«Monsieur le Président, Au nom de la liberté d'expression, nous vous demandons de vous opposer à une nouvelle incarcération de Madame Leyla Zana, d'arrêter les poursuites et d'engager résolument la Turquie sur la voie de la démocratie et de la paix.»
La pétition en faveur de Leyla Zana a déjà recueilli mille deux cents signatures, dont celles de Mme Mitterrand, Mgr Gaillot, Michel Rocard, Robert Badinter, Edmond Hervé, Catherine Lalumière, Dominique Voynet, Marie-Georges Buffet, Luisa Morgantini, d'un nombre significatif de parlementaires français et européens, de maires et de conseillers municipaux, de présidents de collectivités territoriales, de conseillers régionaux et généraux, de présidents d'associations, des militants, des citoyens de différents pays européens, dont la liste est consultable en cliquant sur (voir le site)
Cette initiative en faveur de Leyla Zana n'est pas la seule, tant l'émotion est grande : des intellectuels turcs et kurdes ont aussi lancé une pétition appelant la «Cour de cassation à casser le jugement contre Leyla Zana» et exigeant des parlementaires «de supprimer tous les obstacles juridiques face à liberté d'expression des opinions».
L'action en faveur de Leyla Zana ne doit pas faire oublier la terrible situation de tous ceux et toutes celles qui sont détenus dans les prisons de type F comme nous le rappelle l'association turque d'aide aux familles des prisonniers politiques (TUHAD) qui nous apprend qu'un détenu s'est taillé les veines après 8 ans de mise en isolement à la prison de type F n° 1 de Kiriklar à Izmir, celle où se trouve notre ami Kadir dont les proches craignent maintenant pour sa santé tant il est difficile de résister psychiquement à de longues périodes d'isolement complet.
Selon le rapport 2008 de l'Association des droits de l'homme de Turquie (IHD) portant sur les violations des droits humains dans les prisons turques, établi sur la base de 3519 plaintes reçues par 29 sections de l'association et couvrant la période entre les 1er janvier et 31 décembre 2008, 37 prisonniers sont décédés et 462 autres, gravement malades, sont privés de soins, comme, par exemple, Mme Sibel KURT (24 ans), détenue à la prison de Gebze et atteinte d'une grave maladie cardiaque : «elle se trouve en danger de mort», écrit La Maison du peuple de Genève qui lance un appel à l'opinion et qui rappelle que le 28 février dernier, Beşir ÖZER, détenu dans la prison de Diyarbakir, est décédé suite à une insuffisance rénale.
«Rappelons qu'une soirée de soutien en faveur de Kadir est organisée à Redon, ce vendredi 6 mars à 20 h 15 autour du film 'Un hiver à Istanbul' projeté au cinéma Manivel dans le cadre du cycle du cinéma engagé »
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