qu'il a prononcée le 6 avril 2013, lors de la signature officielle (le conseil municipal en avait voté le principe en janvier 2012), le maire de Nantes, Patrick Rimbert, après avoir affirmé que sa ville est la capitale historique de la Bretagne, a d'abord rappelé la présence de l'enseignement en breton à Nantes.

Il a pointé que Nantes Métropole est l'ensemble intercommunal où se trouvent le plus grand nombre d'adultes qui se mettent à apprendre le breton (plus de 160 en 2011). Il n'a pas mentionné le collège Diwan de Loire-Atlantique, mais, celui-ci est aux portes de Nantes, à Saint-Herblain, où un projet d'école (la 8ème du département) vient d'être annoncé.

Il a insisté sur la culture bretonne vivante à Nantes qui est «elle aussi très prégnante dans notre Ville. Les manifestations sont extrêmement nombreuses et couvrent des domaines très variés. Pour rester dans la langue, citons «Ar Skrivadeg», la dictée en breton ou... le spectacle de théâtre en Breton pour le jeune public «Al Liozhour», qui a été présenté en février. Bien sûr, danse et musique sont régulièrement à l'honneur... La Ville de Nantes s'engage à soutenir les structures culturelles qui programment des spectacles valorisant la culture bretonne.»

Il a remercié pour leur action au sein du conseil municipal, Patrick Pellen (décédé), Pierre Éven et Jean-Louis Jossic.

Pour conclure, il a relaté la dernière visite, à Nantes, du secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie, Abdou Diouf, qui avait expliqué que le français devait, en tant que langue de la diversité, faire toute leur place aux langues minoritaires.

Dans sa réponse, Lena Louarn, présidente de l'Office public de la Langue bretonne indiquait que 160 communes ont signé la Charte «Ya d'ar brezhoneg», communes qui totalisent 1 million et demi d'habitants. Elle souhaitait que l'Assemblée nationale se prononce sur la ratification de la Charte européennes des langues, mais, on sait que cette promesse présidentielle ne sera pas tenue, tant le courant jacobin reste fort au Parti socialiste.

Il est heureux que des conseils municipaux délibèrent sur le breton et son avenir, mais, beaucoup des communes qui ont signé au début sont restées au label 1, mais, les nouvelles s'engagent souvent pour atteindre le niveau 2 ou même 3 au plus vite.

Pratique : apprendre le breton à Nantes :

Pour se renseigner sur les cours de breton, un seul numéro : 0 820 20 23 20

Cours de breton dans 12 communes de Loire-Atlantique, (voir le site)

A Nantes :

Kentelioù an Noz Tél. : 02 40 20 39 74 Courriel : kenteliouannoz@gmail.com Web : www.breton-nantes.org

Université de Nantes (formation continue) : 02 40 99 83 97 ou 02 51 25 07 83

Christian Rogel


Vos commentaires :
Nelly de Sev de St-Aubin
Vendredi 15 novembre 2024
Il importe que les Nantais s'expriment en vannetais car c'est le dialecte vivant le plus proche du guérandais.

En plus, ça serait sympa que la Bretagne de demain ait deux dialectes : le KLT parlé de Quimper à Rennes en passant par Saint-Brieuc et le vannetais parlé de Lorient à Nantes. Un dialecte nord et un dialecte sud comme il y a le français de Paris et le français de Marseille. La teinte méridionale du breton, c'est le vannetais !


iffig cochevelou
Vendredi 15 novembre 2024
On ne peut que s'en réjouir, mais je me pose quand même la question de savoir si dans l'esprit du Maire de Nantes, le breton est langue de la Bretagne dans son ensemble ou bien une des langues des «pays de Loire»

eugène Le Tollec
Vendredi 15 novembre 2024
une seule remarque à l'article
«Le breton a toujours été présent, de manière minoritaire, dans la capitale de la Bretagne, dont le nom en breton est «(An) Naoned», et la Ville en tient compte, puisqu'elle vient de signer la Charte «Ya d'ar brezhoneg» (Oui à la langue bretonne) pour l'obtention du label 1. [Voir lienvoir« href=»article.php?id=24747«>(voir ABP 24747) »
Nantes n'est pas la capitale de la Bretagne.
Si l'on veut parler de capitale ,il faut admettre le concept de multiples capitales
Une économique
Une culturelle
une administrative
Il faut continuer à parler de métropolisation , de polycentrisme maillé «à taille humaine», de réseaux principaux ,secondaires,tertiaires. et surtout pas de capitale nantaise!ni de «ligérie».
à quel titre Nantes s'investit?

