Me Gilbert Collard, qui est président du comité de soutien à Marine Le Pen, trouve la musique bretonne «chiante». Il l'a dit haut et fort, au cours de l'émission «Les Grandes Gueules» sur RMC, à l'annonce du concert de Tri Yann an Naoned qui a eu lieu au meeting de François Hollande à Rennes hier soir.
Les Bretons sont choqués. « Chacun a le droit d'aimer la musique qu'il veut mais quand on est porte-parole d'un parti politique, c'est différent, c'est tout une communauté qui a été insultée par le Front National » a déclaré une responsable culturelle bretonne.
Avec de telles déclarations, le Front National qui fait en Bretagne ses scores les plus bas (3,73 % à Rennes) n'est pas près de s'y implanter. (voir le site) montrant la carte des parrainages.
Philippe Argouarch
■Il est capable, ne faisant pas honneur à la robe et à ceux qui la portent, en taillant de si belles bavette,
de dire le «tout et son contraire»
De toutes manières il a le droit d'aimer ou de ne pas aimer la musique bretonne.
Pour avoir participé, depuis 1989 à la «non existence » du F.N en Bretagne je trouve qu'à lui seul, ce faisant, il participe à voir encore diminuer son audience.
Je vais le remercier en lui transmettant ce présent commentaire à son adresse courriel :
contacter [at] gilbertcollard-leblog.com
Bonjour, le niveau intellectuel du Front national aujourd'hui : «La musique bretonne, c'est chiant». Si c'est ça leur culture française, je n'en veux pas.
Dehors les jacobins ! La Bretagne aux bretons !
Ce n'est pas parce qu'on est breton qu'on doit obligatoirement aimer ce qu'on nous sert sous le label de «musique bretonne» ni se solidariser a priori avec tout ce qui se fait sous le label Bzh. Ur gwir ez eus da gavout emerdus, borodus, ranezennus ha disasun «hon sonerezh dimp-ni» hag ar soubenn sañset «keltiek» a glevomp e lec'h-man-lec'h.
Peotramant ez afemp da ragachiñ.
N. B. : Les Bretons ne sont plus depuis bien longtemps une «communauté».
Merci à Gérard Gautier de nous avoir éclairés sur la personne.
On peut ne pas aimer la musique bretonne. Il y en a des tas qui ne sont pas nés avec à qui ça arrive (il y a aussi ceux de chez nous qui n'ont pas encore digéré le complexe de «la paille dans les sabots», le complexe du plouc ou descendant de plouc, quoi).
MAIS aller le dire ?
Même si je n'aime pas le rap (le Métal, je ne sais même pas ce que c'est !), suis-je allée le crier aux jeunes rapeurs en bas de chez moi, invités officiellement pour une inauguration d'immeuble ?
Avec des amis comme cela, Marine n'a pas besoin d'ennemis...
Les extrapolations à partir d'un jugement parfaitement admissible en soi (comme l'eût été son contraire) dans le contexte de l'émission en question sont exagérées et sans portée.
Dans une époque où les libertés se réduisent comme peau de chagrin, le premier devoir est de refuser l'embrigadement et les sentiments imposés. On aurait seulement aimé que Me Collard ait été interrogé sur les raisons de son jugement, et qu'un peu de critique musicale ait relevé le débat.
Quand au FN, il campe maintenant de façon affirmée sur les positions jacobines d'un Chevènement, d'un Mélanchon, d'un Fillon, avec cette différence de taille que ces derniers sont, chacun le sait, d'immenses amateurs de musique bretonne.
De quelle musique bretonne parlent t-ils, celle aux rythmes dits traditionnels, celle aux accents jazzy, rock, le chant à capella, les chorales, des ensembles instrumentaux etc … Parler de musique bretonne comme s’il n’en existait que d’un seul genre, c’est profondément méconnaitre la production musicale bretonne. Oui elle se reconnait à certains accents pour une oreille exercée ou pas, c’est selon mais dire «Q’ON TROUVE LA MUSIQUE BRETONNE CHIANTE» est aussi inconséquent que de dire « JE TROUVE LA MUSIQUE DU MONDE CHIANTE ». Cela étant chacun est libre de proclamer sa méconnaissance et ses idées reçues, ses idées tout court du moment que ça ne tue personne, encore que la connerie n’est pas toujours innocente.
