S'appuyant sur les recherches de divers experts la Fédération Alto dénonce la « légèreté » des décisions régionales des régions administratives Bretagne et Pays de la Loire sur le projet LGV.
Marie Delaplace, professeur à l'université Paris-Est-Marne-la-Vallée, membre de l'Institut français d'urbanisme et spécialiste de l'impact des LGV sur le développement local et régional rapporte, dans le journal Sud Ouest, les éléments d'une étude sur l'impact territorial des LGV.
Cette étude sur plusieurs années, de la croissance de l'emploi de 1.400 unités urbaines de plus de 9.000 habitants, montre que la desserte ou non de ces villes par une LGV ne change rien.
Pour Marie Delaplace, les élus ont été séduits par « l'effet de l'image positive forte du TGV », (concept dépassé avec l'AGV). « L'avoir sur son territoire, c'est être dans son temps, être « in », être dans la cour des grands ».
Concernant le dossier TGV Ouest, la Fédération Alto rappelle que dès 1998 dans les discussions de Derval, un donnant-donnant était sous entendu : « Rennes donnait son accord pour l'aéroport de Notre-Dame des Landes si Nantes acceptait une section LGV jusqu'à Rennes ».
Accord discret qui faisait l'impasse sur la modernisation ferroviaire du réseau ferré de Rennes vers Brest/Quimper ou Nantes, confirmant ainsi l'abandon de la Bretagne intérieure pour des préférences régionales marquées vers Rennes. Un coup de canif à l'esprit de solidarité breton !
A nouveau, la Fédération Alto s'inquiète des engagements pris par les régions et l’État sur ce dossier. Plus de quatre milliards d'euros sur 20 ans en loyer immobilier, garantissant ainsi la survie d'un groupe privé du BTP titulaire du PPP (Partenariat Public Privé). Tout cela pour faire « bien » et être « dans la cour des grands ».
Un scandale pour le porte-monnaie « fiscal » des contribuables bretons et ligériens !
En ces temps de « crise de la dette publique » ce dossier doit, à tout le moins, interpeller les candidats aux diverses élections à venir.
S'appuyant sur les études menées sur les effets structurants de la LGV, la Fédération Alto souligne que « Le maillage du réseau de transport autour des LGV semble essentiel, pour que l'ensemble du territoire puisse profiter de cet outil ». Ce qui est important et urgent, c'est l'amélioration de la desserte par rapport à ce qu'il y avait avant, sur le réseau existant.
Pour le projet LGV Régions Bretagne-Pays de la Loire, les régions ont délaissé totalement cet aspect pour ne privilégier que l'intérêt supérieur de la desserte de Rennes au détriment de l'intérêt général des territoires de vie et d'emploi traversés jusqu'à Brest.
Pour la Fédération Alto l'alternative de la régénération de la ligne existante doit être la priorité du dossier ferroviaire du Grand Ouest.
Elle rappelle d'ailleurs, faisant référence entre autres au rapport Mariton, que la « réalisation des lignes nouvelles risque de n'être finançable ni par des fonds privés, du fait d'une trop faible rentabilité attendue, ni par des fonds publics sous contraintes ».
La Fédération Alto interpelle sur tous ces éléments, les candidats aux élections présidentielle et législatives, dans un souci d'un aménagement efficace et concerté du territoire plutôt que de prestige.
Le vice-président, Lionel Penaud