Yann Maneguen
Vendredi 15 novembre 2024
à Nelly

Votre proposition est surréaliste et pourtant assez répandue à Nantes. Je le déplore. Le vannetais en tant que dialecte n'a aucun avenir tout comme les parlers «gallos». Seul le breton moderne unifié (c'est à dire le KLT enrichi de l'apport du vannetais, notamment dans la syntaxe que je trouve plus souple) a un sens et une (très petite) chance de survivre dans un environnement mondialisé.
Parce que si on applique vraiment ce que vous proposez il faudrait revenir sur l'entente orthographique : le breton vannetais est trop éloigné de la graphie actuelle. Mâme les tenants du Vannetais aujoud'hui ne sont pas d'accord avec vous (JC Le ruyet par exemple) et prônent pour des raisons pédagogique une modification à la marge de la graphie pour adopter une prononciation correcte et commune à l'ensemble des bretonnants. Actuellement meêm dans la zone vannetaise, l'apprentissage d'une bonne prononciation est désastreux.
En plus il faut voir le taux de perte énorme en fin de scolarité : si le breton n'acquiert pas peu à peu comme ils est en train de la faire dpuis Gwalarn et Roparz Hemon une image moderne, vous allez enfermer ces enfants dans une impasse, un dialecte sans ouverture au monde : combien de livres sont sortis en vannetais cette année : AUCUN. Bien au contraire j'attend une adaptation de JP Kalloc'h en breton unifié : plus personne ne parle le breton spécial de Groix. Les anglais l'ont bien fait pour Shakespeare...


patrick chevin
Vendredi 15 novembre 2024
L'erreur est humaine et elle est surtout bretonne. Mais à un moment donné, et ce moment est déjà derrière nous, l'erreur est coupable, voire complice...

Antoine Carreta
Vendredi 15 novembre 2024
À Yann Maneguen : le vannetais et les parlers gallos n'ont certes aucun avenir mais le néo-breton enseigné chez Diwan non plus. Car la vraie langue de la Bretagne en 2013, c'est le français, la langue maternelle de la quasi-totalité de la population bretonne. Et beaucoup de parents breton souhaitent de l'enseignement bilingue pour leurs enfants mais avec des langues réellement utiles et non avec des patois éteints, qui n'ont plus aucune utilité sociale ou économique.

