Le Colloque Celtique ! qui a eu lieu le vendredi 4 août au Palais des congrès de Lorient a débuté avec la projection d'une vidéo de l'interview de l'archéologue britannique Sir Barry Cunliffe. Barry Cunliffe a conduit des excavations en Bretagne en particulier au Yaudet où il habite quand il n'est pas à Oxford. Une interview passionnante qui a captivé les 500 personnes venues débattre de la celticité de la Bretagne suite à une exposition à Rennes qui remettait en cause cet héritage. Rappelons son livre important destiné au public anglophone Bretons and Britons : The Fight for Identity, publié récemment (Oxford University Press).
Depuis les années 70, les archéologues John T. Koch et Barry Cunliffe remettent en cause la théorie que le coeur de la civilisation celtique se trouvait en Autriche actuelle (La Tène et Hallstatt). Tout au contraire, les preuves archéologiques montrent une civilisation celtique atlantique de l'âge du bronze qui s'est développée grâce a des gisements importants d'étain en Bretagne et au sud de la Grande Bretagne et à la métallurgie du bronze développée avec le cuivre aussi présent dans ces régions et en particulier en Espagne.
La dernière mine dans le Cornwall n'a fermé qu'en 1998 et l'excavation de l'étain y aurait débuté dès 2250 Av. J.C. Oui, on a extrait de l'étain dans les Cornouailles britanniques, avec des interruptions certes, pendant 4250 ans. Même chose en Bretagne où les mines d'étain de la Villeder, au nord de Vannes, dans le Morbihan où celles autour de Saint-Renan dans le Finistère, ou celle de Abbaretz en Loire Atlantique, ont débuté dans l'Antiquité à la même époque. Cet étain était exporté vers les empires méditerranéens par la mer avec les Phéniciens mais principalement via des navigations fluviales vers l'est de l'Europe ou via la Garonne vers la Méditerranée. La langue celtique se serait répandue avec cette industrie et la prospérité qu'elle entraina. Pour Barry Cunliffe, cette civilisation atlantique était celtique car on y parlait une langue celtique.
Les premières régions en Europe où on a fabriqué du bronze sont en fait la Bretagne, le sud-ouest de la Grande Bretagne et l'Irlande et dès 2100 av. J.C.
C'est un concept très très complexe de mesurer les quantités exactes de deux métaux afin de les ajouter pour fabriquer un autre métal. Ces idées se sont répandues et pour moi sont au coeur de la culture atlantique. On a trouvé du minerai de cuivre extrait dans la péninsule ibérique et utilisé en Scandinavie. On trouve des armes, des fers de lance, fabriquées en Irlande et utilisées dans la péninsule ibérique. Les idées se déplaçaient et je pense que la langue celtique s'est développée dans cette même zone. -Sir Barry Cunliffe
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Vos commentaires :
Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
Pour ceux qui n'étaient pas sur place, cette interview présentée en vidéo et en ouverture de la journée fut d'entrée de jeu le clou – un grand moment au regard de la connaissance vulgarisée - de cette journée qui avait pour objectif de démontrer le caractère celtique de la Bretagne continentale, notre péninsule armoricaine.
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Plus de point d'interrogation – la Bretagne est fondamentalement « celtique » - , mais au contraire une mise en perspective vertigineuse. Cette interview, qui assurément fera date en Bretagne, est un must à visionner. Merci à ABP de la proposer sans attendre.
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A noter qu'Alan Stivell, en s'expliquant mieux que jamais peut-être, sur la musique celtique (à gamme pentatonique), dont la musique bretonne fait partie, s'est magnifiquement positionné dans le sillage de ce que dit Sir Barry Cunliffe.
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L’ensemble des interventions (universitaires, historiens, spécialistes…) de la journée ont été enregistrées, nous annonce-t-on, et devraient être disponibles à la rentrée (Skol Uhel Ar Vro). Et aussi sur ABP, progressivement, sans doute.
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Enfin, il est possible (souhaité en tout cas) que lors de FIL à venir, d’autres journées du même type soient organisées. Cela notamment afin que la Bretagne retrouve sa mémoire, son histoire, malmenée sinon ignorée dans les écoles par exemple. Une histoire qui sert de creuset à la langue.
