Mardi soir le concert de James Blunt avait fait salle comble et hier soir, sous le chapiteau Gradlon, on a eu droit en première partie du concert de Gilles Servat, à une première : un mini concert uniquement d'artistes bretonnants avec Gwennyn, Cécile Corbel, la chanteuse galloise Lleuwen qui chante en breton, Armel An Hejer (Ozan Trio), Ifig Flatrès (Oktopus Kafe), Yann Raoul, Gwennyn, et Cécile Corbel. Gwennyn qui prépare un nouvel album à sortir en janvier, a été superbe. Cécile Corbel toujours aussi magique, sera aussi présente cet après-midi au Chapeau Rouge pour une présentation spéciale du film Arriety. Le public a aussi beaucoup aimé Ifig Flatrès.
Gilles Servat a démarré sur des chapeaux de roue avec cette énergie qu'on lui connaît et qui ne faiblit pas malgré les années et les kilometres parcourus de la Cornouaille au Connemara et de Nantes à Dublin. D'entrée, il entonna sa Blanche Hermine qui étonne toujours autant 40 ans après. Un hymne qui a lancé sa carrière et qui a bercé plusieurs générations de Bretons rebelles. S'ensuivit l'émouvant “Le Pays”. Sans doute le plus beau texte qu'il ait jamais écrit et dont la très belle musique est de l'Irlandais Donal Lunny qui sera à l'Évéché le lendemain soir. Un texte tout particulièrement parlant aux Bretons de la diaspora.
Gilles fêtait ses 40 ans de chansons et aussi un nouvel album, le vingt et unième, qui sortira fin octobre. Il chanta d'ailleurs hier soir plusieurs de ses nouveaux titres dont Hiérarchie, et, pour finir le concert, après plusieurs rappels, Bénévoles, un hommage aux milliers de bénévoles, qui, tous les étés, font marcher tous ces festivals bretons.
Le festival cette année ne dure que 6 jours au lieu de neuf. Dans l'esprit des organisateurs il s'agit de concentrer et donc augmenter l'intensité du festival. Mais tout le monde n'est pas d'accord ; à commencer par les festivaliers qui doivent choisir entre des spectacles concurrents tous aussi intéressants les uns que les autres. Sans parler des problèmes de parkings à Quimper. Beaucoup pensent tout au contraire que le festival doit s'étaler. La culture, comme la confiture ne doit pas se concentrer mais s'étaler, comme dit le dicton. Concentrer cette culture bretonne, c'est un peu la réduire à une parenthèse encore plus courte. Certains pensent tout au contraire que le Cornouaille devrait durer tout le mois de juillet, voire tout l'été. Perdurer et s'exposer en permanence.
Philippe Argouarch
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