Les pêcheurs de Bretagne sud refusent d'être noyés dans le Bas-Poitou
Dépêche publié le 23/07/11 18:51 dans La réunification par Hubert Chémereau pour Hubert Chémereau
Cliquer sur les photos pour les agrandir. Les bateaux de pêches turballais affichent avec fierté leur identité bretonne. Nom breton et Gwenn ha Du pour celui-ci. Gwenn ha Du pour son voisin. Photo du 13 juillet 2011.
En juillet 2007 les pêcheurs de La Turballe avaient hissé un grand Gwenn ha Du à l'entrée du port de Saint-Nazaire.
La Turballe le 17 juillet 2011. Nom breton (et/ou gallois) Inis Gwenva : l’Île des bienheureux ; le paradis.
Le Pouliguen 24 nov. 2008. Nom français mais hermine et triskell pour l’encadrer.
Le Croisic. Détail du blason sculpté au fronton de la criée. 1878. Remarquez que les lévriers portent des hermines sur leurs foulards.
De Pornic à La Turballe la révolte gronde
Face aux diktats de l'administration française et du centralisme de l'ectoplasme administratif « Pays de Loire » qui, de concert, veulent que les comités locaux de Loire-Atlantique tombent sous l'autorité d'un comité « régional » des Sables d'Olonne, lointain port du Bas-Poitou, la révolte gronde en Loire-Atlantique.
Une nouvelle loi impose que les comités des pêches locaux disparaissent pour être remplacés par des comités départementaux ou régionaux. À près de 70 % les pêcheurs des ports de Loire-Atlantique s'opposent à la disparition de comités locaux au profit d'une instance « régionale » qui plus est, se trouve hors de Bretagne.
Sur les quais de La Turballe on parle de s'inscrire à Lorient plutôt que d'être sous la coupe des Sables d'Olonnes. Le vote anti-départemental de quelques délégués du Croisic sur fond de vieilles querelles avec les Turballais sert de prétexte pour refuser un comité département des pêches de Loire-Atlantique alors que les quatre autres départements bretons auront leur comité départemental.
La loi obligeant un vote à l'unanimité, c'est une infime minorité de blocage instrumentalisée par les adversaires de l'unité bretonne qui va imposer à l'immense majorité la mainmise sur les ports de pêches du sud breton par un comité « régional » des pêches siégeant aux Sables d'Olonne.
Des réactions
Interrogé sur ce déni de démocratie, le député maire de Guérande, Christophe Priou, qui est un grand connaisseur du monde maritime, indique : « Sur l’aspect de la représentativité des pêcheurs, j’étais intervenu à ce sujet au niveau du préfet. Mais malheureusement les professionnels de la mer ne se sont pas mis d’accord sur les modalités ».
« On ne peut pas accepter de dépendre des Sables-d’Olonnes », s’insurge la présidente du comité local turballais Dominique Lebrun.
« Comment peut-on imaginer que nos ports de pêche puissent devenir de vulgaires satellites des Vendéens ? » proteste un professionnel nazairien.
Une nouvelle attaque frontale contre l'identité bretonne et l'économie maritime de la Loire-Atlantique
En empêchant une cohérence du monde de la pêche sur l'ensemble du littoral breton c'est la solidarité de tous les pêcheurs de Bretagne qui est visée. Les pécheurs de Loire-Atlantique sont très attachés à leur identité bretonne comme le prouvent l'importance des noms bretons donnés à leur bateaux et la présence affirmée du Gwenn ha Du lors des luttes menées pour la survie de la profession.
Un nouveau dossier à soumettre à l'Europe
Voilà un nouveau dossier pour les instances européennes qui sont régulièrement informées des discriminations et dénis de démocratie liés à la partition de la Bretagne.
Hubert Chémereau
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Vos commentaires :
bernard guyader
Vendredi 22 novembre 2024
Bonne analyse politique !! On voit bien ici dans quelle impasse nous sommes ..les défaitistes diront « que le fond n'a jamais été aussi près..tout en se creusant un peu plus ».... la séparation du Pays Nantais du reste de la Bretagne fut un acte politique qui a, toujours , pour but de détruire l'identité bretonne et quand des bretons de Nantes ( pêcheurs) se « révoltent » un peu plus ... c'est encourageant .... mais d'autres initiatives devraient les suivre ...tâche d'huile .... voilà une bonne approche .B.G.
