La petite algue brune ou fucus vésiculeux qui couvrait tous les rochers de l'estran du littoral breton serait en voie de disparition. Le phénomène a été découvert grâce aux comparaisons d'images satellites, les algues brunes du littoral ou fucales émettant une lumière infrarouge. La faune est aussi affectée, il s'agit de coquillages comme les moules de rochers et les berniques, des crabes verts et autres espèces liées à cet environnement.
La régression du varech aurait commencé au début des années 1980. Elle aurait atteint plus de 50 %, 70 % par endroits, entre Quiberon et Le Croisic. Dans certains secteurs les algues vertes les ont remplacées, dans d'autres il ne reste plus que le sable et la roche nue. Les fucales en voie de disparition comprennent le Fucus serratus, le Fucus vesiculosus, l'Ascophyllum nodosum et le Fucus spiralis. À noter que si la régression est dramatique en Bretagne sud jusqu'à Pornic, elle serait plus faible en Bretagne nord et en particulier dans la zone des abers.
Selon le programme [[REBENT]] et le laboratoire Écologie benthique d'Ifremer-Brest qui coordonne un inventaire régional d'habitats remarquables, les cartographies mises à jour de secteurs de références, et le suivi annuel de la biodiversité fait sur une sélection d'habitats ainsi que la cartographie des secteurs de référence, il y a un recul « préoccupant » des populations de fucales. Le [[Centre d'étude et de valorisation des algues]] a aussi confirmé une régression préoccupante de la couverture alguale de fucales de l'estran, pas uniquement en Bretagne mais sur toute la côte Atlantique nord. (Le Roux, 2008 ; Madic et Madic, 2005 ; Perrot et al., 2008)
Le déclin des fucales a aussi été décrit sur le littoral de la mer Baltique où la perte de biomass des algues brunes atteindrait 90 % (Kairesalo et Leskinen, 1986 ; Vogt et Schramm, 1991 ; Torn et al., 2006), au nord de l'Irlande (Davies et al., 2007). Une mortalité inhabituelle a également été observée sur la côte canadienne atlantique (MacKenzie, 2002).
Les causes sont toujours débattues par les scientifiques et comprendraient à la fois le réchauffement climatique, la pollution et les épandages des engrais utilisés dans l'agriculture.
À noter aussi que le ramassage des algues en Bretagne par les goémoniers ne concerne que 10.000 tonnes par an et porte sur une autre espèce : les laminaires, des algues brunes aussi, qui font jusqu'à 1,30 mètres de long, et en eau plus profonde. On en voit lors des grandes marées et elles s'échouent après les tempêtes. Le goémon est fauché par les goémoniers, il est interdit de l'arracher, justement pour qu'il puisse repousser. Il est récolté sur la côte nord dans le Léon, une zone moins affectée par la régression des fucales.
ABP se permet de douter de la thèse du réchauffement climatique pour la simple raison que l'archipel des Glénan qui se trouve en dehors de toute activité humaine, n'est pas affecté par cette régression des fucus.
Philippe Argouarch
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