Livre en PDF : L'identité régionale de la France
Présentation de livre publié le 4/12/23 11:23 dans La réunification par La rédaction pour La rédaction
La force réelle d'un état ou d'un gouvernement est de toute évidence grandement basée sur l'adhésion, et donc la participation active à la vie démocratique des citoyens. L'histoire nous montre que toutes les tentatives de forcer cette adhésion, par la force ou par le mensonge, finissent par échouer misérablement, au bout d'un certain temps il est vrai.
L'adhésion des citoyens et la paix sociale sont de leur côté basées sur la légitimité des décisions et la légitimité des élus. Les taux d'abstention lors des élections en France et surtout lors des élections régionales sont catastrophiques. Le manque de consultation des élus et des citoyens est à la fois cause et effet du problème. Dans ce contexte, la réforme territoriale de 2015 est de plus en plus remise en cause.
Le président Macron parle à nouveau de régionalisation, le redécoupage de régions trop grandes comme l'Aquitaine est envisagé. Les conseillers départementaux et régionaux seraient fusionnés, ne serait-ce qu'en cumulant ces mandats. Mais qu'en est-il des contestations radicales du découpage de 2015 qui existent dans des régions historiques sacrifiées sur l'autel d'une république une et invisible ? comme pour l'Alsace ou la Bretagne ? Nous republions le PDF d'une version mise à jour du livre du géographe Jacques Lescoat.
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Vos commentaires :
Alain E. VALLÉE
Mardi 19 novembre 2024
Voici une réédition heureusement plus incisive et ainsi beaucoup plus pertinente que la précédente.
Dans un pays disposant d'une pléthore d'institutions provinciales et locales, les décideurs dans leur hubris révolutionnaire firent le vide intégral dans la «Nuit du 4 VIII 1789». Ils supprimèrent tout ce qui n'était pas étatique : corps intermédiaires, congrégations, corporations, universités, provinces, associations, ... Il ne devait rien exister entre le libre citoyen isolé et l'État. Ce système ne fonctionnant pas furent instituées un certain nombre de prothèses : Départements, Conservatoires, Écoles, ...
AV
jojo
Mardi 19 novembre 2024
et n'oubliez pas les préfets, promptement installés par Napoléon...
Anne Merrien
Mardi 19 novembre 2024
Le comité local de Bretagne Réunie s'est invité fin octobre au congrès B4 du PS qui se tenait justement à Morlaix. Histoire de rappeler la réforme territoriale de 2015 et le déni de démocratie qui a suivi la pétition des 100 000 en 2018.
Naïvement, je pensais qu'ils chercheraient à s'en tirer en évoquant les voeux dans le désert du CR B4 ou le référendum miroir aux alouettes de Grosvalet. Eh bien pas du tout ! Ils cherchaient tous les arguments économiques, démographiques, kilométriques, etc. possibles pour justifier le statu quo (des arguments qui devraient aussi condamner catégoriquement le grand ouest, mais dans ce cas-là bizarrement ça ne marche plus).
Ne pas croire que ce sont surtout les élus du 44 qui sont contre la Bretagne à 5.
Jean-Louis Pressensé
Mardi 19 novembre 2024
Leur attitude peut s'expliquer par l'éternelle crainte, compréhensible, d'une Bretagne encore plus déséquilibrée en faveur de la Haute Bretagne. Et quand on sait combien les Nantais «la ramènent», ça peut faire peur (et pas seulement à Rennes !), parole de Nantais !
Anne Merrien
Mardi 19 novembre 2024
Le découpage actuel n'empêche nullement le déséquilibre, par-delà la frontière administrative. Et les élites nantaises seraient-elles moins «insupportables» dans un grand ouest ?
Jean BOIDRON
Mardi 19 novembre 2024
Voici une carte qui me semble enfin plus ou moins
«normale»...
De sensibilité humaine.
Reste qu'elle est hexagonale...
On pourrait en dégager le pays basque nord, quant au Béarn ? Partie d'Occitanie ? Et Occitanie fragmentée de l'ouest à l'est, voire du nord au sud. Vaste Pays aux géographies & histoires diverses. De l'ouest à l'est.
Pour Le reste, Maine Anjou Touraine Orléanais ça tient. Poitou idem.
Mais ne jamais oublier l'illusion des frontières cartographiques. Toutes les frontières sont perméables. Et tant mieux pour le trafic du sel chez nous. Je force le trait. Si frontière il doit y avoir pour de nombreuses raisons factuelles, mais surtout géographiques, il faut avant tout leur reconnaître la nécessité d'un partage. Obligé, obligatoire, nécessaire à la reconnaissance de l'autre.
Chez moi, à Ingrandes, terre de partages multiples, tout le monde sait de quel bord tu es. Quant au
«mariages» dont je suis issu tout se faisait en conscience. Ma grand mère venait de plus haut, pays des ardoises assez fruste. Mais n'empêche que le galant y allait du vélo.
