Ce qu'il y a d'étonnant chez Irène Frain, c'est son talent à raconter. Elle peut nous faire un récit du bout du monde sur les aventures d'un Quimpérois devenu Nabab aux Indes, sur des naufragés perdus à tout jamais, comme elle peut le faire sur ce qui se passe ou s'est passé au bout de son nez, en l'occurrence dans la famille où elle a grandi. Car les drames comme les tourments dans la tête d'une enfant, ses rêves les plus fous, comme son imagination toute neuve vaut en intensité tout ce qu'ont vécu les aventuriers, les inventeurs et les marins les plus audacieux.
Je lis Irène Frain pour apprendre à bien écrire mais aussi pour savourer sa maîtrise de la langue, la précision de ses mots et d'originalité de ses images.
Dans son dernier livre, La fille à Histoires l'écrivaine bretonne nous replonge dans ses souvenirs d'une enfance complexe où se sont noués des conflits, des peurs, des conformismes, des complexes d'infériorité voire de colonisés, des préjugés, des conservatismes, qui, un jour ou l'autre, devaient finir sur les pages d'un livre.
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