Législatives, régionales, cantonales... En Bretagne : des élus plus motivés que les autres ?

Chronique publié le 23/06/12 18:47 dans Cultures par Jean-Charles Perazzi pour Jean-Charles Perazzi

Suite du journal de campagne de J.C. Perazzi

Impressionnant le flot de réactions qui suit les dernières élections (cf. le site « politique » de l'ABP). On peut s'en irriter, au regard des tonnes d'analyses et commentaires déversées jusqu'ici sur le sujet ; on peut s'en réjouir, même si le pertinent, le moins bon et tout le reste se trouvent dans ces commentaires. C'est la preuve que les Bretons s'intéressent de près, de très près à la politique.

Cela n'a pas toujours été le cas ? La question vaut d'être posée.

Me remontent à la mémoire les souvenirs de campagnes électorales de mon enfance.

Vive l'apolitisme…

Ainsi le maire de notre village se présentait, suivant les époques sous l'étiquette… « sans étiquette ». Ou, encore « défense des intérêts communaux ». Voire « apolitique ». Après avoir pris soin de constituer une équipe composée de colistiers « d'horizons divers » (sic). Et d'annoncer solennellement : « Dans la commune, tout le monde s'entend. Faut pas diviser les gens en faisant de la politique ».

Et il était élu, réélu. A la tête de la commune puis, par la suite, au canton, à la Région, à l'Assemblée nationale… où il fut quand même contraint de s'asseoir un banc qui n'était pas, lui, « apolitique ». Enfin on découvrait de quel bord il était !

A y regarder de plus près, on aurait pu - on pouvait - constater sur la liste communale que les représentants de l'oligarchie locale étaient toujours majoritaires. Mieux, d'une élection à l'autre, les descendants ou les proches, sur cette liste, s'y retrouvaient à nouveau. Comme le coup d'avant. Au point qu'il eut été plus juste de parler de « défenses des intérêts familiaux » que « communaux ». Et bizarrement cela ne semblait choquer personne. A part, bien sûr, quelques concitoyens à la conscience politique mieux formée. Mais qui se faisaient sévèrement rabrouer s'il d'aventure ils s'indignaient du manque de sérieux, d'honnêteté intellectuelle de notre maire.

Et vive la politique !

Des temps révolus ? Absolument pas. Aux dernières élections locales, on pouvait comprendre, à l'analyse de la composition de certaines équipes, qu'elles étaient construites selon le même schéma.

Et celui-ci ressemble étrangement à ce qui peut se passer aux élections à d'autres niveaux.

On n'a pas fini de s'étendre, d'épiloguer sur les enjeux réels de la politique.

Pour nous c'est d'abord de ceux de la Bretagne qu'il s'agit. On parlera donc d'intérêts « régionaux ». Même s'ils peuvent avoir la même ambiguïté, toute proportion gardée, que ceux évoqués plus haut. Et si le terme « régional » nécessite un examen critique.

Toute la question est alors de voir comment parvenir à un développement équilibré des territoires (terme très à la mode). Dans un souci d'équité, de justice, de partage, de respect des « particularismes locaux », comme ils disent à Paris.

Énorme programme auquel il est enfin temps de s'atteler.

Merci de transmettre le message aux politiques. A commencer par ceux de chez nous.


Jean-Charles Perazzi


Vos commentaires :
marc iliou.
Vendredi 22 novembre 2024
Pour parvenir à un développement équilibré des territoires il faut commencer par virer tous les partisans des «pays de Loire»!

André BERLAN
Vendredi 22 novembre 2024
Ou semer la division parmi eux. Et pour cela... vive la politique !

Ar Vran
Vendredi 22 novembre 2024
@André Berlain
tout à fait, il faut semer la division parmi les partisans des «pays de Loire».
Pour cela, il ne faut pas avoir peur de favoriser la création d'associations locales type pays angevin ou sauvegarde de l'identité poitevine (qui inclue bien évidemment la Vendée) voire des associations préconisant le rattachement de l'Anjou à une région Centre-Val de Loire... par exemple
Concernant les élus bretons plus motivés que les autres, il suffit de les faire comprendre à force de pression qu'ils sont avant tout élus de Bretagne et qu'à ce titre ils se doivent être force de proposition pour la Bretagne. Si tel n'est pas le cas, il faut publier des listes ou des articles mettant en cause le double langage... Si cela ne plait pas à ces élus bretons, qu'ils démissionnent !

Ronan Kerguelen
Vendredi 22 novembre 2024
Bonne analyse de AR VRAN.
Il faut mettre de la pression sur les élus des 5 départements qui doivent être des forces de propositions pour la Bretagne et traquer le double langage.
Mais, de la même façon, il faut suivre la presse locale qui n'est pas toujours très clair dans ses réflexions.

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