Le site de l'ex-base sous-marine de Keroman à Lorient offre un exemple typique de la difficulté de concilier le patrimoine et les nécessités de la vie ; cette dernière tend à prendre le pas sur la conservation du site.
La base sous-marine de Keroman est construite de 1941 à 1944. La constitution rocheuse du terrain ne permettant pas la construction de profonds bassins en eau comme à Saint-Nazaire, il a été décidé d'aménager des bassins à sec et des slipways sur rails, pour tirer les sous-marins au sec. Les cinq alvéoles du bloc K1 sont achevées en septembre 1941, mais mises en service le 25 août. Le bloc K2 et ses sept alvéoles sont mis en chantier en même temps et achevés en décembre. Une centrale diesel protégée dans un blockhaus épais, l'E-Werk, assure la production d'éléctricité pour alimenter la base et tracter rapidement les sous-marins au sec.
D'octobre 1941 à 1943, le bloc K3 est construit au sud-est dans un terrain vaseux, et offre sept alvéoles avec des bassins à flot et des formes de radoub (sur le modèle de Saint-Nazaire). Enfin, les bombardements empêchent l'achèvement d'une gare et d'une caserne qui forment l'ensemble K4, que trouvent les alliés lors de la reddition de la Poche de Lorient.
Ces installations qui ont fait de Lorient la plus grande base sous-marine (BSM) allemande sur la côte Atlantique représentent un réél intérêt historique et en font un monument qu'il faut sauvegarder au titre notamment du devoir de mémoire. Les tonnes de béton dont il est constitué ont longtemps constitué sa meilleure protection. Mais aujourd'hui cet ensemble est menacé.
En effet, depuis l’installation sur le site d’une zone économique, le blockhaus-centrale éléctrique (E Werk) a été détruit et le slipway formant un ensemble unique sur la côte Atlantique a été recouvert de sable et sera transformé en plateau technique. La lisibilité historique du site et son intérêt patrimonial et technique sont donc atteints.
Découvrez le fonctionnement du slipway de Lorient-Kéroman ici : (voir le site)
Des bâtiments ont été construits pour les entreprises sur la zone. Ces bâtiments, bardés de tôle mince, s’intègrent mal au site. Très mal, mais soit. Après tout, le site vaut mieux en place que détruit, et tant qu’à faire, ces grandes structures peuvent accueillir des entreprises qui ont besoin de place et qui peuvent, comme le Gitana Team (voir le site) donner de la valeur ajoutée à la ville.
La Marine a utilisé le site de 1946 à 1997 pour ses propres sous-marins à propulsion classique. De ce passé certains ont décidé de faire table rase en créant un pôle industriel et maritime ; en détruisant aussi tout ce qu’il y autour des alvéoles et en prévoyant de casser la caserne inachevée formant le bloc K-4. Un projet de musée des sous-mariniers a pourtant été arraché de haute lutte… se concrétisera-t-il ?
On peut, au moment où la connaissance du patrimoine breton entre dans les consciences (voir notre article), où des éléments du patrimoine laissé par les Allemands sont menacés à Saint-Nazaire (voir notre article) demander que les intérêts économiques soient conciliés avec la préservation du patrimoine et de la mémoire. Que la voile et l’industrie aillent de pair avec le respect des sites historiques et de la contribution à l’histoire industrielle et mondiale qu’ils représentent. Halte à la casse de Keroman !
■De plus, la Bataille de l'Atlantique est certainement l'événement le plus important de la 2ème GM. Si cette bataille avait été perdue, c'est la guerre en Europe qui aurait été perdue.
Les symboles de cette bataille sont : le U-Boot, le radar et le sonar. Pour la partie U-Boot, la base de Lorient était le symbole principle.
Cette base est donc non seulement un patrimoine breton, mais également européen et mondial!
Les bretons possèdent avec cette base un patrimoine extraodrinaire de la mémoire de l'humanité.
Pour comprendre cela, il faut avoir un minimum de compréhension de l'histoire.
Mais parler de compréhension de l'histoire en France (pays ou l'histoire est réécrite) et en Bretagne (pays où son histoire propre est interdite d'enseignement), il y a comme une forme de décalage!
Toute la base sous-marine va-t-elle disparaître ? Aucune mise en valeur n'est-elle programmée ? A qui doit-on s'adresser pour s'en inquiéter? Les autorités responsables ont-elles communiqué à ce sujet ?