Alors, qu'était examinée ce jeudi 14 janvier en séance à l'Assemblée Nationale, la proposition de loi du député Paul Molac en faveur des «langues régionales», le texte a finalement été rejeté par le groupe socialiste. Le PS a en effet voté contre le texte, alors que l'ensemble des article avaient été adoptés au cours du débat par des députés de tous bords. Le collectif Ai'ta! condamne cette misérable manoeuvre politique.
Après le rejet par le Sénat, le 28 octobre dernier, du projet de loi de révision constitutionnelle qui aurait permis la ratification par la France de la Charte européenne des langues minoritaires, la proposition de loi du député Molac, aussi maigre soit-elle, laissait entrevoir quelques avancées intéressantes. Notamment, en sécurisant les écoles associatives par immersion du réseau Diwan et en favorisant l'enseignement du breton dans les écoles publiques. Le texte aurait également permis une affirmation de la signalétique bilingue et le développement de l'usage de la langue bretonne dans l'audiovisuel.
Malgré l'adoption successive en séance des 5 articles de la proposition de loi, contre l'avis du gouvernement, celle-ci a été rejeté lors du vote final, par 14 voix contre 13, à l'occasion du scrutin public demandé par les députés socialistes, qui leur a permis de voter pour le compte de parlementaires absents de l'hémicycle.
Plutôt que d'attendre le passage du texte au Sénat pour retravailler certains articles et trouver un compromis, les socialistes ont tout simplement préféré enterrer la proposition de loi.
Les députés Molac et le Fur ont été très actifs lors de la séance où siégeait également M. De Rugy. Les autres députés bretons ont, quant à eux, brillé par leur absence, alors qu'ils sont si prompts à se dire favorables à la langue bretonne !
L'opposition farouche aux «langues régionales» du parti socialiste à l'Assemblée Nationale et du parti Les Républicains au Sénat démontre une fois de plus que les Bretons ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se réapproprier leur langue.
Le détail du vote des députés :
Ceux qui ont voté contre le projet de loi :
Ibrahim Aboubacar (Mayotte) PS
Yves Blein (Rhône) PS : Non présent au vote, pouvoir donné pour motif «en mission ou maladie»
Patrick Bloche (Pariz) PS
Émeric Bréhier (Seine et Marne ) PS
Jean-Jacques Bridey (Val de Marne) PS
Valérie Corre (Loiret ) PS
Pascal Deguilhem (dordogne) : Non présent au vote, pouvoir donné pour motif «en mission ou maladie»
Yves Durand (Nord) PS
Anne-Christine Lang (Pariz) PS
Jean-Luc Laurent (Val de marne) PS
Dominique Lefebvre (Val d'Oise) PS
Michel Pouzol (Essonne) PS
Christophe Sirugue (Saône et loire) PS : Non présent au vote, pouvoir donné pour motif «en mission ou maladie»
Pascal Terrasse (Ardèche) PS : Non présent au vote, pouvoir donné pour motif «en mission ou maladie»
Ceux qui ont voté pour le projet de loi :
Brigitte Allain (Dordogne ) EELV
Danielle Auroi (Puy de Dôme ) EELV
Denis Baupin (Pariz) EELV
Michèle Bonneton (Isère) EELV
Cécile Duflot (Pariz) EELV
François-Michel Lambert (Bouches du Rhône) Ecologistes
Véronique Massonneau (Vienne) Ecologistes
Paul Molac (Mor-bihan) UDB
Barbara Pompili (Somme) Ecologistes)
François de Rugy (Liger-Atlantel) Ecologistes
Jean-Noël Carpentier (Val d'Oise) PRG
Paul Giacobbi (Korsika) PRG
Marc Le Fur (Aodoù-an-Arvor) LR
■Ensuite, soulignons la désastreuse représentativité du corps électoral breton avec 3 présents (ayant tous voté pour : Molac, De Rugy, Le Fur) sur une total de l'ordre de 35 députés bretons si ma mémoire est bonne.
Coup de main des écolos, les plus nombreux, ou plutôt les moins rares.
Par ailleurs : un seul Corse, mais pas d'Alsacien, ni de Basque, de Catalan ou de Flamand.
Nos responsabilités électorales individuelles et collectives doivent être recensées et si possible corrigées lors des prochains votes, car « le ciel ne nous aidera pas si nous ne nous aidons pas nous-mêmes», pour reprendre le dicton d'une autre façon et confirmer la conclusion de l'article.
Quoi qu'il en soit, les obscurantistes jacobins ne pourront pas plus empêcher le mouvement international de fond en faveur des Droits des peuples et nations dépourvus d'une structure institutionnelle minimum leur permettant d'exister et de survivre, que les guerres d'Indochine ou d'Algérie n'ont pu empêcher le mouvement de fond de la décolonisation ultra marine.