Tangi Louarn
Vendredi 22 novembre 2024
« Voilà un nouveau dossier pour les instances européennes qui sont régulièrement informées»
Malheureusement, les «instance européennes», de qui s'agit-il ? Parlement, Commission ou Conseil européen que font-ils ? Que peuvent-ils faire ?
Sam
Vendredi 22 novembre 2024
«Un nouveau dossier à soumettre à l'Europe»
L'Europe est la principale responsable de la destruction de la pêche en France. Soumettre le dossier à l'Europe? Que vont-ils faire, baisser les durées des périodes de pêche? Encore demander de désarmer des bateaux ? Franchement c'est une idée qui va contre les intérêts de tous les pêcheurs.
De plus je remarque le commentaire « Comment peut-on imaginer que nos ports de pêche puissent devenir de vulgaires satellites des Vendéens ? »
Je pense que c'est ici l'intérêt personnel qui prime et non pas l'intérêt commun comme le laisse supposer l'article. Les pêcheur «nantais» ont le plus souvent joués leurs propres intérêts et il ne faut pas voir ici plus qu'une manifestation pour que l'on ne mette pas le nez dans leurs affaires.
Christian
Vendredi 22 novembre 2024
La Vendée dépasse largement la Loire Atlantique en termes de pêche. La création d'un pôle régionale centrée Aux Sables d'Olonne est donc de la plus pure logique régionale. Croire que Lorient serait mieux que les Sables d'Olonnes n'a pas de sens en soi. Il s'agit juste de slogans car si cela avait été St Nazaire de choisi ils n'auraient rien dit. Ce que veulent les pêcheurs de LA c'est ne surtout pas perdre leurs petits avantages.
Le Callonnec Joel
Vendredi 22 novembre 2024
La bonne parole délivrée par les apôtres du ligiérisme Jean,
Marc, Jacques,Joel et les autres ne serait pas entendue par ces pauvres pêcheurs?
Implorons l'archange St Jacques ,qui combat le dragon celtique , sans relâche.....
Louis Le Bras
Vendredi 22 novembre 2024
Connaissant bien Les Sables d'Olonne, je suis trés étonné de l'arrimage de la Loire-Atlantique vers cette ville, puisque la pêche y est en désagrégation accélérée ...et c'est trés visible depuis quelques années.
Les Sables d'Olonne n'est plus une ville de pêche !
Je sais bien que c'est valable un peu partout ce déclin de la pêche, mais c'est particulièrement flagrant aux Sables d'Olonne où le port de pêche fait dorénavant libre place aux bâteaux de plaisance...
Concernant ce rattachement à la Vendée, est-ce lié à des décisions prises sur le terrain en Loire-Atlantique ou à des décisions administratives parisiennes ?
C'est effectivement trés trés étonnant, car même sans parler d'identité littorale bretonne du 44, il est trés étonnant de couper ainsi la branche nantaise et locale sur laquelle on est assis...d'ailleurs, ailleurs en Bretagne l'Ille-et-Vilaine par exemple ne se rattache pas aux Côtes d'Armor !
Je doute que les vendéens auraient acceptés de disparaitre pour une succursale à St Nazaire, aussi «ligérienne» soit elle !!
Où sont les élus nantais ?? N'est-ce pas une volonté manifeste et délibérée d'éradiquer la pêche dans ce Département ??
Caroline Le Douarin
Vendredi 22 novembre 2024
Se souvenant de ce que sont pour l’histoire et l’économie bretonnes les ports de Pornic, Le Croisic et La Turballe il est particulièrement choquant de voir certains tenter de réécrire cette histoire et de handicaper cette économie.
Je ne pense pas qu'il soit question d'éradiquer la pêche en 44. Mais de l'intégrer dans une pêche “ligérienne”, comme ils disent et surtout pas bretonne ! !
Les élus nantais continuent la débretonisation de la Loire-Atlantique, tout simplement... en empêchant avec leurs complices du Croisic le fonctionnement départemental du comité des pêches.