Vantier d'un bord de la Loire, p'tete ben de l'autre. Éléments sensibles rien que dans la langue : un buyen a Redon où je vis est une achée chez nous. Et mon grand-père se définissait comme
«eborgneur d'achée».
Tout ça pour conclure que les frontières sont d'abord perméables avant tout. La raison même de leur existence. Mais surtout dans la tête. Dans le ressenti... On est de là... où pas.
Je sais exactement quand & où je passe de Redon à Saint Gildas des Bois. C'est même une vibration physique. Ou après Curun quand je passe à Blain. Pareil quand je passe sur Guémené. Quant au Morbihan gallo je sais déjà en traversant un pont. C'est pas le même. Et quand on va sur Peillac non plus. C'est bien cela la notion de territoire & de vivre
«ensemble». Quand prendra t'on compte ces géographies humaines ? Qui ne se chiffrent pas, ne se cartographient pas mais font qu'un peut monde est Monde...
La Bretagne théorique n'est issue que d'un contexte bien plus général : les fiefs, doyennés, évêchés, duchés, royaumes, empires etc. Il semblerait même que la disparition des marges profite aux tous petits états... Refuges du capitalisme & aveu d'une ineptie mondialiste. Caïman vrai...
A part ça cette carte me semble humainement cohérente.
N'oublions pas les cartes, leurs erreurs historiques mais surtout un Etat des lieux généralement honnête. A l'époque...
Je vais provoquer, Angevin que je suis : celle des Pays de la Loire où la Loire ne passe qu'en 2 départements, pour le reste un improbable bassin fluvial qui n'a donné à l'histoire que cet ensemble Maine Anjou indiscutable. Que fout la dedans le 44 & sur confluent de l'Erdre, & la réelle frontière que constitue l'Evre à Saint Florent. Bref tant de choses vécues qui ont fait pour moi que la Bretagne était juste de l'autre bord... de la rue.
Tout le reste, toutes ces accroches nationalistes, breizhopathes, ein Land, ein Sprach, ein.. etc.
L'important c'est d'abord la communauté d'existence. Une guerre entre Bretagne & France on fait quoi de Mouzillon ou Legé ? Les scuds ? Plutôt pour un référendum. On y rajoutera l'argument imbécile de la tuile contre l'ardoise, & le pays de Retz dans tout ça ? Bien plus breton que «Vendéen». Et la Vendée c'est quoi ? Un simple élément du Bas Poitou qu'on a nommé pudiquement pour éviter les 2 rivières appelés Grand & Petit Lay. Paraît il, légende pratique, que les 2 députés étaient laids comme des poux. Pouvoir de la légende. Une terre partagée du nord au sud entre un bocage catholique & une plaine républicaine.
Avec toutes ses vicissitudes : Oradour s'est inauguré la bas où l'on a enfermé tout le monde dans l'église avant d'y mettre le feu... Aux Lucs sur Boulogne.
Si belle Révolution humaniste...
Voir le site
Bref, frontières de quoi & pourquoi ? Et avant tout pour qui ? O Breizh ma Bro? Deja c'est pas ma langue. Je ne me lève jamais à cet Hymne. Ni à la Marseillaise, ni au Gode sauve qui peut. Juste le divin enfant version «cré 20 dieux qu'il aime la piquette...»
Enfin, ces questions de territoire échappent à la véritable humanité de voisinage : chacun son «patois» de canton en canton.
Comme en Suisse ou ça semble marcher mieux que chez nous. Pas d'État centralisateur, donc la bouine comme ça le sent.
Etat breton ? Juste si ça sert à plus de libertés citoyennes. Et de démocratie directe. Commune libre du quartier du Port de Redon & pourquoi pas
Si ça active la citoyenneté de chacun & tout le Monde ?
O Breizh, mes semelles... Faut 'core savoir où on les met & pourquoi. Si le pays de Retz veut rejoindre la Vendée why not. Si Ancenis fait pareil pour l'Anjou ? Je n'ai aucune objection. Mais ça saurait depuis longtemps. Et je l'ai vécu au corps.
Si ce n'est que je connais le terrain pour y avoir grandi & vécu.
Pays de Loire ? Factice & illusoire manipulation des consciences auxquelles je ne crois pas. Table rase d'un passé encore dans les mémoires des gens & des familles.
Même la table rase des mises à jour n'y fera rien.
Alors quoi faire ? Se pointer avec son Gwenn-ha-du ou travailler très gentiment le terrain des gens du coin.
La réponse est dans la question.
On fait pas pousser de l'herbe en tirant dessus. Surtout au pays de la vigne qui est de chaque bord du fleuve & des rivières...
