(un article spécifique proposera très prochainement l'intégralité de la table ronde).
Aziliz Gouez membre de Place Publique (la liste de Raphaël Glucksmann, proche du PS), Erwan Fouéré et Yves Gernigon étaient sur la sellette dimanche dernier, lors de la première fête du Parti Breton, à Iffendic. Cette table ronde, admirablement gérée par Mathieu Guihard, s'est attachée à réfléchir, avec des points de vue pas toujours convergents, mais c'est ça, la richesse du débat démocratique, sur trois questions. D'abord les conséquences du Brexit pour l'Irlande, pour l'Europe, et pour la Bretagne, ensuite sur l'évolution des institutions européennes, enfin sur l'élargissement absolu, ou en cercles concentriques.
Chaque intervenant ajoute sa couche sur les conséquences catastrophiques pour l'Irlande en premier du Brexit. «Elle n'a pas participé aux débats dans la campagne référendaire», débute Aziliz Gouez, «Où passera la frontière ? Entre le nord et le sud ? Entre l'île et la Grande Bretagne ?». «La question de la Réunification de l'île d'Irlande est de retour», se rassure Aziliz, cette britto-irlandaise.
Erwan Fouéré nous dit que même Ben Johnson, le conservateur britannique, ne s'était pas posé la question de l'Irlande. Pour la réunification de l'Île, «une petite majorité du nord y est favorable, mais la situation économique du nord est catastrophique, et cette réunification coûtera cher», nous rappelle-t-il posément. En revanche, «la question de l'indépendance de l'Écosse se repose avec acuité».
Il nous rappelle ce que seront les conséquences pour la Bretagne de ce Brexit : au niveau des accords de pêche, de l'agriculture (cf le mode encore présent dans nos têtes des [[Johnnies]] qui vendaient six mois par an leur production outre-Manche, principalement d'oignons, pour le tourisme, de l'économie portuaire, dans la coopération territoriale, dans la citoyenneté (quelle réciprocité entre britanniques vivant en Bretagne et Bretons vivant là-bas)
Les institutions sont-elles bloquées, avec une «Commission qui a le monopole des projets de loi» , encore basée sur une «assise technocratique» (Yves Gernigon), «cette Commission refusant l'accord Alstom-Siemens sur la base de textes obsolètes, reposant sur une sauvegarde de la liberté interne, alors que la question est maintenant avec la concurrence chinoise : il y va de la survie de toute une branche de l'industrie européenne», ce sur quoi Aziliz Gouez rétorque que la vision de Gernigon est passéiste, que les institutions anciennes étaient basées sur la Planification, que le Parlement a maintenant des contre-pouvoirs, et qu'elle n'est pas pour la création de «géants européens, à l'image de Vinci, qui sont devenus des monopoles».
Un débat très technique s'ensuivit sur les frontières européennes internes : les travailleurs détachés, le contrôle aux frontières externes : des fonctionnaires européens à Frontex, ou une délégations aux fonctionnaires des pays concernés ? L'accord ne s'est pas encore fait sur ce point, et il est heureux de voir que les idées peuvent s'échanger dans le respect et la courtoisie. En revanche, dès que l'on parle de la place des régions en Europe, du contrôle de ces régions, de la charte des langues minoritaires, la coofficialité de ces langues, le fédéralisme, la décentralisation française à créer «seuls 14 % des fonds européens sont consommés en France, car les dossiers passent par Paris» rappelle Erwan Fouéré, le consensus est de nouveau présent.
La table ronde s'achève autour de questions nouvelles : Pour un Sénat des régions ? Comment s'affranchir du droit de véto au Conseil des ministres européens ? Voici de nouvelles questions techniques, mais ô combien passionnantes à trois semaines des élections.
Une séquence est proposée à Jean-Pierré Lévesque pour présenter la dernière et la future pétition au niveau européenne. En introduction, Lévesque rappelle qu'au sein du Conseil de l'Europe, seuls la Turquie et la France n'ont pas signé la directive concernant les langues régionales ou minoritaires. Et que quiconque veut entrer dans l'Union européenne doit l'avoir signée, mais, pas la France, alors qu'elle est en place !
La première pétition dont il est question ici, une Initiative Citoyenne Européenne (ICE) a abouti récemment. Plus d'un million de personnes l'ont signée (avec n° de passeport... afin de prouver l'unicité de la signature), et va obliger la Commission européenne à proposer une loi au Parlement concernant la protection des minorités (pour mémoire, elle le refusa en 2013, à cause de Jüncker et des Français, mais la Cour de Justice Européenne (CJE) l'a contrainte à le faire, sous réserve de cette pétition). On peut néanmoins regretter que le peuple breton ne s'y soit pas énormément mobilisé.