En ce concerne ce Collard avec sa casquette d’avocat du FN, s’il se prononce sur la musique bretonne, c’est bien évidemment par opposition à la musique « nationale » comme se qualifie son parti. S’il est aussi connaisseur en musique qu’en conneries, il faudrait pour être cohérent qu’il nous explique ce qu’est la « musique (nationale) française ». Tout le monde sait que la musique bretonne existe avec toute sa diversité mais la « musique française », il n’y aura que lui pour l’avoir inventée.
La musique bretonne est en effet très diverse et fait l'objets de débats entre amateurs, de concours, et d'articles très pointus dans les revues spécialisées (que «nos» politiques ne lisent pas, bien entendu). Les collectes de Dastum livrent des trésors, qui ne demandent qu'à être repris, développés. Quant aux instrumentistes, ils sont bons,et les chorales augmentent la carrure du breton, cela s'est senti dans la manif.
«Enfin bref,comme l'écrit si justement P. Argouarch, la glace est loin d'être brisée entre le F.N. et notre chère Bretagne !»
Et c'est heureux ! J'espère que ni vous ni P Argouarch n'avez de regrets à cet égard.
L'extrême droite, qu'elle soit bretonne ou franchouillarde, doit être combattue, et ce quelques soient les goûts musicaux de ceux qui s'en revendiquent...
Ce qui manque pour affirmer et conforter cette «communauté», ce sont les instruments «nationaux» : éducation nationale bretonne, avec définition des programmes par les Bretons, tv et radio bretonnes, presse bretonne, équipe de foot bretonne, etc.
Bref, ce qui manque c'est l'autonomie, pour avoir ces «instruments».
Mais la plupart des Bretons se reconnaissent comme Bretons (probablement au moins à 80 %), ce qui est une bonne base après plus de 2 siècles de république française !
Aucun souci à avoir en ce qui me concerne cher ami !
Non seulement, le FN, cette petite PME familiale, est un parti de nationalistes ultras, mais en plus, la fille, à l'instar de Mélenchon dans un autre registre, est sans conteste encore bien plus jacobine que le père ...L'effet «Neuilly» sans doute ...
D'ailleurs, je n'ai pas la naïveté de croire à l'expression d'un simple goût musical pour ce qui en est des déclarations de Collard, mais suis au contraire convaincu qu'il s'aligne sur les déclarations de sa «patronne» quand elle disait, indignée, que les panneaux bilingues en Bretagne lui donnaient la désagreable impression de ne plus être en France !
Tout dépend de ce qu'on appelle «une communauté».
Si se précipiter pour acheter l'album de Nolwenn Leroy, accrocher un gwenn ha du derrière le pare-brise et un autocollant «à l'aise Breizh» sur le capot de sa voiture sont des comportements significatifs, effectivement il y a une «communauté bretonne» importante et dynamique.
En revanche, si une communauté se mesure à la solidarité indéfectible de ses membres lorsqu'ils sont confrontés à l'adversité, aux attaques par delà les différences d'opinion et de classe, cette «communauté bretonne» existe-t-elle ?
Un Breton sera-t-il prioritairement aidé par ses «communautaires» lorsqu'il se trouve au chômage ? A la rue ? en prison ?
Un Breton de «gauche» considère-t-il qu'un breton de «droite» - et vice-versa - est avant tout un compatriote avant d'être un adversaire politique voire un ennemi ?
Merci d'éclairer ma lanterne !
Si les Bretons formaient une communauté, la question de la Loire-Inférieure, puis Loire Atlantique, serait réglée depuis presque soixante-dix ans. Admirons la ténacité des réunificateurs.
Oui, il y a un courant porteur, qui se renforcera peut-être avec la crise qui est devant nous, ou qu'elle fera voler en éclat. Oui, il y a des engagements individuels remarquables, mais «la Bretagne» et «les Bretons» ne peuvent s'y réduire. Quand aux modes, elles passent.
L'Etat français permet, et depuis longtemps, l'exercice de certains droits. Personne n'interdit d'en profiter. Ce qui est mal vu, c'est de ne pas se conformer au discours dominant, y compris et surtout au discours «breton» dominant.
