Peu de gens savent que le breton, langue celtique, est une langue proche parente du gaulois et, que, comme on ne cesse que trouver des inscriptions gauloises, souvent écrites avec des lettres grecques, on commence à entrevoir une langue qui reste mal connue. Il a même été soutenu par le chanoine Falc'hun que le breton, loin d'être une langue importée par des Bretons de Grande-Bretagne, serait le seul témoin du gaulois. La vérité peut se trouver entre les deux, car nous savons très peu de choses sur les siècles obscurs (5ème-8è).
Les autres langues proches du breton sont le gallois et le [[cornique]] et on peut trouver des parentés avec certaines langues anciennes de l’Italie, comme l’[[osque]] qui était parlé dans la région de Naples. Dans le nom de Pompei, il est facile de reconnaître uneversion italo-celtique du nombre 5 (breton : pemp) qui est expliqué par le fait qu'elle aurait été fondée par cinq tribus. A comparer avec le latin quinque et l’irlandais cúig qui ont une consonne k (ou c ou qu) à la place du p.
Dans le dernier numéro du très intéressant magazine Keltia (n° 32, octobre-décembre 14), François Pinsard signe un article présentant le bestiaire celte, à partir de recherches dans les derniers outils parus, dont trois dictionnaires de la langue gauloise, donnant des détails sur leur importance symbolique, ainsi le corbeau, le cerf, le cheval et le sanglier (qu’on ne mangeait pas) sont parmi les plus importants.
Il est remarquable que sur 23 noms d'espèce d'animaux cités, on en trouve 21 qui soient reliables à des équivalents bretons utilisés quotidiennement et la parenté entre les deux langues devient alors évidente. Cependant, le chat européen (br. kazh, du latin cattus), l’âne (azen, du latin asinus), le rat (br. razh, du latin rattus, le daim (br. demm, du latin damus) et le faisan (fazan, du latin phasianus) sont introuvables en gaulois, car, venus après la conquête de la Gaule par les Romains.
Les correspondances entre les deux langues sont loin d'être limitées aux noms d'animaux et le nom du dieu gaulois Taranis a pu être compris sans difficulté grâce au breton taran qui, autant que kurun, désigne le tonnerre. Le déchiffrement du gaulois ne serait pas possible sans la comparaison avec le breton et le gallois.
Cependant, si beaucoup de mots gaulois se perpétuent dans le breton, le latin et le français ont aussi apporté beaucoup à son vocabulaire, si bien que la langue est aussi un petit conservatoire d'expressions anciennes du français.
Le breton aurait pu profiter de l'accès de celtomanie du Second Empire qui voulait faire des Gaulois et de Vercingétorix un symbole national particulier à la France, face aux prétentions des empires anglais et germaniques. On sait que les Romains et les Grecs ont gardé leur empire intellectuel sur la France que l'on continue de qualifier de pays latin, car les Gaulois comme les Bretons, avaient l'inconvénient d'être des « races vaincues » et sans littérature connue, ce qui n'était pas très bon pour l'amour-propre.
Gaulois Breton Français
marco marc'h cheval
epo ebeul (poulain) cheval
mucco moc'h porc
cunno ki/kon (plur.) chien
iaro yar poule
calioca kilhog coq
taruo tarv ou taro taureau
multo maout mouton
gabra gavr chèvre
arto arz ours
luerno louarn renard
bledino (kroc'hen) bleiz peau de loup
iorco youc'h chevreuil
caruo karv ou karo cerf
turco tourc'h (verrat) sanglier
brocco broc'h blaireau
alauda alc'houeder alouette
cauan kavan/kaouenn chouette
branno bran corbeau
garanu garan grue (oiseau)
esox eog saumon
Keltia, Editions du Nemeton,, 112 avenue de Paris - CS 60002 - 94306 Vincennes CEDEX - N° ISSN 1779-2126
Site du magazine Keltia www.keltia-magazine.com
Christian Rogel
■Je me permets de citer un des paragraphes de votre article : «Dans le dernier numéro du très intéressant magazine Keltia (n° 32, octobre-décembre 14), François Pinsard signe un article présentant le bestiaire celte, à partir de recherches dans les derniers outils parus, dont trois dictionnaires de la langue gauloise, donnant des détails sur leur importance symbolique, ainsi le corbeau, le cerf, le cheval et le sanglier (qu'on ne mangeait pas) sont parmi les plus importants.»
