Le tabac est un médicament qui tue 130.000 personnes par an en France

Jean-Jacques Larzul, pneumologue, consacre à la prévention de précieux moments.

80 jeunes attentifs devant des images que commente le docteur. Les regards sont fixés sur l'image et les esprits sur la voix du professeur qui ne fait pas la morale, n'assène pas de leçons, et qui bien souvent, les fait rire ... Voici quelques éléments de son intervention.

Le tabac agit sur l'anxiété (qu'il calme un petit moment) et la fatigue (qu'il efface un court instant), on pourrait donc dire que c'est un médicament.

Mais c'est un médicament étrange : la plus grosse irradiation aujourd'hui, ce n'est pas le nucléaire, l'amiante…, c'est le tabac. Si on était logique en santé publique, on ne ferait rien pour ceux qui ont des cancers dus au tabac (chimiothérapie, oxygène…) sachant qu'ils vont en mourir très tôt (la plupart ne toucheront pas leur retraite…) et on s'occuperait d'empêcher les gens de fumer.

Ce n'est pas la quantité qui compte, mais la durée.

43.500 cancers étaient attribués au tabac en France en 2000, alors qu'on compte 2.400 morts sur les routes (grande cause nationale), on ne fait rien pour les 130.000 morts du tabac tous les ans. Deux fois la ville de Quimper. Le tabac est responsable de 24 à 40 % des cancers. C'est la première cause de mortalité prématurée prévisible dans le monde avec 5 millions de décès annuels et 550.000 en Europe (chiffres de 2005).

Un Français sur trois fume. Entre 18 et 34 ans, la moitié de la population fume. Une femme sur trois fume régulièrement. Le tabac est aussi la première cause d'incendies en France. Quand le cancer se manifeste, on ne peut plus rien faire.

Le tabac a augmenté de 6 % à deux reprises cette année, s'il avait été augmenté de 12 % en une fois, de nombreuses personnes auraient arrêté, disent les spécialistes. À qui profitent ces stratégies commerciales ?

En dix ans, le service pneumologie de Quimper a doublé son nombre de malades victimes du cancer.

La meilleure façon d'arrêter ? C'est de ne pas commencer...

Et si on a commencé et qu'on veut s'arrêter ? Il faut “changer sa vie”...