« Heureusement que j'ai été optimiste en 2003 pour faire avancer le projet Le Mans Rennes », déclarait hier Jean-Yves Le DRIAN dans un quotidien régional. L'ancien président du Conseil régional doit avoir un problème avec les dates. En effet, lorsque le Comité interministériel d'aménagement du territoire a décidé la création de la ligne à grande vitesse Le Mans-Rennes, Jean-Yves Le DRIAN était Conseiller régional d'opposition. C'est son prédécesseur, Josselin De ROHAN qui a porté ce dossier auprès de Jean-Pierre RAFFARIN, Premier ministre, et de Jacques CHIRAC, Président de la République.
Problème de date, mais aussi problème de communication. Il semblerait, en effet, qu'il y ait de la friture sur la ligne Le DRIAN-MASSIOT. L'un se réjouit du CIAT de 2003, dont il fait son enfant, quand l'autre déclare lors de la session de juin dernier: « nous devons reconstituer le pack breton après le désastreux CIAT de 2003 ».
Après la décision historique du CIAT, Jean-Yves Le DRIAN devenu président du Conseil régional avait annoncé d'un air martial que pour la mise en service de la LGV : «nous n'accepterons pas une échéance plus lointaine que 2014 » (L'Express - juin 2008). Et son successeur à la tête du Conseil régional de s'étonner même que l'on évoque 2016 !
Aujourd'hui, il nous explique que le Président de la République lors de sa venue à Lorient début juillet aurait confirmé la poursuite du projet Lignes nouvelles Bretagne Pays de la Loire. Le Président de la République a juste rappelé que le CIAT prévoyait l'objectif de mettre Brest et Quimper à trois heures de Paris et que « nous cherchons à gagner encore quelques minutes de la manière la plus économique pour les deniers publics». Si c'est suffisant pour rassurer Jean Yves Le DRIAN tant mieux pour lui. Pour nous, le compte n'y est pas. Ce ne sont pas quelques minutes en moins que nous voulons, mais trois heures effectives et avant 2030.
Si l'ancienne préfète coordonnatrice du TGV Bretagne-Atlantique suit avec intérêt l'avancement des travaux entre Le Mans et Rennes et a une pensée pour les équipes qui hier, avec elle, mettaient la pression sur les instances centrales, l'élue régionale finistérienne ne se laissera pas aujourd'hui bercer par les propos lénifiants et contradictoires des autorités parisiennes et rennaises.
■