Le livre d'Yvon Ollivier – Gueule Cassée – Lom ar geol
Yvon Ollivier est magistrat. Il est membre de l'Institut culturel de Bretagne.
Si les juristes investissent le combat pour la réunification de la Bretagne, c'est qu'ils sont bien placés pour mettre les mots sur ce que le peuple ressent lorsque son appartenance bretonne millénaire est évacuée de l'espace public pour laisser place à une identité « ligérienne » vide de sens. Ne doutons pas un seul instant que ce qui se produit aujourd'hui sous nos yeux en Loire-Atlantique deviendra notre lot commun sur l'ensemble du territoire breton si le projet de disparition grand-ouest venait à se concrétiser !
Si l'identité peut s'avérer menaçante, elle doit être respectée et protégée des atteintes induites par une délimitation territoriale arbitraire. Le droit au respect de son appartenance identitaire relève des droits humains. C'est cette problématique de l'identité, qui prend tout son sens lorsqu'elle est menacée, que j'ai voulu explorer dans le roman «Gueule cassée Lom ar Geol », via le visage perdu d'un paysan breton laissé pour mort sur un champ de bataille.
Qu'on le veuille ou non, la Bretagne est une composante de nous-mêmes qui s'intensifie à mesure qu'on la rejette. Mais elle est aussi une chance pour la France qui s'en défie, alors qu'elle gagnerait tant à la laisser vivre et exprimer toutes ses potentialités dans la mondialisation. Le rejet brutal de la Bretagne par le pouvoir, à l'occasion d'une réforme territoriale que les Bretons attendaient depuis longtemps, est une faute politique et historique majeure. Ce rejet est la marque d'une défiance que l'on pensait révolue et d'une conception dévoyée de la démocratie. Il manifeste une rupture profonde entre la sphère politique et la société civile, lourde de conséquences pour l'unité du pays.
A présent, la société civile bretonne se trouve au pied du mur pour infléchir une décision qui signe la fin de nos espérances de Bretagne forte, unie, prospère, solidaire, capable de préserver sa culture et de concevoir son propre modèle de développement. C'est toute la société bretonne dans ses multiples composantes économique, culturelle et sociale qui se trouve aujourd'hui concernée par un projet de réforme qui, en l'état, la relègue et compromet son avenir. A elle de se manifester.
Construire la Bretagne
■Puisqu'il est question de droit ici, il faut encore et encore rappeler qu'en droit international, la France n'est pas chez elle en Bretagne, pas plus que la Russie n'était chez elle en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et ailleurs, pas plus que l'Espagne n'était chez elle au Portugal ou l'Angleterre en Irlande.
Il faut encore et encore rappeler que la Bretagne a été envahie entre 1487 et 1491 par les armées françaises, annexée de fait, même si le prétendu «traité de 1532», cette mascarade, nous parle d'Union, mise au pas en 1789, amputée en 1941 et maintenant, si nous laissons faire, promise à la disparition complète dans un ubuesque «Grand Ouest».
La seule solution au problème français, c'est une fédéralisation dans laquelle, par exemple, la Bretagne déléguerait une partie de sa souveraineté à Paris. Je dis bien «déléguerait», car cette souveraineté appartient aux Bretons et à personne d'autre !
Il est grand temps que nous, Bretons, nous relevions la tête et cessions d'être des esclaves soumis aux caprices de leur maître !
Il y a trop de naïveté (ou d'ignorance ?)dans vos propos, naïveté (ou ignorance ?) relevé par Marcel Texier.
«Ce rejet est la marque d'une défiance que l'on pensait révolue»
«ON» ? Qui «ON» ?
Le «projet» français à l'égard de la Bretagne est et restera toujours l' ERRADICATION, et, pour y arriver, la GHETTOISATION de tout ce qui participe de l'identité bretonne. C'est dans les gènes de la république française, c'est à dire du nationalisme français.
La Bretagne n'a pas à quémander des droits, à faire l'aumône de ses droits.
La Bretagne est une nation qui a le devoir de s'émanciper, de se libérer de l'emprise française.
«l'unité du pays» ??
Mais «l'unité du pays» est ce qui nous tue. C'est au nom de «l'unité du pays» que l'Etat français cherche à éradiquer l'identité bretonne.
On avancera pas avec un discours contradictoire qui prétend à la fois préserver l'identité bretonne et «l'unité du pays» français. C'est vouloir une chose et son contraire et ça nous conduit dans le mur.
Pas étonnant que l'on dise que votre livre est compliqué à lire, prisonnier que vous êtes d'un discours contradictoire qui veut concilier deux choses inconciliables.