Yann Maneguen
Vendredi 15 novembre 2024
à Antoine Carreta
La vraie langue de la Bretagne n'est pas le français au point de vue de la légitimité historique. Vous parlez vous de la Bretagne géographique et sur ce point vous avez raison puisque le politique d'éradication a atteint le point terminal en tout cas pour les parlers «gallo» et pour bientôt les parlers bretons. Beaucoup de parents veulent un enseignement bilingue pour leurs enfants, mais ceux-là jusqu'à présent préfèrent l'offre actuelle et qui se développe Breton -français plutot qu'une formule Anglais français à quelques exceptions près : c'est un fait, malgré c'est vrai le peu d'utilité sociale ou économique.
Mais au point de vue économique, comme il faut bien former les enfants à l'école, on ne peut pas dire que c'est perdre de l'argent que de les mettre dans une école en breton : le coût pour la société est le même. C'est une source d'emploi aujourd'hui assez conséquente quand même (rien qu'à Diwan, tout personnel compris, y compris personnel de service, c'est au moins 500 emplois)
Socialement vous avez aussi raison du point de vue purement utilitariste, mais n'oubliez quand même pas que ces réseaux Bilingues engendrent un lien social particulièrement vivant par le biais d'une mirade d'associations.
Mais pas assez, c'est vrai pour que l'on puisse dire qu'il reste en Bretagne quelque part un seul endroit ou le breton soit majoritaire dans son propre pays.
Je reste néanmoins confiant. Envoyer ses enfants en école bilingue entraîne une hausse significative de la probabilité que l'enfant vive au pays : c'est pour moi une chose très importante car je suis désolé de voir aujourd'hui tant de familles voir leur enfants partir loin de leurs parents et racines pour s'unir à des non bretons et vivre à Montréal ou à Mexico comme c'est le cas de neveux à moi. C'est humain, vous n'y pouvez rien. On fait théoriquement des enfants «gratuitement» sans en attendre un bénéfice, mais il n'empêche qu'on aimerait bien les voir de temps en temps... et pouvoir les aider.
Au sujet de votre insinuation sur le niveau du breton enseigné à Diwan qui serait du néo-breton terme que je ressens comme péjoratif. Pourtant c'est absolument inévitable parce qu'il faut adapter le langage au monde qui évolue et pour leuel la langue doit être adaptée ou déformée voire abandonée.
aujourd'hi j'étais dans les mont d'arrée rencontrer des professionnels éleveurs, un couple bretonnant militant (ce qui est en réalité un pléonasme). hé bien j'ai remarqué que leur breton est d'un niveau adapté mais qu'il manque de naturel pour tout dire parce que parler de leur métier en breton à des gens qui ne connaissent pas le vocabulaire ou qui ne le connaissent qu'en français, même pour moi qui suis bretonnant , cela fait «drôle», car jusqu'à présent le monde professionnel est fermé au breton.
Mais les temps changent : on est en train d'assister à l'éclosion de dizaines d'entreprises individuelles qui utilisent volontairement le «néo-breton», y compris pour le vocabulaire technique.
Je vous disais que je suis optimiste et il y a une raison simple : avec la révolution du progrès technique et numérique notamment, une langue n'a plus besoi d'un territoire pour survivre. Vous pouvez habiter dans un trou paummé dans les monts d'arrée et envoyer vos enfants tous les jours au collège Diwan de Brest ou au Lycée de Carhaix, vous pouvez correspondre avec un tas de gens en breton via le téléphone et internet, vous pouvez utiliser un réseau interessant écolo-breizhou plein de richesses humaines, qui essaye d'inventer une Bretagne nouvelle, plus séduisante que la Bretagne qui parle français et qui n'est pas attachée à son sol comme nous le sommes.
Bref la langue bretonne est un instrument nécessaire pour donner un avenir à cette presqu'ile. Sans elle la Bretagne sera toujours dépendante de Paris Bruxelles et wallstreet. L'avenir de la Bretagne doit passer par ce vecteur sinon les forces vives vont naturellement à Paris ou ailleurs sans mettre en valeur ce pays, cette patrie charnelle, celle de nos pères, que nous aimons et dans laquelle nous construisons notre bonheur. C'est ainsi que je comprends l'avenir du breton. En hor yaouankiz en deus Doue fiziet ennomp amzer da zont hor bro (YV Perrot + 1943)
«La découverte ou l'ignorance» Tri Yann : si vous n'acceptez pas qu'on puisse refuser de parler français pour parler plutot le breton, c'est bien parce que justement en francais il y a bien de trop de personnes qui pensent comme vous : qui ont un point de vue utilitariste avec un arrière fond de matérialisme pratique. Cette société là n'est pas assez spirituelle pour moi.

ex site bretagne.unie.free.fr
Vendredi 15 novembre 2024
L'idée de Nelly de Sev de St-Aubin est séduisante (Vannetais pour les écoles diwan de loire-atlantique)mais dans les faits impossible à réaliser.

ou alors il faudrait former des professeurs en vannetais.
ce n'est absolument pas la façon de faire des organismes d'apprentissage du breton à ma connaissance.

et puis il faudrait une volonté en ce sens et je ne pense pas qu'elle existe dans le petit monde des gens intéressés par le breton en Loire-atlantique.

il n'y a pas non plus de terroir encore vivant pour conforter ce choix.

Il est vrai que lorsqu'on entend certains enfants de Diwan, c'est vraiment du français avec des mots bretons. l'accent inexistant, la syntaxe tres artificielle , tres loin des parlers populaires.

apprendre l'accent vannetais est peut-être plus facile que de prendre un pseudo accent léonard.?


Kristenn Churie-Goal
Vendredi 15 novembre 2024
De grâce laissez JC Le Ruyet parler lui-même de ce sujet qu'il connaît fort bien , étant docteur en prononciation du breton («Bien prononcer le breton aujourd'hui» : sa thèse publiée chez Skol Vreizh) .
Il préconise entre autres , une académie pour le breton comme il en existe une pour le français .
Des écoles bilingues enseignent le vannetais en 56 , ce qui permet aux enfants de communiquer avec leur famille bretonnante ...

Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
Le néo-breton n'existe pas : il y a toujours eu un standard littéraire, même si le Vannetais en avait un particulier pour ses écrivains, maintenu, de fait, par le diocèse.
L'enseignement suppose un écrit normalisé sur la zone lingustique couverte, ne serait-ce que pour pouvoir écrire des manuels.
Enseignement = langue écrite normalisée avec ouverture sur les sociolectes (parlers locaux).
Il est cependant tout à fait possible d'utiliser un dialecte à l'oral et de faire utiliser un standard littéraire par les élèves.
C'était le cas de l'Alsace, avant que les écoles soient complètement francisées.
La qualité de la prononciation est un autre sujet.

patrick chevin
Vendredi 15 novembre 2024
La langue bretonne ne sera sauvée que si l'on crée sur le territoire historique de la langue bretonne un État breton, qui sera officiellement bilingue et se donnera les moyens de la réintroduction et de la pratique du breton, langue nationale, dans ses deux versions littéraires, correspondant aux deux dialectes principaux: léonais (nord-ouest) et vannetais (sud-est), et dans leurs orthographes respectives. Les bretonnants ne pourront vraiment l'être, ou le (re)devenir, que s'ils ont, non seulement la volonté, mais aussi les moyens de se passer du français en toutes circonstances, jusqu'à la maîtrise totale de la langue, lorsque le français ne sera plus une menace pour le breton...
La pratique militante, bilingue et artificielle de la langue bretonne finira par se retourner contre elle et faire le jeu de nos ennemis...

philippe Metchnikoff
Vendredi 15 novembre 2024
Il faut en finir avec la guèguerre linguistique et apprendre à nos enfants le breton littéraire tout en mettant en avant les spécifités géographiques.
C'est la moindre des choses que la capitale de la Bretagne se mette au breton.

Louis Le Bars
Vendredi 15 novembre 2024
Les élections locales approchent...quelques miettes pour les pigeons.

Ti-tac, le temps passe : pour 3 cours de breton subventionnés en + tous les 10 ans, une floppée de néo-ligériens s'installent dans la nouvelle Métropole rayonnant de long en large et de large et en travers dans tous les conseils locaux (municipaux, intercommunaux, bientot départementaux et régionaux) tant bien financièrement que politiquement.

La métropole et ses colonies (du Far West dans notre cas), le grand retour...le vrai fil rouge depuis 2 siècles.


Nelly de Sev de St-Aubin
Vendredi 15 novembre 2024
Yann Maneguen, mon idée n'est pas de renoncer à la norme littéraire. Mais concernant l'oral il serait beau que survive deux grands dialectes : un sud (Morbihan, Loire-Atlantique en gros) et un nord (Finistère, Côtes-D'Armor, Ille-et-Vilaine) ; autrement dit, du standard partout mais avec deux accents et quelques petits traits dialectaux distinctifs. Juste pour la beauté. Donc hors de question de préserver des patois ridicules. C'est d'ailleurs pour ça que je parle de Rennes et de Nantes, car là n'est plus la place du «gallo» mais du breton. C'est somme toute réaliste : comme tous ces gens qui parlent standard aujourd’hui avec de légers traits distinctifs nord et sud. C'est tout.

Personne ne veut revenir sur l'orthographe et surtout pas moi, où avez-vous lu ça ?


Ronan Kerguelen
Vendredi 15 novembre 2024
CARETTA, c'est de quelle origine ?
Merci de le préciser, cela nous permettra de mieux appréhender vos réflexions.
Merci et kenavo

Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@ Ronan Kerguelen
Le nom importe peu dans un débat d'idées. Antoine Caretta est évidemment libre de répondre ou non.
Les noms de famille ont peu de signification.
Quant à l'expérience personnelle des langues, elle n'ajouterait rien à cette discussion, même une fois partagée.

Michel Prigent
Vendredi 15 novembre 2024
Monsieur Caretta s'est déjà signalé sur ABP comme un ardent défenseur de la francophonie et de la vertu utilitariste de langues dont bien entendu le breton ne fait pas partie.

