Littérature espagnole : entre picaresque et réalisme

Conference debat publié le 25/08/12 0:34 dans Cultures par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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Après une introduction présentant l'histoire de la littérature espagnole, François Monti parle de la création littéraire contemporaine.

Brigitte, la responsable de la librairie du festival de Douarnenez et du stage littérature a travaillé la question : en quoi consiste l'originalité de la littérature espagnole ? Ils sont au bout d'une Europe qu'ils n'ont jamais vraiment intégrée. Ils ont vécu huit siècles de mélanges, avec une coexistence judéo-chrétienne, des événements sanglants et des moments de paix qui ont favorisé un essor florissant, des échanges très riches.

La préciosité, le baroquisme, le romantisme vont traverser l'Espagne comme les autres pays. Le roman picaresque apporte de la bouffonnerie, de la cruauté, de l'outrance et du cynisme. Le Don Quichotte de Cervantès est une contribution essentielle au roman moderne. Un des plus étranges paradoxes de l'Espagne est qu'elle est hégémonique et que, malgré cela, ce sont les protestants hollandais qui vont récupérer les richesses et gérer tout l'argent généré par les grandes découvertes, ce qui fera dire à un spécialiste : «l'Homo Hispanicus met son énergie dans des entreprises vouées à l'échec».

Trois mouvements essentiels pour comprendre la chronologie littéraire espagnole : le «modernismo» de 1898 où les écrivains sont autodidactes et ont des idées anarchistes. En 1914, place au «noventismo», qui relie la philosophie à la problématique espagnole. En 1927, des mouvements d'avant-garde naissent.

Cette littérature prend un virage important lors de la guerre civile : c'est la mort de la littérature, les écrivains s'exilent en raison de la censure, immense. 40 ans de désert littéraire, où Federico Garcia Lorca semble dominer. Après la mort de Franco, c'est la «mouida», une effervescence extraordinaire, une diversité d'expressions «fantasques, hédonistes, débridées», un «précipité d'émancipation générale» dont les «petites» langues profitent. Le catalan, le basque et le galicien désormais s'écrivent et se lisent.

Puis, c'est François Monti qui prend la parole devant quarante personnes studieuses et intéressées. Il est critique littéraire et traducteur. Il vit à Madrid. Pour lui, il faut repenser l'histoire du roman. Et lire Boltisolo et Julian Rios, qui sont les deux plus grands romanciers espagnols à ses yeux. Fragments de textes, romans de 600 pages, extraits journalistiques, référence à Google ...

C'est la génération «afterpop» qui se situe au-delà de la naïveté et du doute post-moderne. La littérature devient «mutante», elle fait la synthèse d'autres types de technologies, et elle ne fuit pas les réalités politiques.

Sorti en 2007, le livre Eldorado annonçait déjà la crise que vit l'Espagne, la folie immobilière et le conservatisme espagnol face à la crise. Certains livres utilisent le grotesque, renouent avec le carnavalesque, le picaresque. D'autres auteurs comme Jordi Carion, Andalou et Catalan, recherchent inlassablement leur histoire personnelle à travers des romans de voyage au Vénézuela, en Andalousie, en Amérique latine ...


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