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Un chiffre a éclaté comme un coup de tonnerre au cours de la journée : 10% des écoliers du « Morbihan » sauraient que le nom de leur département est breton (sans parler de la signification). Effarant ! La route est encore longue…
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E kalon kevandir europeek emañ Breizh, a-dra sur. Gwir e oa hervez an istor (pe ar ragistor kentoc’h), diskouezet eo da vat bremañ. Gant ma vo digoret dorioù an dazont !
Jorj Treger
Vendredi 22 novembre 2024
Magnifique!
On en redemande!
A quand une série de vidéos documentaires, il a tellement à nous expliquer.
Yannig Coraud
Vendredi 22 novembre 2024
Jusqu’à quand la république bananière française va nous empêcher de connaître notre Histoire Nationale bretonne dans nos cinq départements bretons ?
Maintenant on peut aussi considérer que le Peuple Breton est à ce point colonisé qu’il ne transmet pas à ses enfants les fondamentaux de notre Culture ?
BRETAGNE=COLONIE Ce slogan reste vraiment d’actualité.
kris braz
Vendredi 22 novembre 2024
Dreist. Poent bras e vefe troet «Bretons and Britons : The Fight for Identity».
Krys 44
Vendredi 22 novembre 2024
Fabuleux !
Enfin des explications scientifiques au plus haut niveau , cohérentes et honnêtes . C'est toute la différence entre la recherche en GB , à Oxford , et ici .
Per Vari Kerloc’h
Vendredi 22 novembre 2024
Bravo pour ce magnifique travail qui enrichit la connaissance de tous. Une conséquence immédiate conduit à s'interroger sur le rapport entre mégalithisme et celtisme puisque les monuments ont été érigés entre - 4 800 ans et - 1 500 avant J-C, de la Méditerranée occidentale à la Suède. Un article dû à la plume de Mathieu Poux , archéologue de la période gauloise et responsable des fouilles de l'oppidum de Corent, article intitulé «le retour des mégalithes gaulois» montre que certains menhirs ont été déplacés à la fin de l'âge du Fer. Ceci tend à démontrer qu'ils avaient gardé une certaine importance jusqu'à cette époque. Si les mégalithes ne datent pas des Gaulois contemporains de Vercingétorix, on pourrait découvrir finalement qu'ils ont été implantés par leurs ancêtres.Citons les propos de l'historien romain Ammien Marcellin: «Selon les antiquités druidiques, la population de la Gaule n'est indigène qu'en partie, et s'est recrutée à diverses reprises par l'incorporation d'insulaires étrangers venus d'au delà les mers, et de peuplades transrhénanes chassées de leurs foyers, soit par les vicissitudes de la guerre, état permanent de ces contrées, soit par les invasions de l'élément fougueux qui gronde sur leurs côtes.» Les Druides et les historiens seraient ils donc d'accord ?
jakez Lhéritier de Sant Nazer
Vendredi 22 novembre 2024
Et la mine d'Etain à Abbaretz en Loire Atlantique qui semble faire partie des sites connus des Phéniciens....?
Qui peut en dire plus?
Jean-Louis Pressensé
Vendredi 22 novembre 2024
Le camarade Claude Champaud, dans sa jeunesse, a publié un long article (80 pages !) dans les Annales de Bretagne (tome LXIV, 1957, fasc. 1). Il s'intitule : «L'exploitation ancienne de cassitérite d'Abbaretz-Nozay (Loire-Inférieure)»
Yves-François Le Coadic
Vendredi 22 novembre 2024
Limpides interventions des Britanniques CUNLIFFE et RODWAY
Désolantes et cafouilleuses interventions des Français GALLIOU et LE BIHAN
Penn Kaled
Vendredi 22 novembre 2024
Un petit retour au sujet de l'exposition polémique article et commentaires ..
Voir le site
Penn Kaled
Vendredi 22 novembre 2024
Espérons qu'un jour la population de l'Angleterre devienne à nouveau britanniques et un peu moins anglaise .....
Youenn-Fañch Ar C'hoadig
Vendredi 22 novembre 2024
Bretagne Celtique ? ou Bretagne Celtique !
Retour sur une controverse
A l’initiative de l’Institut Culturel de Bretagne, s’est tenue à Lorient une journée d’étude sur le caractère celtique ou non de la Bretagne, sur la celtitude de celle-çi, en réponse à l’exposition organisée à Rennes par Le Musée de Bretagne sur le thème “Bretagne Celtique ?”.
