Lleuwen est en tournée. Couronnée plusieurs fois, que ce soit en Bretagne, au Pays de Galles ou au Liet International, chanteuse en gallois et en breton, elle est aussi comédienne et joue le rôle principal dans «Merc'h an Eog», la nouvelle pièce de Teatr Piba en collaboration avec le Theatre National gallois.
ABP : Comment se passe cette nouvelle création coproduite par Teatr Piba / Theatr Genedlaethol Cymru ? N'est ce pas trop difficile d'occuper le rôle phare ?
Lleuwen Steffan : Je ne suis pas une star. Toute notre équipe travaille avec le même objectif, raconter une histoire sur scène. Le travail qui me plaît est le travail de préparation que l'on fait avant de monter sur scène... Chercher le personnage, chercher à comprendre ce qui se passe dans sa tête, quels sont ses buts. Cela a été un sacré voyage... pour la tête et le corps !
C'est très agréable pour moi de me remettre à jouer et c'est super de créer des liens entre les gens et les pays. Je trouve difficile d'être dans la peau de Mair, le personnage que je joue. C'est difficile pour elle de laisser les choses se passer et d'y tenir tête. Elle a du mal à vivre. Mais je n'ai pas peur de faire des choses difficiles. Au contraire ! J'apprends tant de choses, et c'est un honneur d'être Mair pour trois mois.
ABP : Comment faites-vous pour travailler avec deux metteurs en scène et en trois langues ?
LS : Les metteurs en scène ont réussi à travailler ensemble très tôt pendant les répétitions. Je suis intéressée par ces deux façons différentes de mettre en scène.
Thomas Kloareg travaille beaucoup avec le corps et les images sur scène, il a beaucoup travaillé avec le cirque national du Vietnam et on voit cette influence dans son travail. Il travaille beaucoup avec de la musique et des images, la technique, les écrans et les bruitages.
Sara Lloyd travaille surtout avec le texte. Elle utilise beaucoup les méthodes de Stanislavski et Sanford Meisner... Rentrer profondément dans nos personnages pour comprendre qui ils sont, le pourquoi et le comment à l'intérieur de nos têtes.
Finalement, ce sont des façons différentes de mettre en scène, je pense, qui nous aident à chercher le personnage dans son intégralité. Dans ma tête et dans mon corps, complètement ! Sara et Thomas ont appris l'un de l'autre. Je vois qu'ils ont tous deux du respect pour le travail de chacun. C'était super de vivre ça.
ABP : Chanter ou jouer, qu'est-ce qui te plaît le plus ?
LS : Composer des chansons et chanter, c'est quelque chose qui me vient assez facilement. Cela a toujours été comme ça, je ne sais pas pourquoi et je ne cherche pas à comprendre. C'est comme ça.
Mon esprit s'apaise avec la guitare, la musique, et les mots qui viennent après la musique m'aident à comprendre certaines choses. Je fais cela d'abord pour moi, et tant mieux si cela plaît à d'autres aussi.
J'ai arrêté le métier d'actrice depuis que mes enfants sont nés. J'ai tendance à aller trop dans mes personnages, j'avais besoin d'une pause avec ce style de vie, une pause avec ce métier. J'ai vécu avec ma valise, pendant des années, en allant d'une tournée à l'autre. Il était temps pour moi de trouver un équilibre entre être capable de jouer, de chanter, d'être maman et de rester tranquille maintenant. Ces métiers me plaisent énormément mais le plus difficile n'est pas le travail, mais l'équilibre.
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