Le pardon des écologistes a rassemblé plus de 1500 manifestants à Sainte Anne la Palud

Reportage publié le 19/09/10 20:04 dans Environnement par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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Difficile de s'y retrouver entre ces deux parkings, avec les agriculteurs et l'odeur de lard grillé en haut, près de l'église et celui de la plage, en bas, avec ses nombreux stands associatifs, sa fanfare, son évêque André Ollivro et son scientifique Jean-Yves Piriou. Pas de propos agressifs à l'égard des agriculteurs, juste quelques allusions : «on les remercie de nous avoir fait de la publicité».

Jean-Yves Piriou apportait une caution scientifique au rassemblement : il parle de la directive européenne, de M. Buson, professeur et directeur de l'Institut de l'environnement (institut créé par l'agroalimentaire breton : Doux, Bigard, Coopagri ...). Pour lui, les déclarations de ce professeur sont mensongères et ne peuvent en rien constituer des publications de type scientifique comme celles que Jean-Yves Piriou publie à l'Ifremer.

La fanfare de Douarnenez ouvrait la procession du Secrétaire d'Étable aux algues vertes et bleues, en pleine forme, qui dans son discours décapant écorchait nos politiques et essayait vainement de réveiller un homme politique endormi dans un énorme carton à frigidaire monté sur la scène.

Au delà de la clownerie, le discours de Jean Kergrist était très argumenté : il a fait le bilan d'un an d'actions et de discours sur les algues vertes, il a repris précisément les paroles des élus du genre «diminuer la productivité n'aura aucun effet sur la situation : la véritable solution reste le ramassage» (discours au Gouessant, septembre 2009), ou bien encore cette citation de Bernadette Malgorn : «tant que l'agriculture sera un sous-produit de l'environnement, nous ne nous en sortirons pas». Il fustige aussi les usines de méthanisation, la plus récente a coûté 3 800 000 euros, conçue pour 26 000 tonnes, elle n'a reçu «que» 4000 tonnes...

Et pour clore son discours, il accuse la pluie qui n'a pas permis le lessivage des sols, et donc a entraîné une insuffisance d'algues vertes...

La procession repart, la fanfare entonne des airs joyeux, la mer est belle, les manifestants savourent le soleil, la musique, le fabuleux espoir que quelque chose bouge enfin en Bretagne pour un changement, un réveil, une prise en compte des données scientifiques et des remontrances de l'Europe, un changement de cap pour une vraie solution en amont ...

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DROIT DE RÉPONSE :

Les propos tenus en public par M. PIRIOU de l'IFREMER, mettent en cause gravement les travaux de notre association l'Institut de l'Environnement, ainsi que ma personne. Ces propos sont autant gratuits, qu'inexacts et injurieux. Ces propos cherchent à nous discréditer et, tant par leur tenue en public, que par la présence de la Vidéo sur le site de l'Agence Bretagne Presse, ils nous portent effectivement un grave préjudice.

L'essentiel de notre argumentation provient des travaux que l'Ifremer a publiés et que nous avons complétés par nos propres mesures et analyses, ainsi que par la lecture des publications scientifiques sur le phénomène.

Toute une documentation est disponible sur notre site : (voir le site)

Nous sommes ouverts au dialogue sur la base d'arguments scientifiques, mais nous sommes par contre résolument opposés à toute forme de polémique. Nous savons et nous acceptons que différents experts ne soient pas forcément d'accord, mais nous nous refusons à tout procès d'intention ou a toute attaque ad hominem de nos contradicteurs. Ce n'est manifestement pas l'attitude qu'adopte M. Jean-Yves PIRIOU et nous le regrettons.

M. PIRIOU ne répond à aucun de nos arguments scientifiques. Face à une perturbation écologique, c’est une réponse en terme d’écologie marine qui, selon nous, doit être trouvée, beaucoup plus qu’une modélisation, prenant pour acquis l’hypothèse du rôle déterminant de l’azote; d'ailleurs, les propres mesures de terrain de l'IFREMER démentent cette hypothèse; M. Jean-Yves PIRIOU qui fait partie de cet Institut public, ne peut ignorer ces résultats. L’Agence Bretagne Presse pourrait-elle organiser un réel débat sur ce sujet, afin que nous puissions sereinement échanger et débattre de nos arguments, afin que la Bretagne «en sorte par le haut ?»

Christian BUSON INSTITUT DE L'ENVIRONNEMENT L'Afféagement 35340 LIFFRE (voir le site)


Vos commentaires :
Erig Le Brun de la Bouëxière
Dimanche 24 novembre 2024

On a beau être écologiste, on a tout de même du mal à trouver intelligent, élégant, ou même supportable de voir cette manifestation parodier une clébration religieuse, avec M.Ollivro grimé en évêque... Il est vrai qu'oin peut tout se permettre avec les catholiques. Qu'on imagine les mêmes déguisés en rabbins ou en imams, que n'aurait on entendu...

Gilbert Josse
Dimanche 24 novembre 2024
Il est vrai que l'humour n'est pas la chose la mieux partagée en ces temps intégristes... J'ai toujours considéré que c'est une force que de savoir rire de soi.

Erig Le Brun de la Bouëxière
Dimanche 24 novembre 2024

Ah, l'humour... C'est bien quand on rit effectivement de soi. Combien de catholiques parmi les participants à ce carnaval?
Refaisons décidément la même procession demain en djellabahs, burqas et papillotes, et je suis tout à fait certain qsu'il s'agira là d'un «odieux dérapage», d'une manifestation «nauséabonde» qui rapellera les «Heures les Plus Sombres de Notre Histoire»...


Laurent Berthod
Dimanche 24 novembre 2024

Dans une société superficiellement déchristianisée, par une sécularisation forcenée et anticléricale, mais dont la culture, notamment les valeurs morales, doit presque tout au christianisme, il n'est pas étonnant que l'on assiste à ce genre de parodie à connotation antichrétienne et animiste.
Notre héritage chrétien veut que tout un chacun soit porté à l'imitation du Christ humilié et souffrant. Pour se déculpabiliser il faut être le croisé d'une sainte cause, n'importe laquelle (écolo, humanitaire, lbération animale...), et si possible la victime de méchants, comme les multinationales ou l'industrie agroalimentaire bretonne.
J'imagine un film hollywoodien, cinémascope et technicolor, dans lequel le rôle du Christ aux outrages serait confié à Jean-Yves Piriou, celui du grand prêtre Caïphe à Christian Buson et celui de Ponce Pilate à Jean-Louis Borloo.

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