Attention, 35, la défécation collective, même sur le FN, va encore augmenter les taxes municipales. Déjà qu'avec les marées noires...
Evel m'eo bet diskuilhet e ziouiziegezh gant Mélanchon a-zivout hon yezh, eo bet dikouezet hini Collard e-keñver hon sonerezh. Tennomp korvo diouzh ar fallgomzoù-se evit ober eus hon gwellañ evit ma'z ay war wellaat hon sonerezh ha war greskiñ niver ar Vretoned oberiant.
En vous lisant, il me paraît assez clair que vous possédiez déjà vos propres réponses aux questions que vous formulez ...
Ainsi donc, comme vous l'avez constaté, les Bretons ne fonctionnent pas sur un mode clanique et, de fait, les crimes d'honneur, assassinats politiques, les vendettas et autres joyeusetés méditéranéennes sont particulièrement rares sous nos cieux ! D'ailleurs,l'attachement même à leur identité, quoique charnel, n'est globalement que peu sanguin ...
Ceci peut effectivement donner à croire que la Bretagne et son Peuple soient bien trop pacifiés, presque dociles ... Faux ! Nous avons juste la passion pudique et la solidarité discrète ...
Malheureusement, le format d'un «forum» de ce type ne se prête guère à de longues démonstrations et je ne peux que vous inviter, en toute amitié, à lire certains ouvrages d'Histoire ou de sociologie portant sur notre Bretagne et son Peuple .
Si à l'issue de vos recherches, vous-mêmes ainsi que votre lanterne n'étiez toujours pas éclairés, voire même, toujours aussi clairement sceptiques et un brin, juste un petit brin, méprisants, vous m'autoriseriez sans doute ces quelques mots de la langue de ceux que vous estimez sans doute d'avantage et que je connais moi-même très bien par ailleurs, nos amis Corses : « A chi hà u frusgiulu, un' ci vale tapu.»
Peut-être l'avez vous compris, mais le voici en expression française :
« Inutile de mettre un bouchon à celui qui a la diarrhée »
Bien à vous et A chi hà u frusgiulu, un' ci vale tapu.
Inutile de mettre un bouchon à celui qui a la diarrhée
Dans le sujet du jour c’est Gibert Collard qui s’en prend à un symbole très fort de la Bretagne, sa musique. Que les Bretons soient fans de musique bretonne ou pas, ils ne seront pas vexés dans le cas d’espèce car ils n’attendent pas de messages de sympathie venant du FN qui s’est toujours déterminé comme représentant d’une France jacobine nostalgique de la période coloniale interne. En témoignent nos réactions suite à l’article.
Pour des raisons comparables l’immense majorité des Bretons n’est pas véritablement vexées par les propos anti-bretons de Mélenchon car il est le représentant d’une autre nostalgie jacobine, celle des sans-culottes qui instaurèrent une terreur commandée depuis Paris. Ce ne serait pas plus flatteur d’être courtisé par ce type de personnage dont les valeurs sont à l’opposé de la demande bretonne.
Un autre domaine où les Bretons se sont sentis alors agressés, c’est avec les images en 2011 qu’on en a fait dans le média parisiens sur le problème des algues vertes. La campagne lancée par le FNE (France Nature Environnement) surnommé « Front National de l’Environnement » ne s’est pas révélée spécialement productive dans l’esprit des Bretons. Non pas que les Bretons ne soient pas conscients des problèmes générés par la pollution agricole, ils en sont les premières victimes mais ils n’apprécient pas quand ce sont des médias parisiens qui les montrent du doigt, ce qui a valu aux sympathisants environnementalistes d’être plus souvent perçus comme des ayatollahs que comme des interlocuteurs. FR3 qui avait voulu surfer sur cette façon de présenter la Bretagne dans une série d’émissions très négatives de Thalassa doit aussi s’en souvenir ainsi que son producteur Georges Pernoud qui a bien du mal à remonter depuis dans l’estime des Bretons.
