Pour la seconde année consécutive et à l'approche des grandes migrations estivales, le CDT 29 a édité des cartes d'information sur des sites et équipements touristiques du département. On ne peut que louer l'initiative, d'autant plus que cette année un effort particulier a été fait sur les visuels photographiques.
Diffusés à 3 millions d'exemplaires les bristols promotionnels sont disponibles gratuitement sur des présentoirs dans quelque 300 structures adhérentes du CDT 29. Au recto un cliché valorisant de l'équipement, au verso une présentation succincte du site avec tarifs et horaires d'ouverture...
Cependant quelqu'ombre au tableau et comme le faisait remarquer un(e) auteur(e) bien connu(e) de la région quimpéroise «Et la langue bretonne sur ces documents ?», réponse des responsables de la structure : « Comprenez, c'est une affaire de place, comprenez, ce n'est pas ça que viennent chercher les touristes ».
Ce qui amena l'auteur(e) en question à cette réflexion : «Lorsque l'on veut estourbir son chien, on dit qu'il prenait trop de place à la maison et qu'en plus, la sale bête aboyait mal – un adage bien connu. Quant à ce que viennent chercher les touristes en Finistère et en Bretagne c'est justement cette différence qui est partie intégrante de notre culture, celle qui fait la richesse et l'originalité de notre pays... Les réflexions des responsables du CDT 29 sont affligeantes, ils ne devraient pas oublier que leur établissement est financé par le Conseil général. Donc avec l'argent des Bretons qui parfois sont aussi, comme c'est étrange, bretonnants ou brittophones comme aujourd'hui on le dit. »
Et de conclure :
«Le jacobinisme est un poison perfide et delictis gravioribus... Pas moins!»
■Un Breton de l'extérieur pourrait difficilement parler ainsi, me semble-t-il, surtout s'il a connu le brassage de la grande ville.
Ainsi je me souviens que le livre de Mark Kerrain « Ni a gomz brezhoneg » m'a accompagné dans mes déplacements quotidiens en métro. J'en appréciais l'humour et je découvrais graduellement les mécanismes de base de la langue bretonne. Mais je n'étais pas seul ! Combien de fois un regard furtif, intrigué ou amusé, mais jamais agressif, ne s'est-il pas autorisé à jeter un coup d'œil par dessus mon épaule ?
Evidemment, je n'ai jamais su ce que ces voisins de quelques instants pensaient de la Bretagne. Je lisais simplement dans leurs yeux une expression faite de surprise, de découverte et de tranquille bienveillance…
Ar Brezhoneg en tren-buzhug ? N'eus brasoc'h plijadur e-touez an dud dianavezet ! / Le breton dans le métro? Il n'y a pas de plus grand plaisir au milieu d'inconnus !
Mais c'est bien l'existence de la langue bretonne et le combat de ceux qui se battent pour elle et pour la Bretagne, qui ont suscité l'intérêt d'Al-Jazeera sur ce qui se passe en France sur la question. À moins que cet intérêt soit une réaction offensive au problème de la burka en France. En ce cas, que le choix du breton comme sujet, soit jugé d'une portée équivalente par la chaîne, est intéressant.
Quoi qu'il en soit, la langue bretonne et le problème breton sont donc meilleurs ambassadeurs pour le tourisme, que ne le sera jamais ce comité départemental que je trouve particulièrement pitoyable. À considérer aussi l'importance de ce reportage sur une chaîne comme Al-Jazeera pour l'internationalisation de ce qui se passe en Bretagne.
A mes yeux d'alors, il y avait les vraies femmes, celles qui portaient la coiffe, celle-la même des Soeurs Goadeg – non, c'est l'inverse, ce sont les C'hoarezed Goadeg qui étaient vêtues comme toutes les Mammoù-Gozh :-) - et bien sûr parlaient la langue, et il y avait les autres. Ainsi m'apparaissaient les choses.