Les monarchies ont aussi des bons côtés. Elles permettent à un état de fédérer des peuples ou des religions diverses. Louis XVI disait «mes nations». Placé au dessus de la mêlée, le monarque assure une stabilité et une continuité. Les nombreuses monarchies constitutionnelles européennes ne sont ni de gauche, ni de droite, ni pour ou contre l'Europe, ni pour ou contre l'immigration. Le monarque peut donc sereinement représenter le peuple dans son ensemble, voire les peuples du royaume bien mieux que la république qui ne reconnait qu'une seule nation, l'ensemble des citoyens, une démarche qui nie la diversité constitutive du territoire et les droits et protections qui auraient pu exister dans la cadre d'une monarchie constitutionnelle.
Comme il est maintenant accepté par les historiens que Renée, la deuxième fille d'Anne de Bretagne, était l'héritière légitime du duché de Bretagne selon le contrat-traité du marriage, en 1499, entre Anne de Bretagne et Louis XII et qu'elle a été frauduleusement dépossédée de son héritage par Francois Ier, nous avons demandé à l'historien Frédéric Morvan, grand spécialiste des généalogies princières, de nous dire qui était l'héritier ou l'héritière du duché.
[Frédéric Morvan] Oui, en 2013, aux éditions Gisserot.
[Frédéric Morvan] Claude de France, fille aînée du roi Louis XII de France et d'Anne de Bretagne, a épousé son cousin François d'Angoulême, duc de Valois, qui hérite du royaume à la mort de Louis XII. Claude a bien signé devant notaire un acte donnant l'usufruit du duché de Bretagne à son époux comme si le duché de Bretagne était une simple propriété. Même après la mort de son épouse, François Ier se titrera duc usufruitier de Bretagne. Les Etats de Bretagne ne bougèrent pas pour une simple et bonne raison que les membres les plus éminents de ces Etats étaient les proches parents de François Ier dont la grand mère paternelle fut Marguerite de Rohan, fille du vicomte Alain IX de Rohan et de Marguerite de Bretagne. Ce qui fait que François Ier était le proche cousin des vicomtes de Rohan, des barons de Quintin, de Châteaubriant, d'Ancenis, de Vitré, c'est-à-dire des plus grands seigneurs de Bretagne. François Ier appelait le très influent maréchal de Rieux son oncle, qui était en fait le cousin germain de son père. La parenté bretonne de François Ier qui appréciait d'avoir un souverain assez éloigné de la Bretagne, gouvernait ainsi les Etats de Bretagne et donc la Bretagne.
[Frédéric Morvan] Renée (1570-1574) a été mariée – même en son temps, ce mariage fut considéré comme une mésalliance - à Hercule II d'Este (1508-1539), duc de Ferrare, de Modène et de Reggio. La dot de Renée était très limitée, par rapport à la fortune territoriale laissée par ses parents. Renée ne reçut que les revenus du duché de Chartres et la seigneurie de Montargis. Elle eut cinq enfants, Alphonse II d'Este, duc de Ferrare, le cardinal Louis d'Este, Anne d'Este épouse du duc de Guise (maison de Lorraine) puis du duc de Nemours (maison de Savoie), Lucrèce épouse du duc d'Urbino et Eléonore d'Este. Seule Anne d'Este (1531-1607) eut des enfants. C'est Anne d'Este, particulièrement influente à la Cour de France, qui soutint sa mère dans son conflit juridique l'opposant à la Couronne de France. La mère et la fille se rendirent en personne dans les Archives royales et trouvèrent le contrat de mariage d'Anne de Bretagne avec Louis XII qui octroyait le duché de Bretagne à leur second enfant. Renée ne vit pas sa victoire juridique car elle mourut en 1574. C'est donc Anne qui en 1575 remporta le procès qui opposait sa mère à la Couronne. Cependant, le Parlement de Paris et