Une prochaine pétition pour les droits des minorités sur leur territoire historique va être de nouveau proposée. De la même façon, il s'agit d'une décision récente de la CJE, et la mobilisation devra être forte. Mais la France appliquera-t-elle cette directive qui sera pourtant obligatoire (pour cela, elle se cache derrières on petit doigt, disant qu'elle ne l'applique pas, puisqu'elle n'a pas de minorités).
Thierry Jigourel est venu présenter sa série de BD sur l'Histoire de_la Bretagne , en précisant bien qu'il s'agit de l'Histoire des Bretons, pas de la Bretagne. Une deuxième série est en cours. Avec la duchesse Anne en bonne place. Le public est les adultes et les adolescents. Le scénariste nous rappelle bien qu'à la différence d'autres BD, il ne s'agit pas d'un roman, mais c'est de l'Histoire scénarisée. Égal à lui-même, Thierry Jigourel s'enflamme contre le «roman national» qui glorifie par exemple la Gendarmerie pour 150 Résistants vertueux, alors que la majorité a arrêté des Juifs, contre Alain Groix, pseudo-historien français, qui explique que la révolte des Bonnets Rouges de 1675 était un problème entre Bretons, et non une révolte contre le pouvoir central. «Faux, la preuve, nos clochers arasés, la répression sanguinolente qui s'ensuivit ». Contre un autre penseur qui commence à se répandre, disant qu'il n'y a jamais eu de Celtes en Bretagne. Bref, Jigourel se rebelle : «A l'époque, la Manche était une autoroute interceltique. Aujourd'hui, ils nous en ont fait une frontière ». A la question de savoir pourquoi la chose bretonne ne se traduit pas dans les urnes, l'intervenant répond que la faute est aux médias : «On a fait des Bretons un peuple timoré, colonisé».
[ABP] : Gaël, quelle est la vocation de cette fête du Parti Breton ?
[Gaël Fleurent] : C'est la première fête du Parti Breton. C'est un moment qui a vocation à être festif, ouvert. D'ailleurs, regardez qui est présent ! Aziliz Gouez, Paul Molac, Breizh Europe, le Parti Fédéraliste européen... Regardez les stands... Cette fête est ouverte à tout celles et ceux qui souhaitent une autre ambition pour la Bretagne.
Nous souhaitons retrouver nos droits fondamentaux, participer au progrès démocratique, au bien-être de la Bretagne. Cette journée à vocation européenne en est un des jalons.
[ABP] : Votre position vis-à-vis des élections européennes ?
[Gaël Fleurent] : Nous étions sceptiques, au début, face à la redéfinition des circonscriptions : une seule circonscription française, cela gomme les listes qui se battent pour sur leur territoire. En nous présentant en tant que Parti Breton, nous n'aurions pu faire entendre notre voix. Nous avons donc intégré, avec Breizh Europa, et d'autres, la liste du PFE (Parti Fédéraliste Européen, dans la quelle le PB est bien présent". Voir la liste ci-dessous|ndlr].
Aziliz Gouez : voir notre l'article ABP de PHilippe Argouarc'h : Aziliz Gouez à la jonction de l'Europe et de l'interceltisme (voir notre article)
Erwan Fouéré, diplomate irlandais, fils de Yann Fouere, auteur de l'Europe aux_cent drapeaux Yves Gernigon : voir le site du Parti Fédéraliste Européen et la liste des candidats du Parti Fédéraliste Européen soutenu par le Parti Breton , dans laquelle on retrouve quatre membres du Parti Breton : Jacky Flippot, Mathieu Guihard, Sylvie Galodé et Caroline Jehanno.