L’ancienne Armorique
En première partie de la journée, les problématiques archéologiques évoquées mettaient en évidence les relations entre les peuples composant l’ensemble celtique, la Bretagne apparaissant souvent au centre de cet ensemble. Aux limpides interventions des Britanniques Barry CUNLIFFE et Simon RODWAY, ont succédé les désolantes et cafouilleuses interventions des Français Patrick GALLIOU et Hervé LE BIHAN. L’hypothèse défendue par CUNLIFFE d’un monde celte de l’ouest renvoyant à une culture atlantique est particulièrement bien argumentée et tout à fait originale.
La Bretagne moderne
Dans la deuxième partie, le problème actuel de la celtitude de la Bretagne, mis en question par l'exposition controversée du Musée de Bretagne, était abordé d’abord par Corinne POULAIN, responsable des Champs Libres, équipement culturel hébergeant le Musée de Bretagne. Est-ce que l’intention du Musée n’était-elle pas d’éteindre les cendres pour ne pas entretenir le feu? La défense de POULAIN pour justifier le parti-pris d’une démarche culturelle politique justifiant l’exposition Bretagne Celtique avec un point d’interrogation n’est pas crédible. C’est un bien mauvais exemple de la fabrique d’un patrimoine.
Et l’interceltisme! Doctrine, dogme, idéologie ou théorie, le suffixe isme utilisé consiste en une valorisation du Celte. Mènera-t-il à un bloc culturel celtique? Concept culturel flou, il revendique l’existence de liens entre des pays qui n’en ont pas beaucoup; à part des proximités linguistiques (faibles), musicales (récentes), signalétiques. Comme l’a fait remarquer une intervenante résidant en Irlande, la réalisation de cet interceltisme est un peu une utopie. Les Irlandais n’ont rien à faire de la Bretagne qu’ils ne connaissent guère, noyée dans la France (à la différence de certains Bretons qui idéalisent l’Irlande, pour la bière et la musique!). Il y a en effet derrière cette façade celte de fortes spécificités culturelles anglaises et françaises irréductibles (jusque dans la gestuelle): on sait la grande “entente cordiale” qui existe entre ces populations. On remarquera que les langues «officielles» du Festival Interceltique sont le français et l'anglais et non les langues celtiques, ignorées des Celtes. Puis, Joël CORNETTE expliquant le passage de la honte à la fierté bretonne (ou celtique) reprend nombre de poncifs, bien connus dans les milieux bretons. Ce qui permet de faire un petit bouquin! Enfin, Rozenn MILIN, chantre de l’identité nationale, pointe avec raison les menaces qui planent sur l’identité culturelle bretonne et sur les identités culturelles celtiques. Les langues celtiques en voie de disparition sont une bonne indication de ces menaces. Mais Rozenn MILIN n’évoque pas la solution d’une indépendance de la Bretagne qui permettrait une officialisation de la langue bretonne. Sans que cette indépendance, comme on le voit en Irlande, n’améliore la situation culturelle. Il y a là une désastreuse attitude des peuples celtiques à ne pas défendre leur identité et que l’interceltisme aura du mal à modifier. Passons sur la litanie des colonisés qui revendique une identité multiple, bretonne, française et européenne, noyant de ce fait leur seule identité.
Et regrettons, en clôture, les discours lénifiants habituels des notables locaux et régionaux! “Trop de discours en boucle, de laïus insipides, d’explications lénifiantes, de communication institutionnelle formatée, de manque chronique de spontanéité” comme le dit Jean-Michel DJIAN.
Youenn-Fañch Ar C'hoadig
Pcosquer
Vendredi 22 novembre 2024
Vous êtes sévère avec Hervé Le BIHAN... D'une part il avait réagit assez vite et pris les risques que l'on prend quand on expose son opinion de manière publique. Son discours avait été net.
D'autre part j'ai eu l'occasion d'apprendre par lui-même que la vision celtique classique était probablement erronée en ce qui concerne la Bretagne, il y a de cela 4 ans ... L'intervention de Barry CUNLIFE le prouve donc et d'une façon plus large encore, il prouve la réalité historique du Celtisme Atlantique qui s'inscrit parfaitement dans le travail de Mme SHULTZ dans la datation des mégalithes en Europe.