Louis Le Bars
Vendredi 15 novembre 2024
Courrier des lecteurs

L'Expansion n° 641, page 88, « Le grand match des prix dans l'Euroland »

Je me permets de vous écrire car je suis choqué par la présence de l'anglicisme « Euroland » dans votre titre pour qualifier la zone euro. En effet, comment se fait-il que cet anglicisme soit encore employé alors que la zone euro est l'expression archidominante pour désigner l'espace monétaire européen ?

De même, « shopping » est un terme anglais à éviter. On parle en français de lèche-vitrine ou d'achats. Enfin, « Web » est à bannir aussi. En français, on parle de la Toile, terme paru au Journal officiel du 16 mars 1999. De manière générale, je pense qu'à partir du moment où l'on a à sa disposition des mots français l'utilisation des anglicismes devient superflue. Ces anglicismes n'ont pas leur place, à mon sens, dans les articles de L'Expansion.

Antoine Carretta


Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
Autant que je saches, l'Euroland ne désigne pas l'Espace européen, mais la Zone Euro.

Yann Maneguen
Vendredi 15 novembre 2024
à Nelly
Oui je comprend mieux. Lorsque j'entends l'accent de ma parroisse, mon coeur vibre, mais il faut bien admettre que cet accent s'amenuise très fortement dans les nouvelles générations sans disparaître totalement. La vie moderne est ainsi, il y a un melting pot qui fait qu'une prononciation standard s'impose , quelquefois sous forte influence du français d'ailleurs et quelque fois sous l'influence de l'orthographe du breton. C'est le point de vue de JC Le Ruyet d'intégrer l'effet buben les liaisons afin d'éviter des choses que l'on voit y compris en français (ex : des vieux bretonnants continuent de pronocer «Les JANSES» pour «les gens» parce qu'il y a un «s» alors que ce s est tombé depuis longtamps. Lontemps moi meme je prononcais «Albûmme» pour «Album» et pas «Albomme».
en outre les vannetais actuels sont pour des raisons prédagogiques dans les écoles, à abandonner en bonne partie l'accent vannetais sur la dernière sylable pour prendre l'antépénultième du KLT attendu qu'ainsi les enfants prononceront plus facilement un breton phonétiquement correct parce que le vannetais est éloigné de la graphie. Par contre comme vous le dites on peut garder une couleur propre, quelques mots et expressions et surtout à mon avis certaines tournures de phrases très bonnes au point de vue de la syntaxe et qui permettent une certaine lourdeur : en cela le vannetais a vriment un apport à faire. De toute façons avec un peu de bonne volonté, entre bretonnants lettrés, et sans cultiver ses particularismes à outrances, j'ai maintes fois fait l'expérience qu'il a moyen de mener une conversation.
Maintenant au point de vue littéraire, je pense qu'il est nécessaire d'adapter la littérature vannetaise dans la graphie unifiée, quitte à casser quelques oeufs dans la transcription. Ainsi pour «Pedenn ar Gedour» de YB Kalloc'h :
Me zo ar Gedour bras en e sav war ar c'hleuz,
goût a ran petra on ha me oar petra ran :
ene Kornog, he douar, he merc'hed hag he bleun
holl gened ar bed eo, an noz-mañ a viran.

Ker e paein ar c'hlod marse. Na petra vern ?
Anvioù ar re gouezhet douar Arvor o miro :
me zo ur sterenn splann war dal Frañs a lugern,
me zo ar Gedour bras 'ar sav evit e vro.

a wir galon,


Maxime B.
Vendredi 15 novembre 2024
Vous vous rendez compte que toutes nos discordes sur le breton viennent des critiques françaises faites pour nous diviser (de plus se sont généralement des critiques qui ne sont faites à aucune autre langue...).

Par exemple, on reproche à l'enseignement du breton de ne pas respecter tous les parlers locaux. A quelle autre langue on reproche ça!? Quand j'ai appris le français à l'école j'ai appris un français standard et non pas les multiples façons de dire «pain». Il n'y a là aucun problème.

Si je parle français avec un accent breton c'est parce que je pratique le français en Bretagne. Ce n'est pas par l'enseignement qu'on prend un accent ou qu'on développe un dialecte, c'est par la pratique.

Il est donc normal d'apprendre un breton standard à l'école, c'est le sens de l'histoire pour toutes les langues qui survivent. Quant à ceux qui se plaignent que les parlers populaires se perdent, ils n'ont qu'à parler breton dans la vie de tous les jours, et ils ne se perderont plus.


