Le Progrès de Cornouaille-Courrier du Léon passe sous pavillon Ouest France
Le Progrès de Cornouaille et le Courrier du Léon, deux institutions dans le Finistère, sont entrés dans le giron de PubliHebdos. Avec ces hebdomadaires supplémentaires, cette filiale du groupe Sipa Ouest-France consolide sa position de premier groupe de presse hebdomadaire régionale avec 60 titres.
L'information est un peu passée inaperçue. Le Progrès de Cornouaille et le Courrier du Léon sont venus grossir fin mai le portefeuille d'hebdomadaires de PubliHebdos (Sipa Ouest-France). Jusque-là édités par l'association Humanisme culture Finistère, via la société des Éditions nouvelles du Finistère (ENF), ils le seront désormais par une nouvelle structure, dirigée par Etienne Caignard et détenue à 60 % par Publihebdos et à 40 % par ENF.
Deux hebdos de qualité
Les deux hebdos finistériens ont réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 1 million d'euros, pour une diffusion de 7 000 exemplaires. Ces titres sont bien plus que des journaux d'annonces judiciaires et légales dont ils vivent largement. Chaque semaine, plusieurs pages sont consacrées à un territoire ou à un thème d'actualité. Dossiers et d'articles de fond sur l'économie et la culture du département nourrissent également les 32 pages. « Contrairement aux autres hebdomadaires de la presse locale, nous privilégions les journalistes plutôt que les correspondants locaux », indiquait en 2005 Régis Fort aux Échos qui espérait élargir le lectorat
La fin de l'indépendance
Le nouveau directeur en 2003, Régis Fort, et la modernisation du journal n'auront pas suffi à préserver l'indépendance de ces titres de qualité. Le journal qui s'appelle « Le Progrès de Cornouaille » depuis 1956 existait déjà au XIXe siècle sous le nom « Le Progrès du Finistère ». Jusqu'à ces derniers jours, des enseignants, des chefs d'entreprise et des commerçants figuraient dans l'association Humanisme Culture Finistère contrôlant ce titre aux valeurs humanistes chrétiennes. On est tout de même un peu triste de voir Le Progrès et le Courrier se faire manger par la pieuvre Ouest France.
La presse hebdomadaire régionale en congrès
Les éditeurs de presse hebdomadaire régionale tenaient justement congrès la semaine dernière à La Baule. L'occasion pour François-Régis Hutin, le président de Sipa Ouest-France de réaffirmer son attachement à la PHR : « Ce groupe a pour origine lointaine le regroupement de quelques hebdomadaires bretons. »« Vous êtes indispensables et nous vous aimons », a assuré le ministre français de la culture et de la communication Frédéric Mitterrand qui était présent dans la station balnéaire bretonne. Ce dernier n'a eu de cesse de flatter ces acteurs de la presse écrite touchés par la crise publicitaire comme l'ensemble des médias traditionnels. Ainsi, l'an dernier, le groupe PubliHebdos (74 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009, 533 000 exemplaires vendus chaque semaine) a vu ses petites annonces chuter de 27 %. Les titres de la PHR sont encore lus pour le moment par neuf millions de Français.
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