Théories d'une «Bretagne» une & indivisible ? Etat français en modèle inversé. La Bretagne est plurielle. N'en déplaise aux bas Bretons. L'intrusion en Pays Gallo de toponymes bretonnifiés jusqu'au délire pour justifier un déficit identitaire est malheureux.
Je parle breton & gallo. Français aussi très souvent quand il faut. Mais au final plutôt «patois»... Tout dépend contexte.
Au final : une entité plurielle dont l'Histoire a permis d'échapper aux abus nationalistes de la fin des Empires. Breton certes, Haut ou bas Breton, c'est «bise mon cul mon cul te bise», comme disait ma grand mère.
Juste un bout, un Finistère de l'Europe ouvert au monde.
On s'accroche à la barre ou non. Et voilà l'imaginaire essentiel...
Il s'agit plutôt pour mon compte d'une démocratie totale, variable, fluctuante. Et seules les contingences géographiques en sont maîtres.
Réinventer l'Histoire ? Elle est juste à nos pieds...
Jean-Louis Pressensé
Mardi 19 novembre 2024
Cet essai, plutôt stimulant, me laisse sur ma faim. Il ne va pas assez chercher d'exemples hors de France. Et pour cause : son approche est résolument française, téléologiquement française («La France est un pays que nous croyons béni par la géographie» !) ; reviennent en boucle ces expressions révélatrices : «organisation régionale de la France, »carte régionale de la France"... L'Auteur veut améliorer la France, c'est un régionaliste sympathique mais bloqué : aborderait-il l'Europe aux deux cents drapeaux, les coopérations interrégionales qui dépasseraient le cadre fransquillon (le Pays basque, dont le problème est 'expédié' en note infrapaginale, et l'Euskal Herria, le Pays catalan et la Catalogne, la Flandre maritime (Lille) et la Communauté flamande, et pourquoi pas la Bretagne et le Cornwall ?), aborderait-il la possibilité d'effacer les départements, ou à tout le moins celle de réécrire leurs 'frontières', quitte à en supprimer et à les transformer en Assemblée des Pays ? Non bien sûr.
J'aime bien les géographes, mais je ne leur fais qu'une confiance limitée : je pense à un aimable géographe, très engagé en faveur des PDL, qui se lamentait : mais que va devenir la Vendée si les PDL disparaissent ?!? Il était peut-être spécialiste des bassins versants, ou de géographie économique, mais il faisait fi de l'histoire des Marches & du Bas-Poitou !
J'aimé aimé que l'auteur établisse et nous fournisse les cartes des bassins versants des grands fleuves de France (et pour rester au près, celui de la Vilaine vaut son pesant de cacahuètes), des évêchés d'ancien régime, des intendances et subdélégations, des aires linguistiques, etc. Il se dirait (peut-être) que Nancy vaut bien Metz comme capitale lorraine, et que Tours est mieux qualifiée qu'Orléans - succursale parisienne - au titre de capitale du Val de Loire.
Et pis, enfin, des cartes politiques. Je n'aurai pas l'outrecuidance de remonter à André Siegfried et à son mémorable Tableau politique de la France de l'Ouest, contentons-nous d'éléments récents : c'est faire un mauvais procès à Le Drian que de lui reprocher de n'avoir pas su imposer le retour de la LA à la Bretagne : déjà, il avait contre lui l'appareil socialiste. Secondement, et surtout pas secondairement !, Le Drian ne pouvait pas être entendu : se rappeler que Valls était devenu premier ministre à la suite d'un complot contre Jean Marc Ayraud, ex-maire de Nantes originaire des Mauges et ennemi juré du rattachement. Or Jean-Marc A. avait été approché par les frondeurs : à l'Elysée et à Matignon, l'idée d'avoir un ancien ministre à la tête des frondeurs était effrayante : voilà pourquoi Le Drian ne pouvait gagner la B5. Qu'il ait pu faire échouer le rapprochement Bretagne-Pays de Loire (avec Nantes pour capitale, of course) soutenu par Ayraud est déjà un petit exploit !
Alain E. VALLÉE
Mardi 19 novembre 2024
En 1938, que faisait DALADIER (SFIO) la veille de se rendre à Munich et honteusement s'accorder avec CHAMBERLAIN, HITLER et MUSOLINI pour s'attaquer à la souveraineté de notre allié la Tchécoslovaquie ?
Et bien, DALADIER n'avait rien de plus urgent à faire que de créer les Chambres régionales de commerce de telle manière que la Chambre régionale de Bretagne dont le siège était à Rennes ne comprenne pas les Chambres de St Nazaire et Nantes placées dans le champ de la Chambre régionale d'Angers.