On peut multiplier les exemples ou l’opinion bretonne s’est solidarisée, c’est contre Sarkozy suite à cette phrase « je me fous des Bretons ». Certes, Sarko ne fait pas un score nul en Bretagne mais chacun ressent bien qu’il y a une défiance entre les Bretons collectivement et le président des Français. Si ce n’est pas un phénomène communautaire ce n’en est pas très loin.
Pour ma part je prétend à l’existence d’une « communauté bretonne ». Cependant si cette adversité est interne à la Bretagne, il n’y a pas lieu de manifester une solidarité vis-à-vis d’un adversaire fusse t-il Breton mais cela est commun à toutes les communautés si je puis dire. Le meilleur terrain pour vérifier que les Bretons forment une communauté, c’est quand ils sont expatriés. Alors que ceux qui se définissent d’abord comme Français à l’étranger vont s’observer avec méfiance voire s’éviter, ceux qui se définissent d’abord comme Bretons vont quasi instinctivement faire la démarche du rapprochement.
Ceci semble à priori naturel et ne semble pas être une exception bretonne. L’expérience montre cependant que ce qui marche entre Bretons ne marche pas spontanément entre « Français ». Pourquoi cette différentiation ? Elle semble facile à comprendre : Se dire « Français » n’a que la valeur d’être porteur d’un papier officiel mais rien de plus. Face à un Français, le Breton ignore totalement à qui il a affaire culturellement, territorialement alors que la qualification de Breton définit un certain profil à partir duquel on va pouvoir avoir une stratégie de première approche.
Ceci est si vrai que ce sont des non-Bretons qui préfèrent venir vers la communauté bretonne lorsqu’elle est constituée (association) car cela a le mérite d’être clair pour eux d’un point de vue de l’identification.
La même phénomène se produit je suppose pour les Corses, Basques ou Alsaciens mais l’effet de nombre joue moins en dehors compte tenu des populations plus réduites.
Non, mais c'est parce qu'il y a une communauté que l'autonomie est envisageable, pas d'un coup mais petit à petit, et gagner en autonomie (déscentralisation) permettra de renforcer la communauté.
Il existe aussi un communauté basque, même si elle n'est pas encore réunifiée.
Les réflexes claniques, qui n'ont rien de méditerranéen, ont fait la force du monde gaélique et de l'ancienne Bretagne. Ils continuent aujourd'hui à irriguer certains peuples plus conscients que les autres, qui veulent rester eux-mêmes et survivre. Pas l'illusoire communauté bretonne, certes.
L'attractivité de la Bretagne sur les non-bretons est sans doute une conséquence de la déculturation des citoyens Français, où qu'ils se trouvent. C'est une espèce de séduction qui répond au vide créé par l'«idéologie française» du déracinement. La Bretagne fantasmée est une sorte de bouée de sauvetage facilement accessible. Toutefois cet attrait a ses limites. Sur le fond il révèle la faiblesse de la définition bretonne, malgré les signes compensatoires qui font illusion. La communauté réduite au Gwenn-ha-Du et à la consommation médiatique, ça ne suffit pas. La majorité des Bretons n'est pas «contre», mais ça ne lui importe pas trop.
MLP est une parisienne qui a un nom breton ; JM Le Pen est un Breton mentalement colonisé qui a fait comme beaucoup de nos compatriotes : il est allé faire carrière ailleurs. Combien d'entrepreneurs, de fonctionnaires, de syndicalistes, de religieux, ont fait leur vie pour des intérêts extérieurs à la Bretagne ! Serviteurs honnêtes de l'Etat français, industriels, ingénieurs, marins du commerce, militants de tous les partis, missionnaires aux quatre coins du monde... Rien pour leur pays.
Si les Bretons veulent s'en tirer dans une France qui n'est plus qu'un système aux circuits parfaitement établis (des impôts aux redistributions et subventions), il leur faut travailler pour eux-mêmes.
Finalement, en suivant Reun Allain, on ne peut que souhaiter que les Bretons deviennent plus conscients de leurs propres responsabilités envers leurs pays et surtout envers eux-mêmes.
ça ne mange pas de pain.
Pardon d'avoir été, bien malgré moi, un peu trop lourd et merci à @ Reun Allain d'avoir si bien su étayer le sujet avec précision tout en restant assez concis !