Méthanisation à la ferme : un projet qui commence à faire du reuz à Langolen

Rapport publié le 3/07/10 12:22 dans Environnement par Louis Gildas pour Louis Gildas
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Daniel Barré un des porteurs du projet de méthanisation.

Au commencement, il y une très grosse exploitation laitière - la plus importante de Bretagne semble-t-il - constituée en société civile laitière (SCL) à Langolen (environ 15 km de Kemper) : 4 associés, 2 millions de litres de lait en quota, 250 vaches laitières, 550 ha pour les approvisionner en fourrages et gérer leurs effluents. Face aux difficultés de la production laitière, que tout le monde connaît, les 4 associés ont l'idée de se lancer, à travers une unité de méthanisation, dans la production l'électricité - rachetée 0,14 € le kw/h par EDF.

L'idée paraît être bonne à ceci près que pour être économiquement rentable, l'unité en question ne peut se satisfaire des 6.650 tonnes de déjections animales produites par la SCL. Pour optimiser le projet il y aura donc lieu, selon ses initiateurs, d'apporter 2 500 tonnes de boues en provenance, notamment de l'abattoir de Kemper. D'où circulation de camions sur des routes pas forcément adaptées et nuisances liées à cette circulation, bruit, odeurs... etc.

Plus encore, les « digestat » (résidus traités) devront être épandus sur des terres d'une commune voisine, Elliant, avec pour but final l'amendement de cultures maraîchères. Si les porteurs du projet s'emploient à rassurer les riverains, notamment, en ce qui concerne les nitrates qui resteraient dans la fourchette légale, certains Langolinois ne manquent de faire valoir certains désagréments, dépréciation du bâti, et risques liés à ce type d'installation (classé dans le cadre de la protection de l'environnement)... Toujours selon certaines voix, en Allemagne, où ces installations sont relativement répandues, les riverains d'outre Rhin n'ont de cesse de s'élever contre les dangers inhérents à ce type d'équipement, en particulier risques d'explosion et d'incendie...

En tout état de cause le projet dans sa phase d'exploitation est prévu pour produire 2 million de kw/h par an soit la consommation, hors chauffage, de 1.500 habitants ; par ailleurs l'eau utilisée pour le refroidissement des groupes électrogène ira chauffer 4.000 m2 de serres produisant des roses, avec en bout de compte, toujours selon les initiateurs , la création de 12 emplois !

Projet séduisant certes, mais non dénué d'incommodités, dont les clefs, après enquêtes, seront dans les mains du Préfet du Finistère.


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