Monsieur Cazeneuve, Premier ministre,
Monsieur Le Foll, ministre de l’Agriculture,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Vous, nos responsables,
Au regard de l’accélération du nombre de suicides de collègues agriculteurs ces derniers jours, je ne peux que me résigner à vous faire part de mon effroi et de ma révolte. En tant que maman moi-même, je suis indignée que des enfants français puissent être privés de leur papa ou maman à cause de coupables cupides, agissant impunément pour le portefeuille qu’ils ont en guise de coeur !
La liste des victimes, mortes dans le silence, sous les feux d’un système impitoyable, ne peut s’avérer exhaustive tant elle est longue !
Cette succession infernale de suicides parmi les nôtres s’avère choquante et fait Peur ! Elle aurait pourtant pu être évitée si les coupables avaient été empêchés de nuire !
Car oui, des coupables existent ! De quoi sont-ils coupables ?
Coupables de nous encourager à produire toujours plus pour gagner toujours moins !
Coupables de tout vouloir pour rien en nous poussant à une situation d’asservissement, tentant de nous voler jusqu’à notre dignité !
Coupables d’abandonner notre système conventionnel en ne nous soutenant plus financièrement et humainement et cela après nous avoir pourtant poussés à l’endettement en nous incitant à croire au mirage d’un avenir radieux !
Coupables de prôner un système alternatif, bio ou raisonné, sans nous en donner les moyens !
Coupables d’avoir profité des années fastes de l’agriculture, pour investir, aux dépends des producteurs, dans des secteurs porteurs (immobilier, vignobles…) avec la signature d’administrateurs, élus ou cooptés, et cela tellement discrètement que jusqu’à présent, beaucoup avaient encore peine à y croire… Mais aujourd’hui, le mensonge s’avère tellement grossier que la naïveté des agriculteurs envers ces signataires est terminée !
Coupables de nous acheter notre cheptel (et à quel prix ?!) pour nous le laisser… mais en location… Le loyer : leur produire de nouvelles jeunes bêtes prêtes à être louées à leur tour ! 2 pour 10 louées !
Coupables du fonctionnement non coopératif des filiales privées des coops !
Coupables d’avoir établi des herdbooks, à partir des données de nos animaux, en nous faisant repayer la génétique et ses améliorations, notre génétique !
Coupables de nous proposer des avances de trésorerie pour continuer à financer nos approvisionnements et surtout pour ne pas chuter avec nous ! Avances rendues possibles grâce à la valeur ajoutée non redistribuée équitablement en rémunération de nos productions !
Coupables de supprimer des découverts et de restructurer des prêts pour consolider leurs propres garanties.
Coupables de nous exclure d’assurances en nous qualifiant de catégorie à risques.
Coupables de se qualifier « Mutualité sociale » et « solidaire » tout en tolérant qu’un agriculteur sur deux gagne moins de 350 € mensuels, tout en versant moins de 5 % de son budget pour les aides aux familles et au logement ou tout en prélevant des niveaux de cotisations élevés sur des revenus, parfois déconnectés des trésoreries, car basés en partie sur nos stocks !
Coupables de s’acharner, tels des rapaces, quand un des nôtres se trouve en liquidation. Aucun répit et aucune tolérance ne lui sont accordés bien qu’il ne soit pas responsable de la situation inextricable dans laquelle les coupables l’ont acculé habilement !
Coupables de ne pas laisser assez de place aux syndicats minoritaires en octroyant les pleins pouvoirs au syndicat majoritaire qui dirige la presque totalité des instances agricoles françaises (chambres d’agricultures, presse agricole, interprofessions jusqu’à il y a peu…) et européennes (Copa-Cogeca…), et cela sans alternance depuis des décennies ! A part dans les dictatures, existe-t-il un autre système où le même parti demeure au pouvoir malgré les crises et les déçus ?
Coupables d’avoir privilégié le développement des emplois dans le para-agricole sans se préoccuper du producteur qui fournit, à lui seul, un travail équivalent à 2 ou 3 salariés.
Coupables de laisser la matière première agricole étrangère, de qualité parfois incertaine, inonder toujours davantage nos outils industriels français !
Coupables de céder nos technologies à des industriels étrangers, notamment des Chinois.
Coupables de nous qualifier, avec condescendance, d’assistés. Nous travaillons pourtant dur pour, entre autres, alimenter chaque année notre propre réserve de crise d’environ 400 millions d’euros, somme qui ne nous revient même pas en cas de besoin puisqu’elle n’est pas reconductible d’une année à l’autre ! Ces sommes ne sont certainement pas perdues pour tout le monde !
Coupables d’annoncer unilatéralement des plans de centaines de millions d’euros sans parler des super-prélèvements ou pénalités laitières appliquées aux États membres qui dépassaient leurs quotas ! Plus de 900 millions d’euros sur la dernière campagne avec quotas (2014-2015), partis dans quelle caisse ?