Sauront-ils abandonner le modèle français qui va obliger leurs enfants à émigrer tandis que des populations étrangères à l'Europe viendront les remplacer ?
Ont-ils encore suffisamment conscience de leur nationalité pour s'opposer au grand mélange ?
Je suis dubitatif !
Les livres d'Yvon Ollivier, celui-ci et le précédent, semblaient destiné à combler une partie de ce vide théorique, mais force est de constater que loin d'éclaicir les choses et de montrer une voie à suivre, il obscurcie et embrouille l'esprit.
Il y a des vérités de base à partir desquelles le mouvement breton doit construire et avancer. Ce que dit Marcel Texier fait partie de ces vérités de base. Il semble que pour pouvoir les affirmer, il faille être «libre», ce que n'est pas une bonne partie du mouvement breton, prisonnier par exemple de son besoin de subventions. Les subventions sont un moyen de tenir le mouvement breton en laisse ; le parti socialiste sait y faire.
Si vous considérez que juger votre «positionnement» de «naïf», que cette naïveté soit feinte (ce qui est évidemment le cas) ou réelle (ce qui n'est évidemment pas le cas), est une «attaques directes et pour le moins déplaisantes», alors on ne peut plus rien dire.
A vous lire (et à lire Ar vran qui a lu votre livre) votre objectif c'est : «l'unité française (dans la diversité, quand même, et même une »certaine« autonomie pour la Bretagne)»
«Il manifeste une rupture profonde entre la sphère politique et la société civile, lourde de conséquences pour l'unité du pays.»
«l'unité du pays» !!
Comme je l'ai dit, votre discours est tellement pétrie dans une contradiction ENORME qu'il n'a aucune chance d'être efficient et qu'il ne fera qu'embrouiler les esprit.
Vive la «désunion française» !
«Ainsi, une autonomie dans l'économie, dans l'éducation, notamment linguistique, tandis que les pouvoirs régaliens resteraient à Paris permettrait à la Bretagne d'être un moteur de développement.»
Vous ne pouvez pas à la fois considérer les Bretons comme un peuple et laissez les «pouvoirs régaliens» de la Bretagne à paris !
Sur quels fondements vous basez-vous pour avancer un tel programme ?
[ Car le problème numéro 1 que devrait se poser tout militant (breton ou autre), c'est sur quel fondement il «fonde» son combat. ]
- Les Bretons n'ont pas les capacités intelectuelles pour se gouverner eux-mêmes, en toute indépendance ?
- Demander l'indépendance maintenant est prématuré, les Bretons ne sont pas «prêts» ?
- Pour obtenir «une autonomie dans l'économie, dans l'éducation, notamment linguistique» de la part de l'Etat français il faut lui jurer haut et fort que nous ne souhaitons pas l'indépendance, ou essayer de le lui faire croire. Et l'Etat français, naïf comme il est, va nous croire sur parole ?!
La LIBERTE ne se donne pas, ELLE SE PREND.
«Yvon Ollivier achève son intervention en ajoutant que cela permettrait également de revitaliser le sentiment national et de redonner du sens à la citoyenneté française qui fonctionne aujourd'hui comme un rapport de domination.»
On est vraiment pas sur la même longeur d'onde.
Le «sentiment national (français)», autrement dit, l'horreur !
Quand à «la citoyenneté française» elle n'a jamais été rien d'autre qu'un «rapport de domination», et le restera
Grosso Modo, on est dans la tendance udb, qui ne dépasse pas 5% des votes depuis 50 ans aux élection !
Rien de nouveau sous le soleil breton, hélas !
«Bref si on veut encore sauver la France et donc la Bretagne, il faut que la France accepte l'altérité et non l'égalistarisme sectaire.
- Sauvez la france !? Et donc la Bretagne ?!?
Si la France ne se réforme pas, non seulement elle disparaîtra mais la Bretagne aussi car actuellement cette dernière est trop dépendante de la France.»
Si la france disparaîtra la Bretagne disparaîtra aussi ?!?
«Ce ne sont pas des faits historiques maintenant connus d'une partie du public breton» FAUX
«Qui prendra la relève en Bretagne si la France éclate maintenant??? »
?!?!?!?
«et pourquoi pas mettre la pression sur la république française pour qu'elle se réforme et reconnaisse ses peuples historiques avant qu'il ne soit trop tard.»
TROP TARD ?!? TROP TARD de quoi ?
Mais de quoi parlez-vous ?
Le livre d'Yvon Ollivier a vraiment l'air très très très compliqué !!!
Le livre d'Yvon Ollivier à partir de la dénonciation du mythe républicain français amène à cette réflexion en proposant une sorte de dernière chance à la France de se réformer.
