Les Vautours de Cognac en Bro-Naoned

Communiqué de presse publié le 28/02/17 15:43 dans Agriculture par Yann Varc'h Naoufel FURON pour Yann Varc\'h Naoufel FURON
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CL (Charente Libre)Du feu dans le Muscadet: anodin?

Les faits remontent à la veille de Noël, mais ne sont portés à notre connaissance que cette semaine. En cette période de l'année où le vignoble est quasi désert, il est aisé d'agir en toute discrétion. «Quasi» seulement, car un témoin qui travaillait dans une vigne a rapporté que le 23 décembre 2016 «on pouvait même voir six fumées noires autour de Coursay».

Depuis plusieurs jours, des ceps de vignes sont arrachés par un tracteur, à Monnières, près de Coursay. Opération légale ?

Ceps, poteaux et fils de fers sont arrachés, mis en tas et brûlés avec des pneus et de l'huile de vidange !

La mairie fut rapidement prévenue par d'autres riverains. Benoît Couteau, maire de Coursay, rappela aux viticulteurs de n'avoir pas recours à cette pratique nocive pour l'environnement.

Problème :

Les parcelles «nettoyées» appartiennent à des producteurs charentais !

S'il est curieux qu'une autorisation de plantation soit sujette à la destruction d'une surface équivalente, a fortiori lorsque les surfaces concernées dépendent de deux vignobles bien distincts (transfert de plantations entre vignobles), cela l'est moins dès lors que l'achat des droits de plantations présente une faille : l'intérêt économique !

Prix d'achat de vignes par hectare:

- dans le pays du Muscadet : 10.000 €

- dans le Cognac : 50.000€

En Charente même, des viticulteurs dénoncent ce procédé, qualifiant de «vautours» ces viticulteurs motivés par l'appât du gain. Il faut les comprendre : les cours du Cognac dépendant de la production...

L'action en justice estée par des maires du Pays nantais et celles des viticulteurs des Charentes pour identifier ceux qui transfèrent des plantations sur l'AOC Cognac. Un décret devrait naître dans les prochains jours...

En dehors des conséquences environnementales hautement condamnables, nous ne pouvons qu'apporter tout notre soutien aux viticulteurs bretons qui se retrouvent une nouvelle fois victime d'agissements de «con-frères» non-concurrents sur le marché mais qui n'hésitent pourtant pas à polluer ailleurs ce qu'ils ne toléreraient pas chez eux !

Entre les difficultés qu'ont les vignerons bretons du bro-Naoned à défendre leur identité en luttant notamment contre leur intégration dans les vins du Val de Loire, en s'opposant aux complices d'InterLoire et ces arrachages légaux de vignes en territoire breton pour pouvoir planter en Charente, il est aisé de comprendre pourquoi les surfaces viticoles en Liger-Atlantel ont diminué de 25 % en 20 ans !

Vous allez laisser passer ça ?

Sources:

Charente Libre, 23 fév. «Vautours du Cognac» : (voir le site)

Charente Libre, 24 fév. «Le ministre de l'Agriculture va publier un décret contre les vautours» : (voir le site)

Presse Océan, 27 fév. «Les Nantais dénoncent les pillages des producteurs de Cognac» : (voir le site)


Vos commentaires :
Morvan COARER
Vendredi 22 novembre 2024
Presse Océan, le 28/02
En décembre dans le Vignoble nantais, à Vallet et Monnières, des vignerons de Cognac ont arraché et brûlé des vignes avec des pneus et de l'huile de vidange pour transférer les droits de plantations en Charentes. Hier dans Presse Océan, le président délégué de la Fédération des vins de Nantes, Olivier Martin, disait « ne pas cautionner le transfert des droits de plantations » et reconnaissait ne « pas avoir les moyens d'agir. » Souhaitant stopper ce phénomène, la filière du Cognac a rencontré vendredi dernier le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, a indiqué aujourd'hui le quotidien La Charente Libre. Il s'était engagé à prendre une disposition. Aujourd'hui, il a publié un arrêté au Journal Officiel, applicable au 1er mars. Joint hier, Alexandre Imbert, directeur de l'Union générale des vignerons de Cognac (UGVC), précisait que l'arrêté « donne les moyens à France Agrimer de refuser les autorisations de replantations issues d'un transfert. » Jusqu'à aujourd'hui, « 300 hectares avaient été transférés depuis le Vignoble nantais (sans doute 150 à 200), le Roussillon et le Languedoc à Cognac. C'est donc un vrai soulagement pour notre région aussi car ces détournements déstabilisaient le Cognaçais. »

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