Yann Maneguen
Vendredi 15 novembre 2024
oui Maxime, emañ ar gwir ganit.
D'un autre côté je comprends aussi Chevin qui dit que sans Etat on ne peut pas grand chose. Il est très difficile de continuer de parler breton dans une société où l'autorité le marginalise ou le combat.
Il est sûr que l'accentuation du breton au moment de l'entente orthographique (1941) ne posait pas de problème car il y avait 1,500.000 bretonnants. Aujourd'hui il n'y a en pratique que l'école et la radio : c'est trop peu. Il manque les FAMILLES, merci de l'avoir bien dit. Brezhoneg ofisiel YA, hogen er gêr da gentañ ! C'est pourquoi une adaptation de l'orthographe pourrait pallier au défaut le plus courant de prononciation : les liaisons, encore que ces liaisons sont quelque fois durcies et non adoucies (ex : hent pras) et on ne peut pas transcrire complètement le système de prononciation, même en breton standard. A tout le moins faut-il sensibiliser les élèves sur ce point : Diwan le fait en 6ième au collège de manière sérieuse. Bravo ! Mais cela doit être une chose qui se vit, et là, ...
C'est pour cela qu'en effet le breton vécu au quotidien est indispensable.
En conclusion il faut donc accepter que sans Etat breton il y ait un «néo-breton» qui se développe sous l'influence du français, donc une certaine francisation ou anglicisation du vocabulaire et de la syntaxe et un aplatissement de l'accent, tout en travaillant politiquement pour accèder à un statut de langue officielle. Une fois l'état breton maître du destin de la langue, il sera toujours temps de rectifier les plus grands travers par l'école, les subventions et les médias. Il n'est jamais trop tard.
Roparz Hemon, lui bien que nationaliste, avait choisi le terrain purement linguistique et avait quitté Breiz Atao justement pour avoir les mains libres sur le terrain distinct de la cration littéraire en breton, et premièrement le soubassement idéologique qui se trouve dans son roman «An Aotrou Bimbochet e Breizh». Il a donné naissance à l'école «Gwalarn» qui a eu de nombreux fruits et il a déclaré quelque part que le jour où les bretons avec leur propre argent financeront leur propres structures pour la langue, la liberté politique ne serait pas loin. Il croyait donc en cette possibilité d'utiliser la liberté individuelle pour faire advenir un état breton par le biais d'un combat pour la langue bretonne et même en prenant la langue comme principal vecteur de l'émancipation du breton et de l'indépendance bretonne.
Franchement je ne sais pas s'il avait raison. J'aimerais que cela soit possible et je travaille dur depuis 30 ans dans ce sens. Mais force est de constater que l'emprise de l'Etat, des évolutions en Bretagne et de la culture qu'il engendre sont telles que l'on peut en douter : que peut réellement faire un couple qui décide d'élever ses enfants en breton ? Les enfants sont «déportés» de ce choix très tôt, et passé l'enfance vient le primat de la critique chez l'adolescent puis les études loin du bercail puis la recherchee d'un hypothétique emploi en Bretagne puis
le concubinage avec un partenaire la pluspart du temps non bretonnant... Bref, je me demande si le rôle de la famille aujourd'hui n'est plus qu'un jeu de rôles justement, et non plus comme avant une micro monarchie autarcique , autonome, capable de prendre réelelement part à une contre culture à la Gwalarn (ou tout simplement ce que prône l'Eglise depuis qu'elle existe, existant à côté ou contre l'Etat, créatrice de culture et autorité morale source de progrès social face à un Etat par nature totalitaire.
J'essaye simplement d'être réaliste.
Ce qui me désole c'est qu'un mouvement comme DIWAN ne s'est pas pensé comme un mouvement de familles mais seulement un réseau d'écoles, fondamentalement à cause d'une mentalité à la fois gauchiste (libero-libertaire) et en fait individualiste (donc aux antipodes de la famille traditionnelle pensée comme le lieu du don de soi accepté et assumé, donc du sacrifice)
Je pense que si on admet l'hypothèse de Roparz Hemon que j'ai exposée, il est essentiel de faire reposer le mouvement de la langue sur un authentique esprit nationalitaire (et non gauchiste), sur des familles aux enfants nombreux (j'ai remarqué que la transmission de la langue se fait bien mieux enre enfants que de parents avec un ou deux enfants, et tissant volontairement des liens entre elles, ralativisant les idées des uns et des autres en vue d'un bien commun supérieur (transmettre la langue, faire vivre le mouvement breton en tant qu'embryon de la société bretonne de demain), faisant ainsi advenir réellement hic et nunc un société bretonnante moderne.

