Mines d'uranium en Bretagne : un tournage en cours

Communiqué de presse publié le 3/08/15 21:02 dans Politique par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
https://abp.bzh/thumbs/38/38067/38067_1.jpg
tournage documentaire Bubry

Le documentariste Larbi Benchiha s'intéresse aux sujets d'actualité. Mais il n'en oublie pas pour autant la mémoire des lieux et interroge les principaux acteurs d'une vigilance citoyenne.

Le DG5 vrombit, il atteint des 3000, 4000, 6000 coups seconde, jusqu'à vingt fois le «bruit de fond», la radioactivité naturelle du lieu. Les deux caméras du documentariste vont sur les traces laissées par une mine d'uranium qui n'a pourtant fonctionné que sept ans, la mine de Ty Galen en Bubry. Elles étaient vingt, entre Guilligomarc'h et Pontivy, sur une veine d'uranium qui en contenait plus que celles du Niger actuellement exploitées pour les centrales nucléaires françaises.

Cette mine laissée à l'abandon, avec une visite annuelle des services de l'État a fait l'objet de la vigilance d' une association, «Roz Glas». Avec l'aide de la CRIIRAD, elle a mesuré, méthodiquement, et demandé qu'on signale la dangerosité du lieu aux passants.

Puis, elle l'a redemandé, au Ministère à Paris et dans des réunions départementales. Et finalement, un panneau a été installé. Invisible de la route, invisible du visiteur. Et il faut aller tout au bout du chemin de l'ancienne mine pour la voir, bien cachée. Et l'association de réclamer, encore.

Pour les privés qui habitent en contrebas, les eaux de la mine se sont écoulées, sans aucun système de filtration, et cela a suffi pour rendre la zone sur une très grande surface, équivalente à une concentration de déchets nucléaires.

Alors, que faire ? Tout décontaminer, et remonter ces déchets sur le site appartenant à Areva ? Les emmener plus loin ? Assumer cette dangerosité en la signalant mieux, par des barrières empêchant de pénétrer dans la forêt ?

Et, plus inquiétant encore, les demandes d'extraction de plus en plus nombreuses, à Silfiac, dans le Morbihan et les Côtes d'Armor. Il s'agirait de prospecter pour des métaux rares... dont pourrait bien faire partie l'uranium.

Ici, dans ce vallon, où les sources nombreuses vont à la rivière, il y avait un lavoir, où les moutons étaient couverts d'écrevisses, symboles d'eau pure. Aujourd'hui, sur presque un mètre de profondeur, on a une terre souillée pour des milliards d'années...


Vos commentaires :

Anti-spam : Combien font 6 multiplié par 6 ?