1 . M. GERNIGON, Yves
2 . Mme NAZAF, Soumaya
3 . M. PAGE, Jean-Jacques
4 . Mme OLLIVRO, Caroline
5 . M. GAMET, Laurent
6 . Mme HONDEMA-MOKRANE, Fairouz
7 . M. FLIPPOT, Jacky
8 . Mme SADY, Mickaëlla
9 . M. LAMBERT, François
10 . Mme ANGLARÈS, Marie-Pascale
11 . M. DONNET, Jean-Pierre
12 . Mme SURVEILLANT, Roseline
13 . M. HERRY, Jonathan
14 . Mme DOLU, Karol
15 . M. AGOSTINI, Dominique
16 . Mme KISTLER, Audrey
17 . M. GUIHARD, Mathieu
18 . Mme VARALLO, Véronique
19 . M. ROQUETTE, Gilles
20 . Mme PLAYE, Marie-Christine
21 . M. DEKERCK, Pierre-Yves
22 . Mme LEONHART, Margarethe
23 . M. KIRKITADZE, Nicolas
24 . Mme FEO, Hélène
25 . M. MAERTEN, Luc
26 . Mme KARMANN, Frédérique
27 . M. FOURNIER, Victor
28 . Mme LHERMELIN, Sylvie
29 . M. LACASSAGNE, Claude
30 . Mme JEHANNO, Caroline
31 . M. LECLERE, Christophe
32 . Mme BONNARD, Anny
33 . M. BAYOL, Fabien
34 . Mme SÉVENOU, Claire
35 . M. SADY, Jean-Michel
36 . Mme GATINEAU, Laurence
37 . M. RUYMEN, Patrick
38 . Mme QUILLIET, Séverine
39 . M. BERNARD, Jean-Paul
40 . Mme MARCOU, Isabelle
41 . M. FROGER, Yann
42 . Mme CLAUDON, Catherine
43 . M. ELLEBOODE, Philippe
44 . Mme VIART, Sophie
45 . M. BELLANGER, Jean-Baptiste
46 . Mme MARCOUX, Radia
47 . M. VAN ARKEL, Johannes
48 . Mme COISNE, Karine
49 . M. HAUG, Andreas
50 . Mme CHALON, Thérèse
51 . M. LEOST, Eric
52 . Mme GRAS, Blandine
53 . M. KOZIEL, Yves
54 . Mme ELLEBOODE, Laurence
55 . M. GIRAUD, Gaël
56 . Mme PASBECQ, Chantal
57 . M. REBORA, Jean-Noël
58 . Mme PREVOST, Claude-Marie
59 . M. CADIOT, Frédéric
60 . Mme CHARRONDIERE, Dominique
61 . M. BOURDA, Jean-Claude
62 . Mme BRAHIMI, Armelle
63 . M. PUISNEY, Bruno
64 . Mme BLONDEL, Marie-Noëlle
65 . M. FATRAS, Christian
66 . Mme NUSBAUMER, Anne
67 . M. COISNE, Ludovic
68 . Mme KARMANN, Stéphanie
69 . M. MERCERON, Rémy
70 . Mme DERVAUX, Dominique
71 . M. DUCATEZ, Aymeric
72 . Mme GERNIGON, Magali
73 . M. VIART, Manuel
74 . Mme CHARRONDIERE, Sylvie
75 . M. GOBILLON, Michel
76 . Mme LACHOT, Jacqueline
77 . M. LECOYER, Jean
78 . Mme JEANGRAND, Suzanne
79 . M. BROS, Joël
■Le Parti Socialiste est le plus grand parti du Mouvement Breton... et de loin!
C'est incroyable mais c'est ainsi dans une société où l'on passe sont temps à s'excuser d'être ce que l'on est!
Néanmoins, il est intéressant d'écouter les arguments des uns et des autres...
Car il n'y a pas de secret, le mouvement breton ne renaîtra pas par la mise à l'écart des adeptes du socialisme mais par le repositionnement des militants...
Aujourd'hui, nombre de militants bretons (socialistes/progressistes...) avaient pour parents des membres proche du PNB (droite / chrétien / traditionaliste)...
A l'époque, le Mouvement Breton était même probablement plus puissant et plus fédérateurs qu'aujourd'hui... (Le mythe de la naissance du mouvement breton dans les années 60 est très discutable! Il ne s'agit uniquement de sa naissance au sein du "camp du bien'')
Du fait il y a eu basculement, le Mouvement Breton n'a pas su faire face à la réécriture de l'histoire par la gauche et l'état français (les 2 ayant quantité de linge sale à laver)...
Pour les militants bretons, il fallait appartenir au ''camp du bien'' auto déclaré!
De nos jours, l'objectif est de faire en sorte que les enfants des militants actuels face le chemin inverse...!
Qu'ils oublient le ''camp du bien'' auto déclaré pour enfin assumer qui ils sont (leur histoire, leurs traditions, leur identité... leur droit à exister dans l'avenir...)!