Coupables de ne pas rapprocher l’agriculture de la santé ou de la défense. Ce sont les secteurs qui assurent pourtant la sécurité tant alimentaire que civile dans notre pays !
Cette situation s’apparente à du vol organisé ! Les arbitres, dont vous faites partie, sont-ils naïfs ou cautionnent-ils cette spoliation ? Vous êtes à même d’en juger ! Aujourd’hui, votre responsabilité de politiques ne se cantonne donc plus à sauver l’agriculture française mais bien à sauver des centaines de vies !
En une année, nous avons perdu plus de collègues agriculteurs que de compatriotes pendant les attentats. Nous défendre est, certes, moins médiatique et moins porteur électoralement ! Mais notre vie ne vaut-elle rien à vos yeux ? Êtes-vous des « responsables » irresponsables et sans cœur ?
«Quand on veut, on peut» dit l’adage. Vous avez le pouvoir ! Alors ayez la volonté d’agir urgemment en toute conscience et en vous affranchissant des liens qui vous unissent aux coupables, si nécessaire ! Des vies sont entre vos mains… Sauvez-les ! Ne fermez plus les yeux, osez des actes forts sans quoi, au crépuscule de la vôtre, votre bonne conscience vous jugera a minima pour « Non assistance à personne en danger » !
Véronique Le Floc’h
Secrétaire générale de la Coordination Rurale
■Durant des siècles voire des millénaires les peuples, les peuplades, les tribus défendaient leurs territoires, leurs ressources, et les membres de leur grande « famille », leurs « semblables ». Que ceux-ci aient des fonctions différentes mais essentielles pour la vie et la survie de leur communauté. Il n’y avait pas d’indifférence envers les divers éléments matériels, animaux et humains ! Ils étaient totalement « concernés » !...
Les communautés d’aujourd’hui, nationales, régionales, urbaines et rurales font –elles un « PEUPLE » ? Non malgré les charabias clamés et proclamés ! Et pourtant c’est de lui, par lui, sa volonté et ses choix d’organiser, de produire et conscient de lui-même et de ses intérêts de toujours, que ces drames pourront, peut-être, être réduits au maximum !
Les solidarités modernes ne sont-elles que des lambeaux de ce que la nécessité imposait jadis, et naguère. Oui ! Et dans nos campagnes elles persistent bien plus qu’ailleurs, malgré la modernisation et l’individualisation des exploitations qui conduisent à cette hécatombe de malheurs que vous soulignez, peu dénoncés.
Que les ministres « de passage » agissent, s’ils le peuvent mais ne comptez pas, je ne compte pas, sur leurs promesses qui n’engagent que ceux qui ont encore des croyances dans ces hommes courants d’air …
J’ai travaillé durant des années dans le milieu, et je les vois ces « chefs d’entreprises », ces cultivateurs, ces éleveurs…ces « Paysans » dans leurs étables, leurs champs, leurs champignonnières, leurs laiteries, leurs fromageries, dans leurs tunnels, etc… tenir le coup le plus possible…jusqu’à se supprimer.
Madame je partage totalement vos convictions, votre colère que je ressens, car je pense faire partie encore de ce qui reste de ce « peuple humain »…Breton.
C'est sûr, c'est Paris qui décide et les Bretons qui écrivent de lettres en évoquant les «coupables»...!
Madame le Floc'h, votre syndicat «Coordination Rurale région Bretagne» est-il un syndicat breton?
Non!
Madame le Floc'h, votre syndicat se bat-il pour que la Bretagne dispose de son propre Ministère de l'Agriculture comme cela est le cas dans toutes les régions d'Europe?
Non!
Votre syndicat milite t-il pour la réunification de la Bretagne et une démocratie Bretonne!
Non!
Alors franchement, à quoi sert votre syndicat à part défendre la République et son centralisme...
Vous manquez pas de culot de déclarer «coupables» ceux pour qui vous travailler... beau jeu de rôles!
D'ailleurs vous parler bien de «enfants de France», alors les «enfants de Bretagne» cela ne vous intéresse pas???
Franchement, il y a un ras le bol de ces Bretons qui mangent dans la soupe de la République et qui viennent ensuite jouer les pleureuses, quand ils ne nous sortent pas les Gwenn ha Du pour jouer la «'ruralité», version européenne du «bon sauvage», d'une Bretagne dont la plus part de vos membres se fichent éperdument!
Si vos membres étaient des gens de conviction, ils créeraient un syndicat breton pour défendre les intérêts de l'agriculture bretonne! Les vrais irresponsables sans cœur, c'est vous!
A la vérité, vous êtes bien plus «coupable» que les «coupables» que vous prétendez dénoncer!
Marre du discours de ces syndicats, marre des discours des victimes consentantes!
