D'an aotrou An Drian,
À monsieur Le Drian,
Nous sommes extrêmement inquiets par le choix des nouvelles appellations de lieux quand deux ou plusieurs communes se regroupent pour n'en faire qu'une seule.
Et cela passe systématiquement par une francisation des noms de lieux sans prendre en compte l'histoire de Bretagne.
Les conseils municipaux, seuls décideurs, sont trop ignorants de l'histoire bretonne, car elle n'est pas enseignée.
Et tout se fait sans consultation des habitants qui vivent sur ces communes ! Des noms sont votés par les conseils pour nommer ces nouvelles entités sans liens avec le territoire.
La Région Bretagne administrative a reconnu officiellement le travail initié par les Bretons eux-mêmes et Ofis ar brezhoneg est devenu l'outil régional que l'on sait.
La Région a donc le devoir de lui confier de veiller sur ses cultures territoriales et leurs noms dans le respect de l'histoire et la langue ancestrale des lieux.
Nous tenions à vous le rappeler comme la promesse mille fois répétée d'une réunification de la Bretagne. Un trait de crayon a brisé le Pays et jeté la Loire-Atlantique hors de ses bases avec l'une de nos capitales, Nantes. Ce port, la Bretagne en a besoin pour un développement harmonieux et Rennes d'accueillir une Assemblée de Bretagne digne de ce nom. Il est temps de gommer ce trait de crayon.
Que comptez-vous faire, monsieur le Président, pour que la Bretagne ne devienne pas un pays sans saveur et sans réalité historique ?
Degemerit, Aotrou Prezidant, hon gourc'hemennoù.
À voir pour un changement de nom positif en Ille-et-Vilaine : (voir le site)
■Les dégâts patrimoniaux sont déjà bien visibles et le phénomène s’accélère au rythme des fusions. Dans un concours du nom le plus « plouc » il y un groupe de commune fusionnées qui mériterait le podium, c’est EVELLYS. Les nouveaux « ploucs » c’est comme les nouvelles communes, ça peut paraître à la mode une année mais comme tout ce qui est à la mode se démode…
Les auteurs de ce choix avaient voulu rattacher le nom à la rivière l’EVEL mais avec la terminaison en LYS, cela évoque pour certains plutôt une marque de papier toilette qu’une nouvelle commune bretonne. Elle correspond à la fusion de Naizin, Moustoir-Remungol et Remungol dans le Morbihan.
L’état impose qu’un nom soit donné aux communes fusionnées mais impose-t-il de les afficher ? Avec l’article de Ouest-France évoquant l’action du Collectif, la photo publiée montre le panneau « PLOUBALAY » sous lequel un autre a été rajouté et indiquant « Commune de BOUSSAY S/ MER » qui est le nouveau nom des communes fusionnées, Ploubalay, Plessix-Balisson et Trégon.
L’appellation n’a d’utilité que sur papier administratif, A quoi sert cet affichage puisque le lieu n’existe pas en tant que tel ?
Il n’a d’existence ni historique ni géographique. Pour qu’un tel lieu soit géographiquement localisable, il faudrait modifier les noms des rues et nom de hameaux identiques dans les anciennes communes constitutives de la nouvelle communauté.
Faut-il supprimer des « Place de l’Eglise », des « Rue de la Mairie », des « Kerihuel », des « Locmaria » etc ... lorsque ça fait doublon dans le nouveau machin pour que notre GPS nous conduise dans la bonne adresse de la nouvelle commune ? Ce n’est qu’un problème parmi d’autres mais le pire de tous est bien évidemment la francisation de nos noms de lieux par substitution, un moyen déguisé bloquant des possibilité de déclinaison en breton lorsque le nouveau nom se réduit à une simple marque comme si c’était des savonnettes, du dentifrice ou du papier hygiénique.
A delà de l'aspect patrimonial, il ne sera pas difficile d'expliquer pourquoi ces fusions n'auront aucun effet de réduction des coûts de fonctionnement des communes. C'est un autre sujet.
Effectivement, Allain Reun, ce que vous dite est tout à fait vrai. Ce n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'affaire «Plouhinec/mer»
Les noms des nouvelles communes de basse-Bretagne écrits en français ... c'est la preuve que la Région bretagne n'est pas la Bretagne et qu'elle ne protège en rien les bretons et pire son maintient sans le 44 désert nos intérêts !
C'est perdants / perdants sur toute la ligne.
En Loire Atlantique nous le savons déjà car l'administration à tous les moyens pour débretonniser le 44.
Que les militants de la B4 se servent de ce fait déplorable et en cours de mis en œuvre, pour alerter les habitants «les vrais bretons» de B4 du danger et qu'ils finissent par reconnaître le 44 et vouloir sa restitution. Le seul salut c'est la Réunification et une vraie assemblée bretonne qui sert les intérêts de la Bretagne.
Mais à force de se justifier pour tout alors qu'on ne nous le demande pas, c'est compris en face comme un aveu de soumission à «l'étranger» quel qu'il soit et quand on est dans cette attitude on ne peut pas obtenir le respect.
Dans certaines cultures (sudistes notamment) cette posture est considérée comme méprisable et donne envie à ceux détenteurs de cette mentalité d'écraser comme des cafards ceux qui s'y soumettent. La seule posture préventive contre ces mentalités pour se faire respecter est d'envoyer d'abord une «claque» et discuter après. C'est une métaphore (pas l'apologie de la violence) mais la nature humaine fait que souvent, le respect n'est obtenu que par l'affirmation de sa force (morale) .
Le Breton peureux de ne jamais être assez accueillant est devenu un «bisounours» impuissant qui doit refaire complètement sa rééducation. Cette maladie a contaminé nos élus locaux et se manifeste par leur peur d'apparaître trop breton pour le «touriste» de passage.
Cela étant, à propos des pinaillage sur les panneaux d'entrée, je suis bien d'accord que c'est ridicule de doubler l'affichage pour juste quelques lettres qui ne changent en rien au sens ou à l'étymologie du nom. Dans la commune de Plouay (nord de Lorient), la déclinaison bretonne académique est «Ploue». Mais comme celui qui n'a pas appris les conventions orthographiques bretonnes risque de lire «Plou-eu», l'indication fut bricolée avec l'accent aigü: «Ploué», ce qui contraria d'autres partisans plus orthodoxes et donna lieu à un autre bricolage visant à masquer l'accent. Au final on aurait pu faire l'économie de la déclinaison puriste, puisque la version initiale était déjà bretonne.