Livre : À la poursuite du rêve américain

Présentation de livre publié le 11/04/15 13:08 dans La diaspora par Angèle Jacq pour Angèle Jacq
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Raymond Jean Jacq aux USA

Les Édit. des Montagnes Noires viennent de sortir : «À la poursuite du rêve américain», le livre écrit par mon cousin américain de Milwaukee - Wisconsin -

C'est près des Grands Lacs de la frontières canadienne.

Il y raconte l'exil de ses parents, tous deux de Landudal. Nos pères étaient frères. Il l'a évidemment d'abord écrit en anglais sous titre « It's better to laught than to cry» (Il vaut mieux rire que pleurer): car le rêve américain est loin d'avoir eu pour tous les émigrés un aboutissement doré, loin s'en faut. On est en pleine crise économique mondiale. Le «jeudi noir» semait la misère lorsque Jean son père arrive aussi aux États-Unis en 1929.

La traduction nous permet aussi de découvrir le regard d'un Américain sur la Bretagne, d'un Américain qui se sait Breton et le dit.

Il a aussi une analyse très nette sur la façon dont la langue et les écoliers ont été traités chez nous à cette époque dans les écoles. Quant au français, il l'acquit lui et sa s½ur dans l'enfance et le perdront par volonté parentale de les voir bien parler anglais ! Si de plus, il avait gardé le breton de sa toute petite enfance avec le français, Raymond aurait pu être trilingue et sa s½ur Irène, une bilingue car moins baigné par le breton de sa mère. Néanmoins, leurs parents parlaient breton entre eux quand ils ne voulaient pas que les deux enfants comprennent ! L'anglais prévalut. Cependant Raymond garde plein de mots bretons et a appris le français depuis sa retraite. Irène l'a acquis durant ses études.

Il nous raconte avec émotion, mais aussi humour, une tranche de notre histoire, la Bretagne d'avant-guerre racontée par ses parents… et puis le New-York du Bronx - dont ils réussirent à sortir et ce fut un grand jour -, l'East river toute proche, où il plongeait l'été, parfois avec risques.

Il décrit sa mère bilingue mais pour laquelle le breton était la langue principale : comment faire ses emplettes sans anglais ? Elle se débrouille… Il raconte aussi « ses p'tits boulots » à la maison afin de boucler le budget familial. Il adore sa mère et nous en parle longuement jusqu'au bout de sa vie.

Et jusqu'au bout de sa vie elle chanta en breton, dans la langue de son enfance !

Il décrit aussi le jardin de légumes de son père lorsqu'ils réussirent à quitter le Bronx, – une curiosité dans ce monde du « green » à l'anglaise .

Il parle aussi sans détours de ses dérives alcooliques d'ouvrier teinturier

dans une usine polluée. Et puis le livreur de charbon, de lait qu'il devint… et puis… Hélas ! La pauvreté des émigrants ne va pas leur permettre de revenir. C'était pourtant leur rêve…Un rêve peu à peu devenu inaccessible.


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