Je ne reviendrai pas ici sur le Brexit en tant que tel mais sur un fait qui me semble assez significatif de l'état actuel de la Bretagne.
D'autres ont expliqué en long et en large les liens séculaires entre la Bretagne et les Îles britanniques : liens historiques, culturels, économiques. Sans parler des milliers de Britanniques vivant en Bretagne et de Bretons vivant outre-Manche.
Alors lorsque survient un événement d'importance comme le référendum dit du Brexit qui doit conditionner l'avenir des nations britanniques et leurs relations avec leurs voisins, l'on se serait attendu à entendre nos responsables politiques donner de la voix avant le référendum et après le référendum.
Vous avez entendu quelque chose, vous ? Rien de la part du Conseil régional qui a pourtant signé un accord de coopération avec le Pays de Galles, rien des départements, rien des villes jumelées avec des cités d'outre-Manche, rien de Lorient qui accueille des milliers d'artistes britanniques chaque année, etc. Rien de rien à part une réaction de Christian Troadec. Autrement aucune institution bretonne n'a émis quelque avis que ce soit ni avant ni après.
Pour une fois, remercions Le Télégramme d'avoir largement parlé du Brexit et de ses conséquences pour la Bretagne, y compris un billet de René Perez qui a évoqué les liens séculaires entre petite et Grande-Bretagne.
Finalement, ce silence est est tout à fait significatif de l'idée que se font ces responsables politiques et autres de la Bretagne, une province qui n'a rien à dire à l'international. Obnubilés par Paris, ils en oublient les liens fondamentaux de la Bretagne avec ses voisins d'outre-Manche, ils ne donnent aucune dimension européenne à la Bretagne. La Bretagne est aux abonnés absents. C'est pitoyable...
■A moins que, jacobinisés à leur tour par le discours majoritaire et vassalisés à coeur, ils n'en soient secrètement réduits à considérer la Bretagne comme un concept du passé évanescent, au présent incertain et dénué d'avenir...
Les Résistants français de 39-45, ou ceux des conflits coloniaux, sauront de quoi il est question...
Et cette capitulation mentale au lieu de réfléchir à lui trouver sa place - en compagnie de dizaines de nations non reconnues dans leurs droits - dans une Europe encore en travaux, en ces temps de tâtonnements, d'ajustements et de transferts de compétences entre les grands Etats-Nations purs et durs du 19ème siècle et la «Confédération» européenne du futur dont la construction, si elle est démocratique, ne peut que nous réserver un espace de vie suffisant.
Quant à la population dite silencieuse c’est la soumission la plus totale à ce qui vient de Paris ou des opérateurs dits « nationaux ». Depuis un an je me bat dans ma petite commune de l’arrière-pays breton pour qu’on reçoive la téléphonie mobile comme cela est jugé normal dans les agglomérations. Les seuls qui s’associent à la lutte pour obtenir la classification « zone blanche » (donc réparation) ne sont pas Bretons d’origine. Un paradoxe au pays des «Braves » !
Les natifs s’inventent des motifs de résignation en disant : « oui, c’est compréhensible nous ne sommes pas rentables pour les opérateurs » mais ils ne trouvent pas anormal de payer les mêmes abonnements que ceux qui reçoivent le service à domicile. D’autres nous demandent de ne pas ébruiter la situation pour ne pas passer pour des « rigolos » et ce n’est « pas pire chez nous que chez bien d’autres ailleurs».
Tout est dit dans cette dernière phrase, Il faudrait donc s’aplatir, c’est pire ailleurs donc ne faisons rien ! Cette soumission à l’inertie des élus sensés les représenter est une maladie contractée par les élus eux-mêmes. Faut-il s’étonner que nos élus bretons ne réagissent pas sans permission des princes parisiens qui les gouvernent ? La réponse est dans la question !