Attention, cela ne veut pas dire qu'il faille attendre que nos élites politiques le fassent, elles en sont tout bonnement incapables, imbues de leur supériorité supposée. Il faut que cela vienne du «peuple».
Vous pensez naïvement que la France va accorder l'indépendance à la Bretagne parce que 3 Bretons l'auront souhaité? Que faites-vous de l'immense majorité de nos concitoyens bretons qui sont totalement drogués au mythe de la république française? que faites vous de l'intérêt stratégique de la France d'avoir une Bretagne qui lui soit totalement dévouée et corvéable à merci....
Cela fait penser un peu à Don Quichotte...
C'est un combat de longue haleine. Pour cela il faut pouvoir continuer à démystifier le mythe de la Nation française, et peaufiner la stratégie de la libération de la Bretagne en un rapport d'étapes...
Si la Bretagne arrive à être autonome dans une république française réformée dans moins de 5 ans, je pense qu'on aura déjà fait la moitié du chemin. Si après cela, cela se traduit par l'indépendance, tant mieux mais il ne faudrait surtout pas mettre la charrue avant les boeufs (au risque d'effrayer nos compatriotes de Bretagne)
On en est hélas encore loin (pour votre information et là où je peux vous rejoindre je pense sincèrement que la France ne se réformera jamais car cela lui est inconstitutionnel (c'est dans ses gènes). C'est dans ce sens que j'ai écrit «avant qu'il ne soit trop tard» dans le cas où frappés par la grâce, nos élites démentant mon pronostic fassent enfin ce que tout citoyen attend d'eux (mais comme je l'ai déja écrit permettez-moi d'en douter) Dans le cas où cela serait trop tard, j'espére que nous n'aurons pas trop de victimes à déplorer...
«Au fait, vous connaissez beaucoup de corporation acceptant de s'engager pour la réunification? Attention à ne pas trop décourager les bonnes volontés, surtout en ce moment.»
D'une part, contrairement à ce que vous dites, la situation est simple, et non complquée.
D'autre part, sur les «corporations», il y aurait beaucoup à dire. Et come vous le dites, «tant d'autres se taisent.»
Mais nous savons pourquoi tant d'autres se taisent.
Je ne vais pas développer, mais nous savons que l'Etat détient les moyens du «contrôle social» : la distribution des postes, des places, des subventions, des médailles, des allocations, des bourses, des aides, des sauvetages de dernière minute, etc, etc.
Les gens, les corporations se soumettent à celui qui détient finance et pouvoir, en l'occurence l'Etat.
Face à l'hégémonie française, qui possède un Etat pour nous écraser, que proposons-nous ? Quel est notre projet ? Quel destin pouvons-nous proposer aux Bretons ? Quel avenir souhaitons-nous à la Bretagne ?
«Les peuples de Bretagne et des autres régions françaises ne se retrouve plus dans ce système, les immigrés n'y parviennent pas davantage.»
Il n'y a pas «des» peuples en france dont les Bretons seraient l'un de ces peuples.
Il n'y a pas de peuple aquitain, ou picard, ou normand, ou angevin, ou poitevin, ou lorrain, ou auvergnat, ou occitan, ou bourguignon, ... (quant aux ligériens !)
Les seuls à avoir préservé leur «région» d'une fusion sont : la Corse, et la Bretagne, le Centre et les PDL voulant tout deux «fusionner».
Ca veut dire qu'il n'y a que les Corses et les Bretons (plus les Basques, grâce au Pays Basque Sud) qui ont une conscience propre, non française. Une identité dominée et opprimée, mais une identité propre, concurrente de l'identité française.
Que proposons-nous pour cette identité bretonne ?
1 - la perpétuation de l'oppression et de la domination ?
2 - la fin de l'oppresion et de la domination ?
3 - un entre deux, moins opprésée et dominée que maintenant mais un peu quand même ?
Voilà le choix «simple» que nous avons à faire.
La manière d'y arriver sera peut-être compliquée, mais l'objectif, lui est simple.
Arrêtons de faire du problème de la Bretagne un problème «brito-breton!»
Ne nous voilons pas la face.... en tant que breton, nous avons des papiers français, que cela nous plaise ou non...
En tant que français, le problème se pose aussi:
Comment accepter que la france donne des leçons de démocratie et de respects des minorités si elle ne le fait sur son propre territoire (Alsace, Bretagne, Corse, Pays Basque, Savoie, etc...?)
Comment, en tant que français, pouvons nous accepter que notre pays bafoue le droit international???
