À côté des gerbes de la Generalitat de Catalogne, de la Comissió de la Dignitat et de celle de la Ville de La Baule / Ar Baol, celle de l'Institut Culturel de Bretagne / Skol Uhel Ar Vro portait l'inscription « Dalc'homp soñj » : Souvenons-nous, en hommage au président catalan, Lluís Companys, qui fut lâchement assassiné par l'État franquiste espagnol le 15 octobre 1940 à Barcelona. En ce 13 août 2010, les visages de nos amis catalans étaient graves mais dans leurs yeux brillait la fierté d'appartenir à une nation qui a résisté à la barbarie fasciste, à l'image de Lluís Companys qui avait été un modèle de dignité et de courage face à ses bourreaux.
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Avant la cérémonie officielle présidée par le vice-président de la Generalitat de Catalogne et le maire de La Baule / Ar Baol, la délégation catalane a eu un échange très chaleureux avec les Bretons présents devant la villa « Ker Imor Vad » où fut arrêté Lluís Companys par la Gestapo. Le propriétaire de la dernière demeure du président de la Generalitat proposa très gentiment de faire visiter le rez-de-chaussée où vécut Companys avec sa femme et son neveu. La télévision catalane en profita pour faire quelques plans dans les pièces qui n'ont pas été modifiées depuis les années 1930. Était aussi présent un ancien républicain espagnol qui avait fait le voyage de Paris avec sa fille pour être avec ses frères catalans. Monsieur Serrano, originaire de Tolède, avait 17 ans en 1936 quand il prit les armes contre les franquistes. Il avait écrit sur un carton, en catalan et en espagnol : «Annulation du jugement contre Companys».
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Au moment de dévoiler la plaque en l'honneur de Lluís Companys, deux sonneurs du Bagad Ar Poulligwenn ont interprété «Boked Eured» (Le bouquet de la mariée) pour saluer la mémoire du président de la Generalitat. Dans leurs interventions, le vice-président de la Generalitat, Josep-Lluis Carod-Rovira, et le maire de La Baule / Ar Baol, Yves Métaireau, insistèrent sur le fait que Lluís Companys défendit avec détermination, la démocratie et la liberté.
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Dans l'après-midi, les membres du CREDIB et de l'ICB ont fait découvrir à leurs hôtes catalans la « Villa Caroline » où Lluís Companys a été emprisonné par les nazis durant 8 jours. Si c'est un hôtel depuis les années 1950, en 1940 c'était la Kommandantur. La journée a été riche en échanges entre Catalans et Bretons. Le projet du CREDIB et de l'ICB d'organiser à La Baule / Ar Baol en 2012 un colloque autour de la personnalité de Lluís Companys semble en bonne voie, d'autant que la Generalitat de Catalogne et la Ville de La Baule / Ar Baol ont manifesté leur soutien pour cette manifestation culturelle britto-catalane.
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Ar Baol / La Baule était le premier rendez-vous d'une série de manifestations organisées jusqu'en octobre pour rendre hommage à Lluís Companys. Le 18 septembre, la prochaine étape mémorielle aura comme cadre l'ancienne Délégation Générale de Sécurité à la Puerta del Sol (1) où Lluís Companys fut torturé pendant 5 semaines. Pour le moment, les responsables politiques de Madrid ne semblent pas déborder d'enthousiasme pour saluer la mémoire de ce grand résistant catalan à la barbarie totalitaire. Devant cette attitude, Toni Strubell de la Comissió de la Dignitat, a déclaré à la presse : « Il est important de faire connaître ces faits aussi exécrables que la torture et la mort d'un président démocratiquement élu ».
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Nos amis catalans de la commission de la dignité relatent magnifiquement l'étape bretonne sur leur site (voir le site)
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Hubert Chémereau, président du CREDIB
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1 - L'ensemble de ces bâtiments est la propriété de la Communauté autonome de Madrid - gouvernée par une droite conservatrice qui a encore du mal à condamner clairement le franquisme.
(voir le site) du Credib pour l'article, en date du 17 août 2010.
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