La délégation de chefs d'entreprises et de leaders bretons qui a déjeuné à l’Élysée mercredi dernier avec le Chef de l'État (voir notre article) semble avoir abordé tous les sujets qui tiennent à coeur aux Bretons. En premier lieu, les invités s'étaient mis d'accord pour demander le droit à l'expérimentation en région Bretagne.
Sur son blog, Pierre Méhaignerie, le seul parlementaire qui faisait partie de la délégation, est assez discret sur l'entrevue. Il écrit «Avec quelques chefs d'entreprises bretons, nous avons été reçus par le Président de la République ce mercredi midi. Nous avons évoqué les simplifications administratives, la flexibilité et le dynamisme économique, ainsi que le droit à l’expérimentation pour les Bretons».
Ce droit avait été inscrit dans la loi Raffarin mais très peu appliqué ou pas du tout, puisque le gouvernement a même rejeté la demande de la Région de gérer l'Eau. Les Bretons sagement demandent simplement que la loi soit appliquée et ne reste pas lettre morte ! La liste des expérimentations serait présentée au Président en septembre avec la coordination de Pierre Méhaignerie.
D'autres sujets ont été abordés. Patrick Le Lay a mentionné que seules la France et la Turquie n'avaient par ratifié la Charte des langues régionales et minorisées. Interpellé, le président a réaffirmé son soutien aux «langues régionales» déclarant que si la France ne les soutenait pas «cela faisait le lit des extrémistes». Évidemment la balle est dans le camp du Conseil constitutionnel. Les langues régionales étant inscrites depuis peu dans la Constitution, rien n'empêche en effet le Conseil constitutionnel de revoir ses objections. Le fera-t-il ? Il faudrait d'abord qu'il soit saisi.
La réunification de la Bretagne a été abordée dès les présentations puisque le Dr Moisan s'est présenté comme Nantais et déclarant tout de go «Je viens de Nantes, qui est en Bretagne comme vous le savez, Monsieur le Président. D'ailleurs Monsieur Louvrier peut vous le confirmer...». Plus tard le professeur Jean Ollivro présentera le redécoupage de l'Ouest en quatre grandes régions.
Philippe Argouarch
■D'ailleurs, le Télégramme de Brest a présenté l'affaire comme un simple lobbying ultra-libéral émanant de L'Institut de Locarn sans aborder les questions institutionnelles et donc politiques.
Derrière cette opération, il ne semble pas y avoir eu de stratégie de communication. Dommage, car les Bretons étaient concernés et auraient du être informés ... B ABA de la démocratie.