Victimes qui de plus en plus votent FN, pour la disparition totale de la Bretagne!!!
Donc pas une larme, désolé, mais nous en sommes rendu là!
C'est à vous d'assumer vos choix!
A quand des «vrais» syndicats en Bretagne?
Je m’arrête pourtant sur les responsabilités possibles dans un petit paragraphe qui semble retenir la régression importante de la religion, et la question culturelle en Bretagne, sans l’approfondir, dans les causes que représentent les convulsions françaises politiques, économiques et coloniales en Bretagne. En dehors des évolutions dites du « modernisme », de la mondialisation et du capitalisme des années 60 à nos jours «(…dans les années 1960, période où les taux de suicide bretons augmentaient fortement.)». Et j’observe attentivement le graphique ( trop petit) de l’évolution des suicides en Bretagne. Entre parenthèses les observations sont tirées du document…
«(Alors que l’on n’enregistrait guère qu’une centaine de suicides dans toute la région dans les années 1830, on en comptabilise plus d’un millier dans les années 1990)»
«(Au XIXe siècle, la Bretagne semble à l’abri d’un phénomène qui, Durkheim l’a montré en 1897,
touche plutôt les zones urbanisées et industrialisées : en moyenne, pendant tout le XIXe siècle, le
taux breton est d’ailleurs inférieur de 40 % au taux national. En outre, après une période de
relative stabilité au cours des années 1830 à 1850, la mortalité par suicide ne cesse d’augmenter…)»
«(Tout autant qu’au XIXe siècle, la tendance à la hausse du taux de suicide en Bretagne est nette au
XXe siècle. Les seules années qui sont marquées par un décrochage sont celles correspondant aux deux conflits mondiaux. Ainsi, en quelques 80 ans, le taux de suicide pour l’ensemble de la
Bretagne historique a-t-il doublé. De l’ordre de 15 pour 100 000 habitants vers 1910, il atteint les
20 pour 100 000 à la fin des années cinquante pour culminer à 30 pour 100 000 au début des
années 1990.)»
…je constate donc sur ce graphique cette courbe des suicides relativement stable de 1835 jusqu’à 1910 grosso modo, puis l’ascension fulgurante après 1898/1914. Je note sur le parcours, un évènement important :1882-Jules Ferry École française obligatoire! Peut-on en retirer un intéressant enseignement si j’ose dire !
Entre 1835 et 1875 l’on peut remarquer quelques «pics» qui questionnent… J’ai donc pour la énième fois ouvert ma vieille Histoire de Bretagne de H.Poisson, édition 1970 : Au menu la Restauration ! Monarchie de Juillet ! Seconde république ! Vers 1830, les derniers spasmes de la chouannerie, révolte et décapitation de Jean Caro en 1832. Puis révolution de 1848 et vint 1870 et déjà cité plus haut 1882 l’école obligatoire, les enfants bretonnants ne peuvent plus utiliser leur langue dans l’espace républicaniste gauchiste français,,.
Éducation organisant pour les décennies à venir une distanciation honteuse entre eux et leurs parents et grand-parents…Quelle ambiance au pays des Droits l’Ogre, qui allaient se muter avantageusement en Droits de l’Homme !...
J’ai trouvé le site, que nous propose spered dieub, très intéressant…et instructif _ et c’est tout, face à la liste de dénonciations de Véronique Le Floc’h.
Intéressant à partir des déductions limitées qui ne valent sans doute que pour moi !_ sur l’évolution du suicide dans une Bretagne à des moments identifiée comme «historique», mais qui présente par la suite, des cartes du phénomène, une Bretagne administrative donc à quatre départements.
Enfin ! En ce jour de Mars 2017, des présidentielles françaises qui promettent d’être si catastrophiques, avec le risque une fois de plus de faire grimper les taux de suicide en Bretagne !
Elles permettent cependant à un farouche démocrate, à un certain spered dieub après tant d’autres, qui une fois de plus, mais dans un débat sur le suicide des Bretons, de placer une banderille anti-extrême droite et totalement inutile. Mais C’est cela l’Histoire de France contre celle des Bretons !
«Il faut maintenant rembourser les dettes. J’arrivais à payer l’emprunt, mais pas le reste», ajoute-t-il. Voilà également ce que je retiens de l’article de journaliste.
La situation de ce jeune agriculteur découlant certainement d’éléments se trouvant dans la liste de Véronique Le Floc’h, celui-ci devait souhaiter que cette vente puisse, peut-être lui permettre de limiter la casse.
Lorsqu’aux USA des films nous présentent de telles ventes, elles sont souvent et généralement considérées comme une preuve de solidarité qui permettra de rembourser les dettes, au moins partiellement.
Les « bleizi » ne sont sans doute pas absents, ni là-bas ni ici, mais écrire de telle façon que l’on puisse laisser penser que c’est la généralité…