Les Bretons des Grandes Ecoles et Patrick Le Lay écrivent à François Hollande pour la réunificat

Communiqué de presse publié le 1/06/14 12:06 dans La réunification par Alexandre Gallou pour Alexandre Gallou

Le 31 mai 2014

Objet: Lettre ouverte au président François Hollande de la part du Club Erispoë, association des Bretons des Grandes Ecoles

Monsieur le président,

C'est avec beaucoup d'enthousiasme que nous avons accueilli les annonces relatives à votre projet de réforme territoriale. Il nous semble en effet essentiel de donner enfin à nos territoires une cohérence et une taille critique essentielles à leur développement et à leur fonctionnement. Cette réforme est en cela historique.

Pour qu'un tel projet s'avère utile, il nous apparaît cependant nécessaire que les entités formées soient cohérentes géographiquement, historiquement, économiquement et surtout humainement. Ces quatre critères sont des points cruciaux dans l'obtention d'un sentiment d'appartenance à ces nouvelles entités et dans l'élaboration de projets de territoire ambitieux. Sans sentiment d'appartenance il n'est pas de subsidiarité efficace et il n'est pas non plus d'esprit de combat. Sans sentiment d'appartenance, nous obtiendrons des entités « hors sol » qui comme l'Europe de mai 2014 seront vues, à raison, comme des entités technocratiques néfastes. Sans sentiment d'appartenance et sans projet commun, il n'y aura pas non plus de tigres économiques régionaux prompts à partir à la conquête des marchés internationaux.

Vous avez eu le courage d'oser entamer cette réforme des collectivités territoriales, nous vous en remercions. Nous espérons que vous ferez montre du même courage pour la réussir et faire des régions des entités auxquelles s'attachent les Français, qui soient proches d'eux et dans lesquelles ils se reconnaissent. Nous voudrions que vous saisissiez l'enjeu d'avoir dans notre pays des régions qui portent plus que des services publics: un destin commun. Nous sommes enfin convaincus que vous saurez prouver à ceux qui pensent que le sentiment d'appartenance à un territoire et l'existence de régions fortes et cohérentes est une menace pour la République ou un repli sur soi qu'elle est bien au contraire une chance. Le monolithisme est un repli sur soi, la diversité est un atout.

Il ne s'agira cependant pas de s'arrêter à un simple redécoupage. La réforme des collectivités territoriales ne sera réussie que lorsque les nouvelles régions obtiendront le pouvoir et les budgets de leurs ambitions afin qu'elles puissent elles-mêmes orienter leur économie en fonction de leurs atouts et afin qu'elles puissent avoir l'agilité requise par le monde du XXIè siècle. Nous espérons que des mesures relatives à ces enjeux budgétaires, fiscaux et réglementaires suivront.

Concernant le redécoupage, nous nous inquiétons particulièrement de celui qui sera opéré dans l'Ouest. La Bretagne a depuis maintenant un demi-siècle été amputée administrativement de sa capitale historique : Nantes. Elle n'en est pas moins restée unie dans les faits. De la culture à l'économie, la Bretagne unifiée demeure bien vivante : la marque Bretagne et le logo Produit en Bretagne sont arborés fièrement par les entreprises des cinq départements partout dans le monde, la culture bretonne ne s'est jamais aussi bien portée sur les bords de Loire et il existe, en Loire Atlantique, un sentiment d'appartenance à la Bretagne que traduisent depuis plusieurs décennies les sondages d'opinion.

Cette Bretagne réunie n'est pas un doux rêve, elle n'est pas une belle idée née dans l'esprit de nostalgiques d'un duché indépendant, elle est déjà une réalité de faits.

Ne cédez pas aux pressions de ceux qui, pour des raisons bien éloignées de l'intérêt général, voudraient voir la Bretagne noyée dans un Grand Ouest aux antipodes des critères de réussite évoquées auparavant. Nous ne voulons pas de la disparition de la Bretagne. C'est un territoire qui a son histoire mais c'est surtout une société au sens plein du terme marquée par ses désirs de voyage et de découverte, sa tradition d'accueil et son goût de l'effort. C'est aussi, grâce à la diplomatie économique que nous avons menée depuis des années, une marque qui vaut cher à l'international. Ne faites pas l'erreur de la faire disparaître en dépit du bon sens.

Bien au contraire, comme une majorité de Bretons et plus de 65% des habitants de Loire-Atlantique, faites-nous la joie de vivre dans une Bretagne réunifiée et apaisée qui apportera, comme les Seinans de juin 1940, ses forces et son dynamisme à la France.

Puissiez-vous nous entendre et réussir avec brio cette réforme cruciale pour l'avenir de notre pays. La Bretagne et les jeunes Bretons que nous représentons comptent sur vous.

Pour le Club Erispoë, association des Bretons des Grandes Ecoles,

Alexandre Gallou

Co-fondateur du Club Erispoë

Patrick Le Lay

Co-fondateur du Club Erispoë

(voir le site)


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