Menace sur l'usine Goss de Nantes

Dépêche publié le 10/03/09 15:35 dans Economie par Bernard Le Nail pour Bernard Le Nail
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Rotative d'imprimerie Goss - Photo crédit graphiline

On sait qu'un des grands atouts de l'industrie allemande, c'est l'importance de ses fabricants de machines-outils, un secteur qui souffre évidemment aujourd'hui du ralentissement de l'économie mondiale, mais qui devrait repartir très vite quand s'amorcera la reprise et qui est relativement peu sensible aux fluctuations monétaires, en particulier au recul du dollar par rapport à l'euro. L'industrie française est nettement moins bien placée dans le domaine des biens d'équipement. Ceci est particulièrement vrai dans le domaine de l'imprimerie où la firme allemande Heidelberg jouit ainsi d'une position particulièrement forte dans le monde.

Ce constat n'en rendait que plus remarquable le développement, à Nantes, d'une usine du groupe américain Goss International qui a son siège à Dover et qui emploie 4 000 salariés dans le monde en une dizaine d'usines réparties entre plusieurs pays. Dans son usine nantaise, le groupe fabrique des rotatives de presse, destinées à 90% à l'exportation. Sous la direction d'Éric Normand depuis 14 ans, cette usine est passée de 175 salariés en 1996 à 300 aujourd'hui. La rentabilité en était excellente. Tout paraissait aller pour le mieux dans cette belle usine ainsi que dans l'autre usine française du groupe située à Montataire qui emploie, elle, 630 salariés et qui fabrique des rotatives pour les imprimeries de labeur.

Or, récemment, sans aucune explication et sans préavis, le directeur de l'usine nantaise a brutalement été licencié, à la grande surprise des salariés qui appréciaient cet homme proche de tous... Ils ont aujourd'hui de bonnes raisons de redouter la fermeture de leur usine. Le Groupe Goss International a en effet été racheté en 2004 par un fonds d'investissement américain, Matlin Patterson, et, comme le groupe possède aussi une importante usine à Shanghai, il a été approché par le groupe chinois, Shanghai Electric, qui lui a proposé de racheter l'ensemble du groupe. Ledit groupe n'aurait pas caché son intention de fermer les deux usines de Goss international situées dans l'hexagone.

Les pouvoirs publics à Nantes et à Paris semblent totalement démunis de moyens d'action devant cette menace...


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