Pour revenir sur le «néo breton», je l'illustre d'un autre exemple. Comment faire de la philo en breton alors que nous n'avons pas de chaires de philo en breton à l'université : il nous manque forcément le vocabulaire, les ouvrages d'auteurs etc. Et que dire de l'influence francaise sur son enseignement (un remise en cause des Lumières est nécessaire car tout en découle). Même chose pour l'Histoire qui est très orientée. Et au niveau des concepts du droit : comme nous sommes enfermés dans l'hexagone, ce droit est français avec des concepts français, donc il ne faut pas s'étonner que parler de droit, de justice en breton fera souvent penser aux tournures françaises puisque c'est notre seul repère concret. le breton dans bien des domaines ne peut donc que singer le français puisque nous sommes dans une société sous l'emprise de l'Etat français. Il faut le supporter tout en en étant conscient et en sachant que le jour où l'indépendance sera acquise nous créerons notre propre droit avec nos propres concepts et avec nos propres mots. C'est assez évident par exemple pour le mot «Gwir». En breton il veut dire à la fois «droit» mais aussi «vérité» et «vrai». Mais on est obligé de tordre le vértable esprit du breton et des concepts ou points de vues qu'il suscite parce qu'il faut décrire une société qui n'est pas la nôtre : elle est largement étrangère à nous et doublement française et totalitaire.
Celui qui parle breton aujourd'hui et qui veut croire en l'avenir de notre langue nationale doit se rapprocher des autres et militer notamment au plan de la vie concrète des familles. C'est ce que fait Emglev An Tiegezhioù depuis 1947. Des enfants de ces familles sont aujourd'hui au premier plan du combat pour la langue : il n'y a pas de générations spontanées. Voir le site


patrick chevin
Vendredi 15 novembre 2024
Il manque l'État, le bon, le nôtre, il manque la famille, devenue cellule économique et reproductrice sans aucune autorité ni autonomie, et il manque l'individu, sans volonté propre, aliéné par le système et incapable de réagir différemment de ce qu'on attend de lui...

Il faut mourir à la France et renaître breton et non pas vouloir être les deux à la fois, car on sait où cela nous mène...


Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@ Goan fukyucelt
Pas de commentaire prenant à partie les autres commentateurs.

patrick chevin
Vendredi 15 novembre 2024
Il faut réhabiliter Roparz Hemon, trahi par Diwan: Collège débaptisé et enseignement bilingue intégré à l'EN. > Post sur BroVreiz...

Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@ Patrig Chevin
Citer JP Calloc'h sans même le créditer, n'est pas sérieux, ni, en rapport avec le sujet.

patrick chevin
Vendredi 15 novembre 2024
@ Christian Rogel
Mon intention était de reprendre le texte de YB Kalloc'h ci-dessus dans une orthographe plus appropriée mais c'est vrai que c'est hors sujet...

L'idée, c'est que le breton unifié (peurunvan) est mutilant lorsqu'il transcrit le vannetais, alors que c'était là son objectif! Et s'il ne transcrit que le KLT, alors il n'a pas besoin d'être unifié... D'où le bien fondé du maintien des deux normes écrites KLT et Guenedeg... C'est d'ailleurs ce que fait l'orthographe universitaire (falc'huneg) en écrivant différemment les deux dialectes, mais en suivant les mêmes principes phonologiques... Par ex. si l'on considère le mot «bloavez» (blawez) en KLT et «blead» en vannetais, il est inutil d'avoir la forme soi-disant unifiante «bloavezh», qui n'existe nulle-part...


Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@ Patrig Chevin
Ceux qui veulent continuer à maintenir le standard du vannetais ont raison de le faire jusqu'au moment où se pose la question de l'enseignement.
Comme je l'ai dit, celui-ci suppose une convention qui rabote et mutile, mais c'est l'influence d'une école publique qui privilégie trop l'écrit qui fait qu'on a perdu l'idée que bloavezh (ou n'importe quelle forme) peut être dite à l'oral de manière non littérale.
Certains'enseignants des écoles bilingues ont gardé leur manière de parler et les élèves arrivent à différencier oral et écrit.

patrick chevin
Vendredi 15 novembre 2024
Dans la cas particulier du mot «bloavezh», très répandu à cause de «Bloavezh Mat» (bloavez mad), le zh nous indique que le vannetais dit «bloaùec'h» ou «bloaùec'h» ou «blaùec'h» encore «bléùec'h», alors qu'il n'en est rien!
Dans la cas plus général du Breton unifié, on lui reproche à raison d'être partiellement responsable de la non-maîtrise de la langue par les néo-bretonnants, la deuxième cause étant le maintien du français comme langue véhiculaire et la troisième, l'absence d'une structure étatique bretonnante (officialisation de la langue en Basse Bretagne)...

joseph blain
Vendredi 15 novembre 2024
Je suis vendéen, arrivé à 18 mois à Nantes en 1937 donc nantais, je ne me suis jamais senti breton (j'aurai bien aimé) mais ligérien, de la Loire quoi ! Nantes est plus vendéenne que bretonne (Langue très peu parlée ici) les quelques expressions nantaises qui suivent sont plutôt d'origine vendéennes, on dit aussi «Quitter la France et l'Etranger pour aller en Bretagne !». Je sais manger un LU par les quatre coins. À un moment de temps, sous le serin du soir avant la renapée, le bon temps pour les lumas, tout en me bernaudant, pas de trop pour ne pas me mouiller et de me retrouver tout guené, je vais remonter la rue grébillon, (grébillonner quoi !) pour aller chez Degré, ajeter des fleurs pour les mettre au cimitière et ensuite laver ma vaisselle dans le lévier et de sincer ma place dans tous les racoins avant de crouiller ma porte avec le gaguenas et de balayer les bourriers de ma cour et d'utiliser le ramasse-bourrier et de mettre mes ordures dans un pochon et de les mettre à la jaille que les deux ou tois jailloux viendront les enlever et les garocher dans leur gamion si il ne fait pas trop foid. «Est-ce que vous dites toujours Dame Oui à Nantes ?» « Ho ! Dame non, sûrement pas !» «T'as-qu'du dire, t'as-qu'du faire, c'est toujours pareil, si tu bois de trop à l'avouillette (Entonnoir) tu es cuit, écrou et contre-écrou» (Expression matallo des chantiers). etc ... et il y en a d'autres ! à-tche-fête et à la r-voyure ou à dimanche en 8 !.

M.Prigent
Vendredi 15 novembre 2024
Si Joseph ne s'est «jamais senti breton» à Nantes, alors moi aussi je peux dire que je ne me suis «jamais senti breton» à Rennes, comme je l'ai entendu dire par un voisin de table de retour de Rennes, dans un bar de Camaret: «lls sont pas bretons , les rennais !».
Et pour avoir «pratiqué» ces 2 villes, je me sens plus breton à Nantes qu'à Rennes (y a t'il même un bagad à Rennes ?).
Quoique avec le Bro Goz au Stade de Lorient, il est permis d'espérer.
Il faut dire aussi, à la décharge des 2 villes Précitées, que Brest n'a jamais fait preuve aussi de militantisme pro breton.

PIERRE CAMARET
Vendredi 15 novembre 2024
Vous savez Michel , il y a des ( mauvaises ) plaisanteries locales . Demandez a un Bavarois si il est Allemand ???? voyez leur plaque de voiture «FREI STAAT BAYERN »Cela s'arrete la et est une source de douces plaisanteries .

eugène le tollec
Vendredi 15 novembre 2024
Mais Rennes a toute la teinture française depuis très longtemps

ex ,site bretagne.unie.free.fr
Vendredi 15 novembre 2024
Et bien moi le gallo originaire du coté de Mûr-de-Bretagne (22) je ne suis guère dépaysé par l'intervention de Joseph Blain - qui ne se sent pas Breton mais qui pour appuyer sa revendication cite le parler Nantais trés.... gallo.

Donc M.Blain, véndéen vous étiez mais Nantes bretonne vous a bien assimilé à votre insu !!!
Vous êtes un Breton inconscient de l'être ;-)


Anti-spam : Combien font 7 multiplié par 2 ?