Lettre de Daniel Cueff aux Bretonnes et aux Bretons

Chronique publié le 18/06/21 19:18 dans Langues de Bretagne par Yvon Ollivier pour Yvon Ollivier
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photo de campagne de daniel cueff

Dimanche prochain, vous serez appelés à désigner vos élus qui siègeront au Conseil régional de Bretagne. Ce vote doit être le moment fort de notre vie démocratique bretonne.

Or trop souvent, ces élections régionales se trouvent parasitées par des enjeux nationaux, ou de vaines promesses ne relevant pas des attributions légales d’une région.

Si je m’adresse à vous aujourd’hui solennellement, c’est pour conjurer deux risques majeurs :

> Le premier risque, c’est l’abstention. Plus que jamais, aujourd’hui les Bretonnes et les Bretons doivent aller voter pour désigner leurs élus et manifester tout l’intérêt qu’ils portent à leur avenir commun.

> Le second risque, c’est l’immobilisme.

Si j’ai fait le choix de m’engager dans cette élection régionale en dehors des grands partis nationaux, c’est que j’ai pu mesurer combien le système politique actuel n’engendrait que l’immobilisme. Les partis politiques dépendent de leur direction parisienne et n’ont qu’une lecture purement nationale et électorale des enjeux bretons.

La Bretagne souffre depuis si longtemps de l’immobilisme. Notre environnement et cadre de vie ne cessent de se dégrader, les algues vertes prolifèrent, l’économie et la maritimité bretonne déclinent, nos langues sont en passe de disparaître faute de véritable politique linguistique. Si les partis chantent les bienfaits de la décentralisation, jamais rien n’avance !

Dans l’Histoire récente, les Bretonnes et les Bretons ont su dépasser leurs clivages pour jeter les bases de leur avenir commun. Cet esprit du CELIB (Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons) est celui qui nous anime aujourd’hui.

J’ai fait appel à des personnalités de toutes obédiences politiques pour concevoir et porter le projet politique le mieux à même de faire gagner la Bretagne (voir site bretagne ma vie).

Et j’ai réalisé combien les Bretons, lorsqu’ils sont unis, peuvent réaliser des prouesses.

« Bretagne ma vie », c’est la volonté de rassembler des forces objectives, dans le débat et l’action, dans le courage de l’échange libre mais convaincu. Bretagne ma vie est une expression diverse mais à l’écoute, ambitieuse politiquement en s’appuyant sur les engagements et les expériences des uns et des autres, où qu’ils habitent en Bretagne.

Nous sommes, en ce sens, avec vous, et seulement avec vous, la seule force novatrice dans cette élection. Une force qui s’appuie sur les valeurs profondes de coopération des territoires de vie qui font de la Bretagne un pays à forte identité et ouvert sur le monde.

Dire que Bretagne ma vie, c’est vous, ne relève pas de la démagogie mais de la conscience d’un fait : l’avenir relève moins des forces politiques installées, minoritaires et organisées, que des initiatives de la société, éparses mais réelles, dont la dynamique repose souvent sur un élan fraternel.

Bretagne ma vie, ce n’est pas moi, ni une addition de personnalités, c’est vous, vos vies, vos engagements, une multiplication d’envies d’agir à partir de valeurs fraternelles, solidaires, parce que nous voulons vivre ensemble, là où nous sommes.

La contrainte écologique n’est pas qu’une fin, elle est surtout un début, une inconnue parfois effrayante mais stimulante qui nécessite un dépassement de ce que nous sommes ou croyons être, pour assurer la survie de l’humanité.

La contrainte écologique nous pousse à réfléchir, elle bouscule les codes et les convictions établies, elle nous invite à nous renouveler en gardant le meilleur de nous-mêmes, à construire ensemble au-delà de nos statuts et de nos vérités, confortables ou inconfortables, notre imaginaire commun si nous ne voulons pas succomber à notre passé, par idéalisme ou nostalgie. Nous devons conjuguer notre passé au présent et nous projeter vers l’avenir.

Ce ne sera pas facile mais nous disposons de la garantie du succès : la volonté politique qui nous anime.

Si Paris vaut bien une messe, la Bretagne mérite que nous l’habitions pleinement, y compris en politique. Ce choix est le nôtre, il constitue notre proposition originale et nous espérons que vous nous rejoindrez pour trouver ensemble, les voies d’un nouveau régime climatique à construire en conscience du monde habité.

Bretagne ma vie, ce n’est pas moi, ce n’est pas vous, c’est nous : il n’y a pas d’autres choix que d’agir de concert. A moi, à vous, à nous d’essayer.

Dimanche 20 juin, mettons un terme à l’immobilisme et ouvrons-nous les portes de l’avenir.

A galon, Daniel CUEFF,


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