L'hostilité des Socialiste à la Bretagne historique est fondamentale et structurelle. APPÉRÉ (Rennes), CUILLANDRE (Brest), SAMZUN (St Nazaire), ROLLAND (Nantes) et COUET (Rennes Métropole) souhaitèrent et demandèrent le «Grand -Ouest», soit la fusion de la Bretagne non réunie et des Pays de la Loire («OF» 26 V 2014). Les récents évènements n'en sont que la confirmation.
Anne Merrien
Mardi 19 novembre 2024
Dans la BD «La frontière bretonne» (il y aurait beaucoup à dire sur cette BD), page 178, la maire de Rennes déclare : «les défenseurs de la Bretagne à cinq (...) s'arrogent le droit de décider qui est Breton.» Le monde à l'envers ! Moi qui suis née en Loire-Atlantique, l'administration, les élites, les media, l'INSEE, que sais-je encore, s'arrogent le droit de décider que je ne suis pas née Bretonne.
Anne Merrien
Mardi 19 novembre 2024
Comment expliquer que nos élus soient à ce point contre la Réunification ? Une propension à l'immobilisme, un certain conformisme, la force de l'habitude, des réseaux à sauvegarder ? Le vécu des lourdeurs de l'administration ? La Réunification ajouterait au problème (dans un premier temps), ce n'est jamais le moment... Des ambitions dans les ministères ? La gloriole du «grand» ouest ?
Alain E. VALLÉE
Mardi 19 novembre 2024
Tant que, modestement, l'on ne revient pas aux provinces, l'État français et même quelques auteurs méritants dont la DATAR, sont comme le serait un enfant au milieu d'un bac à sable constitué de poussiéreuses ruines bien moulues des provinces et annexions, dont il ne sait rien faire d'autant plus qu'elles ne sont pas cohésives pour créer de vrais objets et constructions même éphémères. Le matériau étant asséché depuis Paris, l'enfant à qui on n'a pas donné l'idée des efficaces exemples extérieurs tant il est inclu dans le monde jacobin, échoue. Tel Sisyphe, il recommence, sinon il persiste désespérément dans l'absurde tel un Shadock à tenter de créer un pays artificiel.
AV
Alain E. VALLÉE
Mardi 19 novembre 2024
Je me permets de fortement recommander la lecture de l'ouvrage de Loeiz LAURENT :
«Petits départements et grandes régions (Proximité et stratégies)» - L'Harmattan (2011).
« Voulant édifier trop rapidement et d'une pièce le royaume idéal, la Constituante a détruit sans transition l'existant. Plus éprise d'uniformité que de liberté, elle a mené à son terme l'oeuvre de démolition des provinces rêvée par Richelieu.» (p.39)
On peut aussi y lire qu' « A Paris la crainte existe toujours de voir un pan du territoire préférer sa métropole à la capitale.» (p.91)
AV
Anne Merrien
Mardi 19 novembre 2024
Ce n'est pas en Bretagne qu'on risque de «préférer sa métropole à la capitale». Ni Rennes, ni Nantes ne sont très convaincantes pour le rôle de capitales bretonnes, puisque ces villes préfèreraient être capitales du grand ouest.
Loïc
Mardi 19 novembre 2024
Effectivement, ayant eu l'occasion de discuter -et encore récemment-avec différents habitants de B4 je fus surprise : c'est l'opposition ou le désintérêt.à la réunification qui dominent.
L'école en cause. En premier. A mon avis.
Loïc
Mardi 19 novembre 2024
Pour répondre à la question «Comment expliquer que nos élus soient à ce point contre la Réunification ?» Des «réseaux à sauvegarder» me semble l'explication la plus évidente pour les élus de Nantes Métropole et Saint-Nazaire.
Concernant Nantes : sa situation dans le vaste estuaire de la Loire et son histoire font qu'elle continuera à se tourner à la fois vers la mer -avec Saint-Nazaire et vers l'intérieur de la France. Nantes fut d'ailleurs d'abord en premier un port fluvial. Mais cela ne peut l'empêcher d'être capitale de la Bretagne. Cependant faut-il une seule capitale ? A mon avis non :une répartition des responsabilités est sans doute à privilégier.
Alain E. VALLÉE
Mardi 19 novembre 2024
Appliquée à la Bretagne, l'idée de «capitale» est française et pas du tout bretonne. Le simple fait d'en parler contribue à opacifier et plomber le vrai sujet : la réunification. En effet, la question de la capitale alimente un (faux) débat entre Rennes, siège du Parlement, et Nantes avec le Château des Ducs (seule ville où l'on parle d'un fumeux «Grand-Ouest»). Mais à Vannes siégeaient les États de Bretagne. On a bien compris que le «rattachement» de la Loire Atlantique à la Bretagne, comme dit l'hégémonie à Nantes, n'est qu'une sournoise ruse pour promouvoir le Grand-Ouest au seul bénéfice de Nantes.
AV