À Saint Thurien a eu lieu samedi le quatrième fest-noz Kan Kan. La formule est simple : douze couples de chanteurs, pas de musiciens, et une entrée libre
Sur le plancher, les gavottes se succèdent. Les chanteurs sont expérimentés pour certains,débutants pour d'autres. Les danseurs, connaisseurs, suivent les débuts des enfants de Diwan Kemperle avec l'an dro qu'ils ont appris avec Anne-Marie Colomer. On en voit certains ensuite savourer le plinn du couple Peron-Colomer, la bourrée des Diaoul ha Peder, les gavottes nombreuses à répondre dans la danse, avec des chanteurs qui souvent se passent de micros.
Malgré le vent glacial qui souffle sur les hauts de Saint Thurien, les bretonnants ont chaud et bretonnent, les néo-locuteurs avec les «native speakers» inventent une langue qu'ils comprennent, certains se risquent à la buvette à utiliser des phrases qui n'existent pas dans les méthodes d'apprentissage et qu'on dit tous les jours ici.
Les chanteurs inventent de nouvelles paroles comme les Diaoul ha Peder, et à 1h30 du matin, dans la ronde, c'est la gavotte des sans papiers, inventée à Lannion que les filles de FAMS entonnent, repris par les danseurs, comme la ronde à trois pas que Brigitte a chanté à la goule.
Producteurs de culture, ces danseurs et ces chanteurs, sans faire de bruit, et loin des grandes métropoles, ont inventé une formule peu coûteuse en argent, mais génératrice de convivialité et de plaisir, tout simplement. En ces temps troublés, cela se fait rare...
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