l'Administration royale refusèrent, alors que le roi Charles IX avait accepté, de rendre sous une forme ou un autre, son héritage à Anne d'Este, mentionnant que les frais de guerre à cause des guerres de religions étaient si importants que le Trésor royal ne pouvait pas payer Anne d'Este. Il faut mentionner que le fils aîné et héritier des droits de Renée, Henri de Lorraine, duc de Guise, dit le balafré, chef de la Ligue catholique, fut assassiné sur ordre du roi Henri III en 1588. Les droits de Renée passèrent à la descendance d'Henri le balafré, descendance qui s'éteignit en 1688 ; les droits passèrent alors à la descendance du frère cadet d'Henri, Charles de Lorraine, duc de Mayenne, en l'occurrence la descendance de sa fille, épouse du duc de Mantoue (maison de Gonzague). En 1688, l'héritier de ces droits était le duc de Mantoue, Charles III (mort en 1708). Sans enfant légitime, les droits passent à son petit-neveu, Léopold duc de Lorraine, fils d'Eléonore d'Autriche fils elle-même d'Eléonore de Gonzague et de l'empereur du Saint Empire Germanique. Léopold eut un fils aîné et héritier très célèbre en la personne de François-Etienne (mort en 1738) duc de Lorraine, et empereur du Saint-Empire Romain Germanique. Marié à l'héritière des Habsbourg, Marie-Thérèse d'Autriche, François III de Lorraine est le fondateur de la dynastie des Habsbourg-Lorraine. A la mort de l'empereur d'Autriche-Hongrie, François-Joseph en 1916, les droits passèrent à sa petite-fille, fille du célèbre archiduc Rodolphe, mort à Mayerling, l’archiduchesse Elisabeth-Marie (1883-1963), épouse du prince de Windish-Graetz, et de là à sa descendance.
L'aîné des descendants en ligne directe et légitime de Claude de France, fille aînée d'Anne de Bretagne, serait son altesse royale, le prince François de Bavière, duc de Bavière, de Franconie et de Souabe, comte palatin du Rhin, qui est à la tête de plusieurs fondations qui gèrent l'énorme fortune des Wittelsbach. Il est aussi l'héritier des droits des Stuarts sur les trônes royaux d'Angleterre, d'Ecosse, d'Irlande et de France. A sa mort, son frère, le duc en Bavière (à la tête de la fortune des ducs en Bavière), héritera... puis comme ce dernier n'a pas de fils, ce sera sa fille ainée, Sophie de Bavière qui héritera. Elle est l'épouse du prince héritier de Liechtenstein, une des plus grosses fortunes princières d'Europe.
L'aîné des descendants en ligne directe et légitime de Renée de France, fille cadette d'Anne de Bretagne, serait Henry Blundell-Hollinshead-Blundell, d'une famille anglaise qui a fait fortune dans les mines de charbon, fils aîné de la princesse Stéphanie de Windish-Graetz (morte en Belgique en 2019)". Il aurait pu être Roi des Belges par sa mère si la loi salique avait été abolie en Belgique plus tôt (elle n'a été abolie qu'en 1991).
Louis de Bourbon né le 25 avril 1974 à Madrid, est l'actuel prétendant légitimiste aux trônes de France et de Navarre depuis 1989 sous le nom de Louis XX.
Il est le frère cadet de François de Bourbon décédé le 07 février 1984.
Leur père décédé en 1989 était Alphonse de Bourbon.
A la lecture de la fiche de François de Bourbon sur Wikipédia on peut lire qu'il a porté le "titre de courtoise" de Duc de Bretagne de 1973 à 1975. Auparavant ce titre était porté par son oncle paternel Gonzalve de Bourbon de 1950 à 1972.
je lis que "Les prédicats et titres portés actuellement par les membres de la maison de Bourbon n'ont pas d'existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le chef de maison".
Il serait intéressant d'en savoir plus sur l'attribution de titre de courtoisie de Duc de Bretagne par la maison de Bourbon.