Pour finir, Hervé Le BIHAN à dénoncé clairement la propagande de l'exposition du musée de Bretagne en fin de colloque et il a dénoncé le catalogue de l'exposition ( ce catalogue a-t'il même vu le jour?) de ce même musée.
En ce qui concerne Joël CORNETTE, il y a deux choses intéressantes dont une très importante. La première est son intérêt actuellement développé pour la vie d'Anne de BRETAGNE. D'autre part, il a évolué très nettement sur le discours relatif à Anne de BRETAGNE et son propos est claire en ce qui concerne le statut actuel de la Bretagne qui apparaît bien être un territoire colonisé. Même si il ne le dit pas, la conclusion s'impose. C'est une prise de position que l'on devine aussi chez Frédérique MORVAN qui se tait aujourd'hui (peut-être suite a son article
«l'historien de Bretagne fait-il peur» paru dans
«le journal de la Bretagne») malgré tout. La chose importante est que Joël CORNETTE est reconnu de ses paires et qu'il se trouvait jusqu' à, il y a peu, dans le discours convenu déclamé par l'université française... C'est donc en quelque sorte inattendu et même inespéré. Quand on parle de souveraineté de la Bretagne à Joël CORNETTE on ressent sa gêne car on va ici sur le terrain de la politique ( cf: interview menée par ABP, il y a quelques temps déjà, au moment de la sortie de son livre ). Cependant être historien ne signifie pas faire de la politique. Son travail est déjà une avancée considérable. Et, cela ne fait que renforcer le travail plus ancien de Louis MELENNEC, résumé dans son
«livre bleu de la Bretagne...»
Vous avez trois exemples qui vont ici en opposition à une idéologie du mensonge... Il s'agit de scientifiques et non pas de représentants politiques.
Et ces exemples sont plutôt courageux car ils s'opposent finalement à une forme d'occidentalisation que le monde politique et autres affairistes justement veulent absolument nous vendre.
C'est là que se situe votre adversaire si vous en voulez un... Les Bretons en sont victimes comme les Gallois, les Ecossais, les Irlandais comme d'autres peuples ailleurs dans le monde.
Le celtisme auquel vous ne croyez pas est pourtant dans la suite du Discours de Barry Cunlife.
Dans les années 90 ont parlé de l'«ARC Atlantique» mais sans le nommer «celtique»... Aujourd'hui il devient un objectif potentiel pour la simple raison qu'il est finalement issu d'une réalité historique terriblement longue mais aussi terriblement combattu.
Par ailleurs l'indépendance Bretonne n'est plus un tabou sauf pour les proches du pouvoir central; C'est un bon test!
Olivier , un breton d'adoption et de coeur
Vendredi 22 novembre 2024
Je suis étonné par les propos de Youenn-Fanch . J'ai vécu en Irlande et en Ecosse dans les années 90 au sein de plusieurs familles du cru , et je peux vous dire que chez eux la Bretagne et ses racines celtiques ne leur sont pas inconnues du tout , bien au contraire !
D'autre part , il y a très longtemps que je m'intéresse aux travaux de Barry Cunliffe que je trouve passionnants et très convaincants d'un point de vue scientifique . Je vous trouve bien injuste aussi avec Patrick Galliou dont les travaux sont très intéressants également . Je me pose une question aussi qui me paraît fondamentale : au final , les hypothèses de Barry Cunliffe ne sont pas si éloignées de celles de Yannick LECERF à ceci près , que ce dernier refuse en apparence de nommer «celte » la civilisation de l'arc atlantique qu'il fait remonter au néolithique et aux mégalithes ( à la même période que les hypothèses proposées par Barry Cunliffe donc ! ) . Lecerf précise que certains spécialistes préfèrent nommer ces peuples atlantiques «celtes atlantiques » et qu'il semble lui-même passionné par la Bretagne et tous ses relations maritimes avec les peuples frères du littoral atlantique ( Outre-manche , Irlande , Ecosse et même Espagne et Scandinavie ) . Je ne suis pas d'accord sur les proximités faibles entre les langues celtiques ; au contraire , je trouve même qu'il y a pas mal de similitudes entre des langues aussi éloignées que le breton et le gaélique des Highlands écossaises et des îles Hébrides . Tous les grands linguistes des langues celtiques semblent d'accord sur ce point et ce depuis très longtemps !