HUBERT CHEMEREAU
Vendredi 22 novembre 2024
A ma connaissance le seul élu important de Loire-Atlantique a s'être intéressé au dossier est le député maire de Guérande , Christophe Priou qui est aussi pour la réunification. Le plus grave dans cette affaire est la négation de la démocratie élémentaire qui voit une écrasante majorité de pêcheurs de Loire-Atlantique niés dans leur droits et choix démocratiquement exprimés. Comment une poigné de délégués du Croisic ( vote en plus contesté suite à des irrégularités) peuvent -ils empêcher la création d'un comité départemental : la loi obligeant à l'unanimité, ils seraient une minorité de blocage qui est un Cheval de Troie contre l'unité bretonne dans le monde maritime.
ex site bretagneunuie
Vendredi 22 novembre 2024
Ce qu'on ne dit pas ici c'est que les croisicais osnt partisans d'une instance régionale donc PDL alors que les turballais sont partisans d'une instance départementale. ça fait la une «du courrier de la presqu'ile guerandaise» depuis des moi
Jean-Yves
Vendredi 22 novembre 2024
Les pêcheurs nantais seront toujours intéressés plus par leurs petites affaires que par l'intérêt collectif. Ils ne s'agitent que parce que ce n'est pas un port de LA qui a été choisi. La belle affaire. Encore une mauvaise analyse des média (bretons) sur le fond de l'histoire. L'identité bretonne n'a rien à voir dans cette histoire.
Marc
Vendredi 22 novembre 2024
Bonne remarque de «ex site bretagneunuie». J'ai travaille quelques annees sur des bateaux au Croisic et je n'en garde vraiment pas un bon souvenir. Beaucoup ne pense qu'a leur pomme et se fiche des salaries. Je crois que cet article passe totalement a cote du probleme et des veritables raisons de l'opposition des uns et des autres. Il n'y a rien de breton dans l'affaire et l'auteur devrait plus faire son travail de journaliste.
Yann Le Bleizh
Vendredi 22 novembre 2024
Si les bretons demandaient à disposer d'un Ministère de la Mer (et de l'agriculture) ayant un accès à Bruxelles, comme cela se passe dans la plupart des régions d'Europe, il n'y aurait pas ce débat!
Les bretons ne demandent pas de Ministère, pas d'institutions propres, ils auront donc les débats à 2 sous et la médiocrité économique au grè des volontés des ministères parisiens!
Franchement, à quoi nous sert l'exemple de nos voisins européens? Visiblement à rien!
Michel Prigent
Vendredi 22 novembre 2024
Entre Yann qui nous dit ce que devrait être une vraie région française dotée de pouvoirs réels et non réduite à l'appellation de «conseil régional» et Jean Yves et Marc qui constatent que tout se résume à «ma gueule d'abord» (ce n'est pas nouveau !) la vérité est sans doute à chercher dans les manoeuvres des PdL pour se créer sa petite structure «régionale» pêche.
On se souvient du zèle mit par l'ancien président des pêches du Croisic, un certain Autret à chercher querelle (stupidement d'ailleurs) avec «ses» collègues pêcheurs de Lorient.
Il est vrai que peu de temps auparavant il ne tarissait pas d'éloges sur l'«aide» apportée à la filière pêche par la région fictive des PdL.
Ce petit jeu du «chacun pour soi» encouragé par l'égo de quelques potentats locaux contibue à la division et l'affaiblissement de notre activité pêche (et maritime en général) pour le plus grand bonheur de nos concurrents espagnols entre-autres.
il est vrai que pour la france, 2è espace maritime mondial, la mer n'est que l'exutoire touristique estival de nos parisiens asthéniques.
Paul
Vendredi 22 novembre 2024
«la mer n'est que l'exutoire touristique estival de nos parisiens asthéniques.»
N'oubliez pas que ces parisiens asthéniques comptent environ 1 million de bretons.
Yann Le Bleizh
Vendredi 22 novembre 2024
@ Michel :
vous avez bien résumé, je pense :
Les PDL cherchent à se créer une structure, les Bretons pathétiques et sans ambition se mettent sur la figure, la France (pays théoriquement maritime) ne comprend la mer que comme terrain de vacances à Parisiens.
Si les bretons retrouvaient leur fièreté et souhaitaient prendre enfin leur destin en main, ils demanderaient à disposer de leur droit légitique et démocratique à disposer de la subsidiarité dans la gestion de leur affaire économique, ce que font avec succès nos voisins européens.
De ce fait, la Bretagne aurait comme les autres régions d'Europe un accès à Bruxelles et un projet constructif à proposer à ses pêcheurs et agricultueurs. (Qu'ils soient en B4 ou en B5)
Sarko lors de sa visite de février en Bzh ne disait pas autre chose. (Humour noir d'un Pdt jacobin!)