J'ai entamé depuis des années des recherches comparatives sur les éléments de la nature entre langues gauloise, celtes, latine et grecque. Pourriez-vous me donner les références des 3 dictionnaires dont vous parlez ?
Merci d'avance.
Yann-Bêr Béclère
Les Gaulois n'ayant rien écrit, ou si peu, comment auraient-ils pu avoir une influence intellectuelle ?
Mais en fait il existe une influence intellectuelle celte : la Matière de Bretagne, Tristan et Iseult, le romantisme qui vient de MacPherson (Ossian), etc...
La mythologie celte conservée par les moines irlandais, ... totalement ignorée en france
L'Europe entière avait le regard tourné vers les Grecs et les Romains, plus les Hébreux à cause de la bible. La Rennaissance, c'est la redécouverte des Grecs, et le début de la fin du christianisme ! Enfin, le pape a toujours l'air en forme.
Les français sont des imitateurs des romains qui étaient des imitateurs des Grecs. Les Grecs sont grands, les romains petits, et les français minuscules.
Alwenn
@Yann-Ber
Les trois dictionnaires, dont les auteurs sont cités sont Xavier Delamarre, Pierre-Yves Lambert et Jean-Pierre Savignac.
Il n'y a plus de spécialiste universitaire du gaulois en Bretagne.
Alwenn
Yann-Bêr
Un professeur d'histoire à Rennes m'a marqué sur l'histoire de la Normandie.
J'ai toujours retenu ceci. Quelques milliers de guerriers Vikings ont pris le pouvoir en Normandie
et ont pris des femmes sur place. Les enfants ont d'abord appris la langue de leur mère.
Il n'y a jamais eu remplacement de population.
Maintenant en UK, on s'aperçoit que les anglais descendent des celtes.
( Saxons. Vikings and Celts - The Genetic Roots of Britain and Ireland - Sykes Brian ).
Aucun remplacement par les saxons, ni viking.
Le mythe anglais retenait les saxons et les normands. Pas les vaincus.
Idem, les romains n'ont jamais peuplé la Gaule ni leur empire. Les paysans étaient majoritaires.
Alors en Bretagne je n'ai jamais cru à un peuplement intégral venu de UK.
Ca me semble irréaliste de mettre des familles dans des bateaux au 6ième siècle.
En plus ils sont aussi passé par la Normandie, plus court chemin en mer.
Et ceux qui étaient en Bretagne ils ont disparu ?
Je pense plutôt à des migrants minoritaires mais leaders, venus de UK et qui ont rencontré
des gaulois qui parlaient une langue proche. Au même moment on a eu un tel mouvement d'Ireland
vers UK. ( How the Celts Saved Britain - Voir le site )
J'ai lu qu'en Auvergne le gaulois aurait été parlé jusqu'au moyen age.
C'est uniquement à partir du 20ième siècle que les langues régionales déclinent.
Avant ça n'avait pas beaucoup bougé.
Voir dans les immigrants Grands-Bretons une simple minorité agissante me semble une théorie très pertinente. C'est celle qu'avance le chanoine Falc'hun dans son article. Il montre notamment que l'accent KLT a toujours été une imitation de la langue du clergé. Il est d'abord né de l'évangélisation de la Gaule par des clercs grecs ayant appris le celte puis il s'est imposé en Bretagne à mesure que les «saints bretons» chassaient le vieil épiscopat gallo-romain.
La comparaison avec la Normandie est très juste également. Comme les Normands, nous avons conservé le nom de nos conquérants et il ont influé sur l'évolution de notre langue, mais sans pouvoir la remplacer par la leur. L'étude des palatalisations permet ainsi un parallèle éclairant. Dans les zones de plus forts peuplement viking, l'adstrat germanique a empêché la palatalisation des CA- latin. On a ainsi «cacheux» face au français «chasseur». De même, en Bretagne, le Léon, plus proche de l'île de Bretagne et plus soumis aux immigrants, dit-il «geot» au lieu de «yeot» ou «keuz» au lieu de «tchieuñ». Dans les deux cas, une influence étrangère a contré localement l'évolution normale de la langue.
Le gaulois est une langue celtique, comme l'autre branche, le gaélique.