Enfin , je précise que je ne suis pas breton , même si mon arrière grand-mère était une bretonne des pays de Scaër et de Quimperlé avec une lignée qui remonte jusqu'à la fin du 16°siècle . Je suis simplement un ami de la Bretagne et des autres pays celtiques ( au fond peu importe le nom celte ou pas qu'on peut leur donner du moment qu'ils aient eu des relations fortes entre eux depuis des temps très anciens , surtout maritimes ) .
Claude Chauvot
Vendredi 22 novembre 2024
Savoir si le celtique vient de l'arc nord-alpin, conformément à la vision traditionnelle, de l'ouest, comme le propose Barry Cunliffe ou du milieu, comme l'a suggéré Patrick Sims-Williams ne me semble pas la bonne question.
Lorsque le monde méditerranéen prend conscience de l'existence des Celtes, des langues celtiques sont déjà parlées depuis les Carpathes jusqu'à l'Irlande ainsi qu'en Grande-Bretagne, en Irlande et sur la façade atlantique de la péninsule ibérique et il semble exister un continuum linguistique n'excluant que les Celtibères et les Irlandais. Cette situation contraste fortement avec celle des langues italiques, beaucoup plus compartimentées ou même avec les dialectes grecs dont l'aire d'extension était beaucoup plus limitée.
La bonne question ne réside donc pas dans le «où ?» mais dans le «comment ?»
Venceslas Kruta et Patrice Brun ont remarqué que toutes les régions où l'on parlera plus tard des langues celtiques ont été touchées par la diffusion des cultures campaniformes, un complexe culturel qui émerge vers 2700 et dont les dernières manifestations se situent vers 1900 av. J.-C. et qui est caractérisé notamment par un gobelet en forme de cloche inversée, d'où l'adjectif campaniforme.
La question du Campaniforme est passablement complexe et, bien qu'il soit étudié depuis plus de cent ans, aujourd'hui encore, on parle d'énigme campaniforme. Pour s'en tenir à ce qui nous intéresse, il serait très osé de simplifier à l'extrême et de voir dans tous les porteurs du standard campaniforme, de possibles ancêtres des Celtes. Cependant le Campaniforme comporte une certaine variété dans le temps et dans l'espace et si le premier Campaniforme d'origine ibérique et caractérisé notamment par des sépultures collectives peut difficilement être un candidat crédible au rôle d'ancêtre de l'entité celtique, il n'en va pas de même du Campaniforme plus tardif, à inhumations individuelles et influencé par les porteurs de la céramique cordée qui couvrait alors l'Europe centrale. C'est notamment ce courant qui a largement diffusé en Angleterre entre 2400 et 1900 av.J.-C. Pour en revenir à la Bretagne, il est à noter que ce qui fait suite au Campaniforme est la culture des tumulus armoricains à inhumations individuelles.
Reste à expliquer comment une langue a pu exister sur un aussi vaste territoire. Cela n'a pu se produire que par des échanges constants de proche en proche ou à plus longue distance mais éclairer complètement cet aspect de la question est une tâche qui dépasse de beaucoup mes compétences.
Gwyneddwr
Vendredi 22 novembre 2024
Per Vari mat,
je pense qu'il faudrait arrêter d'utiliser le terme ''gaulois'' chez nous ; il est utilisé par ceux qui veulent nous noyer dans un grand ensemble jacobin pour nous faire oublier nos origines brittoniques et gaéliques (majoritairement brittoniques), c'est-à-dire nos origines insulaires qui nous lient à la Grande-Bretagne et à l'Irlande. La levée récente de stèles gauloises en Bretagne est fort regrettable à mon avis, il y a tant de stèles à lever pour nos rois et nos ducs oubliés. Et également pour indiquer les grands lieux de l'histoire et de la mythologie celtique en Bretagne. Le conte de Skolan se retrouve au Pays de Galles (Ysgolan), Bresilien-Brocéliande est en Kelidon au nord de la Grande-Bretagne, Taliesin a parcouru la Presqu'île de Rhuys, le prince gallois Guidnerth est venu faire pénitence à Dol, car il était unius linguae et unius nationis avec les Bretons etc. Nous ne sommes pas des Gaulois, nous sommes des Britons, Cymry o'r Gyfandir «des Gallois du Continent» comme l'affirment les Gallois du Cymru. A wir galon ganit.