Pourquoi, parce qu'il sait que le breton préfère regarder ses voisins européens se développer et critiquer les parisiens, les PDL, plutôt que de se prendre en main!
Donc, tout va bien, le breton est heureux!
Olivier
Vendredi 22 novembre 2024
Les Bretons seront toujours les mêmes. Ils pleurnichent et pensent à Bruxelles. Or Bruxelles est responsable de la crise de la pêche. A vouloir être représenté à Bruxelles ils espèrent obtenir des merveilles. Or en étant plus petit ils ne seront que plus faibles devant les technocrates allemands, hongrois où je ne sais quoi d'autre, qui ne veulent que faire disparaitre la pêche car ce n'est pas écolo. L'agriculture et la pêche gagneront de moins en moins de l'Europe, au contraire.
Et au cas où vous ne le sauriez pas les régions françaises sont représentées à Bruxelles et ont une forte implication dans le montage de nombreux projets. Malheureusement, la pêche c'est moins sexy que les biotechnologies.
Yann Le Bleiz
Vendredi 22 novembre 2024
@ Oliver :
Vous avez raison, mieux vaut ne pas être présent là ou les décisions se prennent!
Pour les Allemands, chaque lander possède son propre ministère de l'agriculture (la pêche pour ceux concernés) et ces ministères possèdent leur réprésentants directs à Bruxelles (sans passer par Berlin). Vous avez raison, ils sont bons! C'est pour cela qu'il ne faut pas faire comme eux!
En étant plus petit vous dites! Parce que la Bretagne est plus grande quand c'est le gouvernement parisien qui nous défend?
Chaque région d'Europe se bat pour plus subsidiarités, seul les bretons ont compris grâce aux conseils de Paris, que ce principe était une erreur!
C'est bien ce que je dis, le breton n'a pas d'ambition, il est heureux ainsi! Alors pourquoi débattre, Paris s'occupe de tout!!!
Pierre-Yves Pétillon
Vendredi 22 novembre 2024
Da T Louarn :
« Malheureusement, les »instance européennes
«, de qui s'agit-il ? Parlement, Commission ou Conseil européen que font-ils ? Que peuvent-ils faire ?» Sabatuet on lavarfe n'eo ket posubl d'an ensavadurioù europad ober netra... C'hwi a zo e-penn an Eblul e Brüssel. Pezh zo posubl evit ar yezh n'eo ket evit ar besketaerezh ? Poan am eus da gompren.
Il n'est donc pas possible de défendre la pêche bretonne dans les instances européennes ?? Dommage...
Au risque de paraître naïf, pourquoi la majorité des pêcheurs de LA ne demandent-ils pas à être rattaché au comité des pêches de Bretagne ? Créant ainsi un conflit direct avec les PDL et obligeant les élus de LA et de B4 à se positionner clairement pour la réunification. Ce serait en plus un gain pour la cohérence historique, géographique et économique de la futur B5.
Etienne
Vendredi 22 novembre 2024
«pourquoi la majorité des pêcheurs de LA ne demandent-ils pas à être rattaché au comité des pêches de Bretagne»
Parce qu'ils ne veulent surtout pas que des gens qui ne sont pas de leur commune mettent leur nez dans leurs affaires.
Pierre-Yves Pétillon
Vendredi 22 novembre 2024
Il ne s'agit donc que d'un pb de corporatisme local... Et contrairement au message que veut faire passer l'article la majorité des pêcheurs (bretons ?) de LA non aucune proximité, aucune solidarité, et aucune attache particulière avec la Bzh, ni aucune envie de défendre leur métier avec leur compatriote breton... C'est bon à savoir !
AFB-EKB
Vendredi 22 novembre 2024
A ajouter à ce constat le découpage des zones maritimes:
Pour la zone 8retagne part de la Baie de Granville pour se terminer à la bordure sud de la Vilaine
La zone Loire Atlantique se trouve englobée dans la zone Golfe de Gascogne qui partant de la frontière espagnole atteint la bordure sud de la Vilaine !
Mais pourquoi les autoritées en place à Paris, aidées par leurs relais locaux, se gèneraient elles puisque les partis bretons sont incapables de constituer un front de lutte et que les adhésions se font au compte goutte?
Tiern e pep Amzer