Mais enfin on connait le barratin maurrassien de Rogel, passablement couvert de politiquement correct progressiste.
Le régionalisme est décidément un machin obsolète.
«Le nom de Gallia est attesté pour la première fois chez Porcius Caton vers 168 av. J.-C., mais il est fort probable que son emploi soit plus ancien. Il servait d'abord à désigner les peuples celtes qui avaient envahi la plaine du Pô nommée par la suite Gaule cisalpine. Cependant, c'est seulement avec la Guerre des Gaules, de Jules César, que ces concepts vont se diffuser largement, le proconsul romain taillant dans la civilisation celtique une unité géographique arbitraire correspondant aux limites de sa conquête de la Gaule.»
Le terme «gaulois» est une invention des Romains correspondant à leur intérêt, et qu'ils ont imposé par leur impérialisme.
Parler d'une langue «gauloise» n'a aucune pertinence scientifique.
Mais bon.
Prenons : l'alouette : alauda
Mot attesté par Pline (Nat. 11.121), Suétone (César 24) et Cicéron (Ad Atticum
16.18.2). Continué par le vieux-français aloue et le français moderne alouette (ML n°
313). On a, dans la toponymie, les villages de Cantalose (Haute-Garonne) et de
Cantalauze (Aude), c'est-à-dire 'l'Alouette qui chante'.
Breton : Alc'hweder / Ec'hweder
Gallois : ehedydd
On voit que les mots breton et gallois sont les mêmes, et qu'ils diffèrent beaucoup du mot «alauda».
Si les «gaulois» avait déjà un mot pour l'alouette : alauda, pourquoi auurait-il emprunter le mot d'outre-manche ?
La thèse du breton descendant du «gaulois» ne tient pas la route une seconde.
Non, aucun rapport justement !! La preuve : la langue, la toponymie.
Je ne partage pas du tout cette analyse...la situation normande n'a rien à voir. La Normandie était déjà bien peuplée avant l'arrivée des Vikings qui ont obtenus un lopin de terre en concession de part la menace qu'ils représentaient. Par ailleurs l'indépendance normande a été extrêmement brève et n'a pas permis une installation de long terme.
En Bretagne on a des citoyens romains de langue celtique qui s'installent sur un territoire ayant de forts liens avec la Bretagne-insulaire depuis des siècles et des siècles, situés également dans l'Empire (en déliquescence).
Le choix de l'Armorique occidentale est au contraire très logique, puisqu'elle est située juste en face du Sud-Ouest de la Bretagne-insulaire (Cornouaille, Domnonée). C'est un hâvre de tranquillité loin des tumultes germaniques (angles, saxons, francs, vandales, goths...) et peu peuplé.
Avez-vous connaissance de guerres de conquêtes bretonnes en Armorique occidentale ? Non, on a plein de témoignages sur les burgondes, francs, goths et compagnie, mais on ne parle pas de guerres de conquêtes ou de razzias bretonnes en Armorique ! Par ailleurs le nom même de «Bretagne» a été donné par les francs et gallo-romains, pas par les bretons !! C'est une définition ethnique avant même la formation d'un royaume breton (les bretons étant divisés en royaume reprenant exactement leurs homologues du Nord (Cornouaille etc)...l'inverse de la Normandie en quelques sortes.
Par ailleurs il y a des sources religieuses qui indiquent bien une colonisation lente d'un territoire très faiblement peuple (les vénètes notamment ayant été décimés par les romains). La presqu'ile de Guérande (devenu un temps un diocèse breton distinct suite à sa colonisation) était quasi déserte par exemple avant la colonisation bretonne...là on a des sources. Les Ker-, Plou- et compagnie sont des foyers nés de l'installation bretonne...
après on toujours discuté des brassages etc, mais à mon avis du point de vue démographique la Normandie et la Bretagne n'ont radicalement rien à voir. La Bretagne occidentale géographiquement ne représentait pas grand chose par rapport à la Bretagne insulaire...la Normandie très éloignée de la Norvège, riche (terres agricoles, ressources et villes) et peuplée était énorme pour être digérée sur le long terme par les peuples scandinaves.
