Michel Feltin-Palas : Le français doit être la langue commune, pas la langue unique

Reportage publié le 11/02/23 10:03 dans Langues de Bretagne par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Michel Feltin-Pallas
Sauver les langues régionales (210 vues)

Depuis une vingtaine d'années, Michel Feltin-Palas écrit sur les langues et depuis cinq ans il écrit sur les langues minoritaires, dites langues régionales, dans le cadre de son travail comme journaliste pour l'hebdomadaire L'Express. Il animait vendredi soir à Quimper une conférence au pôle Pierre-Jakez Hélias de l'université.

Dans son livre Sauvons les langues régionales ?, Michel Feltin-Palas réaffirme que toutes les langues sont égales. Toutes ont des singularités et des richesses et portent une vision du monde spécifique, coeur de la diversité culturelle. « La France possède la plus grande richesse linguistique d'Europe mais elle méprise ce trésor », déplore Michel Feltin-Palas.

« Avoir fait du français la seule langue de l'enseignement à l'école en France » c'est avoir signé l'arrêt de mort des autres langues qui existaient. « Le français aurait pu devenir la langue commune sans être la langue unique » écrit et dit Feltin-Palas.

Michel Feltin-Palas explique que le séparatisme n'est pas le résultat du communautarisme, mais tout au contraire, le résultat d'un État qui ne veut pas reconnaitre et encourager les autres langues et les autres cultures. Citant la Suisse, il explique que si l'allemand, langue majoritaire, était imposé dans le canton de Genève, Genève demanderait son indépendance.

Les langues régionales peuvent-elle être sauvées ?

Oui. Pour Michel Feltin-Palas tout d'abord il faut créer des crèches bilingues partout en France. L'études des langues régionales doit être obligatoire jusqu'à 16 ans. Des universités en langues régionales doivent être créées. Les administrations locales doivent être ouvertes en priorité aux langues régionales. On doit pouvoir plaider au tribunal en langue régionale. Il faut un ministre dédié aux langues de France. Les commerces et les entreprises doivent être bilingues. Les langues régionales doivent être officialisées et les locuteurs doivent être recensés durant les recensements. L'enseignement par immersion doit être inscrit dans la constitution.


Vos commentaires :
Anne Merrien
Jeudi 14 novembre 2024
La langue bretonne s'est écroulée d'un seul coup, alors qu'on pensait que c'était du chiendent. La conscience bretonne en Loire-Atlantique, c'est un peu pareil, une mémoire qui ne s'est pas transmise.

pierre daniel
Jeudi 14 novembre 2024
La langue ne s'est pas écroulée elle a été détruite volontairement par un état criminel .
Anne imaginez que l'Europe que le français n'est pas utile et supprime son enseignement;et interdit son usage dans le domaine publique
. Pensez -vous que cette langue survivra ?
diriez vous qu'elle s'est écroulée ?
Et trouvez -vous normal qu'un état central interdise a un peuple l'usage de sa langue ?
Le crime commis par la france contre la langue Bretonne n'est ni excusable ni pardonnable par contre ce crime peu etre réparé par l'officialisation de la langue bretonne .
Pour etre né en Loire-Atlantique et y avoir vécu je peu vous assurer que la conscience Bretonne n'est pas morte bien au contraire .
Je vois dans votre pensée une démission et déja une soumission a la doxa anti Bretonne ,un partisan n'abandonne jamais la lutte
Pour la langue je partage le point de vue de Mr feltin-Palas et j'y ajouterai une petite réflexion .
La langue Française langue unique devient la langue de l'autre ,alors que le Français langue commune devient l'autre langue comme dans tous les pays francophones ou plusieurs langues se cotoient : val d'Aoste,Suisse,Belgique etc

pas d'autre solution que la coofficialité
a galon Bevet Breizh


Anne Merrien
Jeudi 14 novembre 2024
Je ne prétends pas que la langue bretonne qui se transmettait depuis quinze siècles se soit écroulée de façon naturelle. Je constate seulement que la soudaineté de la catastrophe a surpris même les gens qui défendaient cette langue. Par la suite, on a annoncé sa mort comme imminente, et finalement le chiendent résiste encore.
Si la Bretagne était réunifiée, redonner une conscience bretonne aux gens qui l'auraient perdue serait assez facile. Quand des habitants de Loire-Atlantique prétendent qu'ils ne sont pas Bretons, ils pensent au pays Bigouden et non à Rennes.

Naon-e-dad
Jeudi 14 novembre 2024
Je mange du pain (19mn20 environ):

. Me a zebr bara

. Debriñ a ran bara

. Bara a zebran

Hervez ar skouerenn choajet gant Michel Feltin-Palas


KLG
Jeudi 14 novembre 2024
Le concept de langues régionales condamne à mort le breton car il le range au même niveau que le morvandiau ou le saintongeais.
Et en plus, linguistiquement parlant, le vannetais notamment, est bien plus une langue que ne l'est le saintongeais ou l'angevin. Cette classification en petits départements territoriaux homogènes, de langues et pseudo langues a un effet ravageur dont le mouvement breton n'a non seulement pas pris la mesure, mais y collabore activement avec une totale naiveté.

Il n'y aura jamais 100 langues officielles en France (je ne suis d'ailleurs pas certain de vouloir y vivre !!), surtout dans un pays où les 2/3 des habitants ont ou auront des origines étrangères (sans remonter à un siècle), avec pour ciment fondamental unificateur, LA langue.


Anne Merrien
Jeudi 14 novembre 2024
Ce qui signifie «je suis mangeur de pain» et non «je suis en train de manger du pain».

Anne Merrien
Jeudi 14 novembre 2024
«Je mange du pain sans sel.» aurait évité la confusion entre le duratif et le progressif.

Anne Merrien
Jeudi 14 novembre 2024
«Je mange du pain sans sel.» aurait évité la confusion entre le duratif et le progressif.

Anne Merrien
Jeudi 14 novembre 2024
Même à la forme progressive, il y a trois façons de manger un morceau de pain.
Me a zo o tebriñ un tamm bara.
O tebriñ un tamm bara emaon.
Un tamm bara emaon o tebriñ.

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