Vendredi 17 janvier, avait lieu une table ronde organisée par la liste Vivre Quimper / kemper bev (Gauche bretonne) aux halles Saint-François à Quimper sur le thème : «Se déplacer à Kemper, circuler en Bretagne, pour une lutte active contre les discriminations territoriales». L'intérêt suscité par cette question montre qu'elle sera un enjeu important des prochaines élections municipales.
Voici les éléments importants évoqués par les intervenants dans l'ordre des prises de parole.
Geneviève Coadour, présidente de l'association commerçante “Vitrines de Quimper”:
«L'Observatoire du commerce de centre-ville montre que les chiffres d'affaires sont en chute libre, encore -5,5% sur 2012/ 2013 d'après la CCI.
La vraie question est celle de l'accès au centre-ville qu'il faut faciliter et encourager.
La mise en oeuvre du plan transport actuel, sans prise en compte de la question du stationnement, condamnerait le commerce de proximité.
Les candidats à la prochaine élection municipale ont la responsabilité de travailler cette question”
Jakez Andro, militant du “Vélo pour tous”, 4e de la liste Vivre Kemper :
»Un sondage réalisé début janvier (122 personnes), donne une tendance: un quimpérois sur 2 ne fait jamais ou rarement de vélo à Quimper. 32% des sondés font du relief de la ville le principal obstacle pour la pratique du vélo, la sécurité vient en second pour 27% des utilisateurs. La météo arrivant en 6e position avec 15%.
Samedi 11 janvier, un trajet vélo de Crec'h Gwen à Gourvily (itinéraire plat) a permis de photographier les aberrations d'urbanisme et la non continuité des aménagements pour la pratique du vélo.
Le schéma vélo actuel ne tient pas compte du relief de la ville, est déconnecté du centre-ville et totalement coupé des autres communes du pays de Quimper.
Quimper signifiant “Confluence en breton”, il est possible en suivant les cours d'eau d'établir un réseau plat et radial convergeant vers le centre-ville”.
Gérard Guyon, ex-consultant Ministère des transports, expert “Déplacements” et représentant départemental de la FNAUT :
«Avant de parler de gratuité, il faut développer une offre de transport qui incite réellement à laisser sa voiture pour un autre mode de transport. Par exemple, les park-relais en périphérie relié à un site propre, comme le tramway de Brest.
Il ne faut pas oublier que le coût réel de la voiture particulière représente 0,50 centimes/kilomètre (prix d'achat, carburant, entretien et assurance), ce sont les chiffres officiels de la FNAUT.
Il faudrait sortir de la notion de prix de transport pour évoluer vers une redevance d'usage du service public de transport en commun.”
Véronique Muzeau, présidente de l'association TER 29 Kemper-Brest :
»L'important aujourd'hui est d'avoir des solutions moins polluantes et régulières pour se déplacer entre le logement, et le travail, les lieux de loisirs, les commerces.
La gare de Quimper est en centre-ville, mais est sous-exploitée pour les liaisons infra-régionales et inter-urbaines.
Il faut réfléchir à un service performant de type omnibus ferroviaire entre Brest et Quimper, qui pourrait réellement inciter à laisser sa voiture.”
Par ailleurs, la liste Vivre Kemper a présenté ses propositions pour démocratiser l'accès au centre-ville et encourager l'usage des transports alternatifs à la voiture particulière :
- résoudre les embouteillages : mise en zone 30 du centre-ville, feux tricolore de régulation en cas d'excès de vitesse (à la place des feux existants).
- fluidifier la circulation : mise en double sens du Pont de La Poste et du Pont Firmin, fermeture du Pont Max-Jacob pour en faire un square sur l'Odet.
- repenser le site propre : sortir du plan transport la place de la Résistance, l'élargissement du Pont Saint-François et la passerelle piétonne en projet, qui représentent 2/5 des 56 millions d'euros prévus.
- compenser les pertes de stationnement : gratuité des transports en commun pour les utilisateurs des parcs relais de périphérie, référendum décisionnel local sur la gratuité totale des transports en pays de Quimper avant fin 2016 (fin de la délégation à Kéolis).
- intégrer l'innovation technique : faire des park relais des espaces d'autopartage (voiture électrique), application téléphone et internet (places de parking et voitures disponibles, offres de co-voiturage, horaires des transports en commun).
- élargir l'offre de transport : bus de nuit (jeudi, vendredi et samedi), ligne circulaire pour relier les quartiers, service public local du vélo (faciliter l'accès à la location de vélo classique et électrique et développer l'offre).
- faciliter les déplacements doux : mini-bus avec arrêt à la demande dans le coeur historique (personnes à mobilité réduite, en situation de handicap), réaménagement des trottoirs (poussettes et fauteuils roulants).
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