Alors, oui.. si les français , dans leur ensemble, ne comprennent ne serait-ce que ces 2 points, qui concernent la Bretagne, en sauvant la france d'elle même, nous sauverons la Bretagne....Non seulement la Bretagne, mais les autres pays absorbés par la france...
Oui je le clame haut et fort... je suis breton, et avant d'être français je suis breton...
Si la france était un pays respectant ses minorités, quelles soient kaldoche ou kannak , corse, bretonne, alsacienne, savoisienne ou autre, je serai fier d'être français... la france, en tant que telle, est un si beau pays...
Malheureusement, elle est jacobine... qui dit jacobine, dit être centralisatrice, ayant une seule culture: la francilienne...
Alors oui, j'ai choisi mon camp: je suis breton, et fier de l'être, avant que d'être français..
Mais en tant que breton, je n'en suis pas moins (le mot m'écorche la gorge) français, ayant des papiers français....
Donc oui, si je veux «sauver» la Bretagne, il me faut avant tout, sauver la france d'elle même...
le problème n'est pas uniquement «brito-breton».. en tant qu'ayant des papiers français, il nous concerne en tant que français....
Je suis breton, indépendantiste, et je le clame haut et fort... je ne me cache pas sous un pseudo et mon prénom comme mon nom sont ceux que je porte, quitte à en subir les conséquences....
Mais oui, en tant que breton, j'ai des papiers français... donc, oui, en tant que français le problème me concerne: est-ce que je veux un pays, qui sous couvert d'être «le pays des droits de l'Homme» se permets de faire la morale à d'autre pays mais n'en fait pas autant sur son propre territoire????
2 - Le discours «régionaliste» existe depuis plus d'un siècle en Bretagne, il est porté par l'udb depuis 50 ans. Il n'a jamais dépassé les 5%.
Les Bretons préfèrent voté fn que udb !!
Le seul qui ait un discours un peu fort, en Bretagne, c'est Troadec, qui est perçu par une partie du mouvement breton (dont l'udb) comme un quasi... dictateur !
Troadec est le seul à faire des résultats électoraux en Bretagne.
Quand un empire décline et s'efondre, le nationalisme renaît, les français vote nationaliste, ils votent fn.
On ne va pas lutter contre le nationalisme français avec un discours régionaliste.
«L'émancipation d'un peuple colonisé, qui a intériorisé le rapport de colonisation, ne peut être que progressive.»
Je pense le contraire.
3 - Nous ne sommes pas seulement colonisé, nous somes soumis à une entreprise de GENOCIDE (culturel).
Celui qui a entrepris ce génocide, c'est l'Etat français.
Il faut donc que cet Etat soit conduit devant un tribunal pour ce crime (et pour les autres).
Cela devrait être l'un des buts principaux du mouvement breton en général, et des juristes en particulier ! Ne sont-ils pas spécialistes du droit ??
Pourquoi le mouvement breton a-t-il peur de poursuivre l'Etat français devant un tribunal pour Génocide (culturel) ?
Le lien aboutit à une page erreur.
Mais j'ai trouvé ça :
«Lettre adressée à M. PLM., qui me questionne sur le point de savoir si une action devant les juridictions internationales est envisageable : le moment est-il venu ?
_______________________________________________________________________UNE INSTANCE DEVANT UNE JURIDICTION INTERNATIONALE EN VUE DE PROCLAMER L'INDEPENDANCE DE LA BRETAGNE ??? ????
Les chances de succès d'une action devant les instances internationales sont, DANS L'ETAT ACTUEL DES CHOSES – je dis : dans l'état actuel des choses - ABSOLUMENT NULLES :
1 – Une telle action suppose des fonds, des cotisations, des avocats, des juristes HONNÊTES (en connaissez-vous seulement deux ?»
Louis Mélennec connaît bien le monde de la justice !!!!
Bon, c'est un peu pareil dans tous les milieux, les syndicats (connaissez-vous ne serait-ce que deux syndicalistes honnêtes ?), etc. Pauvre de nous !
Comment faire triomphé la Vérité et la Justice dans un monde où c'est l'argent et le pouvoir des puissants qui règne ?
Notre problème, à nous Bretons (militants), c'est que nous subissons un terrorisme intellectuel et une idéologie jacobine qui fait de nous les «méchants», alors que nous sommes les «victimes».
1 - La première étape est de vaincre ce terrorisme intellectuel et de faire prendre conscience à tout le monde que les «méchants», ce n'est pas nous, ce sont nos agresseurs, ce sont les jacobins, c'est l'Etat français.
Pourquoi le mouvement breton n'est-il pas encore arrivé à ce premier résultat, qui ne paraît pourtant pas insurmontable ?
2 - La deuxième étape, ...