Le constat c'est que l'Armorique occidentale n'a pas été qualifiée de «Gaule résiduelle» par les gallo-romains, anglo-saxons ou francs, mais bien de Bretagne avant même qu'un royaume breton unifié soit formé. La réalité c'est qu'il y a des foyers de peuplement crées appelés «Plou», une démographie en plein essor (évolution inverse ailleurs en Gaule) qui a entrainé une progression de la langue vers l'Est avant même une extension politique bretonne etc...tout concorde dans le sens d'une évolution démographique dans l'Ouest de l'Armorique lente, sur des siècles.
«si je n'ai pas signalé la filiation éventuelle gallois-breton, c'est que je ne la considère pas comme prouvée, car basée sur quelques manuscrits , dont on connaît la calligraphie, mais, pas, de manière sûre, le lieu de rédaction.»
Il suffit pourtant de consulter le DICTIONNAIRE DE LA LANGUE GAULOISE Une approche linguistique du vieux-celtique continental Xavier DELAMARRE Préface Pierre-Yves LAMBERT
Le breton y est bien classé dans les langues celtiques insulaires avec le gallois et le cornique. Quel spécialiste des langues celtiques dit le contraire aujourd'hui ?
Alwenn
Je pense que vous faite un mélange. Je conçois que le sujet n'est pas facile.
Oui, les populations généralement restent sur place.
Cela est vrai, quand on se pose la question : Mais que sont devenu les gens qui ont posés les menhirs...!
Ben, ils ne sont pas partis...!
Mais, les déplacements massifs de population, cela existe également : L'Amérique d'aujourd'hui n'est pas majoritairement peuplé d'Indiens d'origine asiatique...!
Contrairement à ce que vous dites, les bateaux du 6ème siècle et même ceux d'avant étaient parfaitement capable de naviguer en haute mer en toute sécurité. Surtout quand il suffit d'aller tout droit pendant 24h!
Prenez une simple yole, faite le test! (pas en hiver, mar plij!)
Au contraire, c'est l'absence de liaisons maritimes entre la Bretagne et l'Ile de Bretagne (BAI mise à part) qui aujourd'hui devrait poser de sérieuses questions sur la santé de notre économie!
Les Germaniques... des Celtes, faut pas exagérer. Certes, il y a des liens, on est tous indo-européens, mais un Anglais (Angles Saxons) n'est pas un Breton (Britons).
Si vous allez au Pays de Galles, vous verrez des visages très familiers. Je connais bien les Saxons, et pas besoin de vous dire qu'en Allemagne du Nord et en Angleterre, on retrouve les mêmes visages et ce n'est pas vraiment des visages de Bretons, Britons, Gallois.
Moins évident avec les Français qui pour beaucoup sont d'origine gauloise, les Francs n'ont fait que prendre le pouvoir et la langue étant déjà perdue, à part quelques régions localisées.
Pas besoin de test génétique, mais pour votre info, les Gallois et les spécialistes en génétique l'on fait et c'est plus qu'évident!
Maintenant culturellement, il y a des liens... Ben oui, nous sommes en Europe du Nord et Maritime de surcroit. Même si avec la France ce n'est plus très évident dans les esprits.
Comme je le disais, sur un autre post. Voir le reportage d'ARTE de samedi dernier, réalisé par la BBC. La BBC a montré une carte d'avant l'Empire Romain, ou les Armoricains (De Pornic à l'Embouchure de la Seine) étaient clairement présenté comme appartenant au groupe celtique britannique (Gael Briton).
Je pense que ce n'est pas une erreur de crayon!
Je pense qu'il y a là une vérité. Les habitants de l'Armorique était probablement très britanniques, à la différence des gaulois continentaux!
Maintenant, qu'il y ait des liens entre la langue Bretonne et le Gaulois, ce n'est qu'une évidence. Les Gaulois, sans être britannique étaient des celtes (Le bon Jules César ne dit rien d'autre!).
On sait que la pointe d'Armorique à conservé l'usage du Brito-gaulois malgré l'occupation romaine (en gros, la ligne Breton/gallo existait déjà à l'époque. Source Léon Fleuriot).
L'émigration des Britons sur le continent (pas uniquement en Petite Bretagne, également en Normandie, Picardie, et le long de la Loire) n'a fait que renforcer l'usage de la langue.
La présence de l'Empire Franc aux portes de la Petite Bretagne à fait que les Bretons vivant sous l'administration de cet empire ont été assimilé (Les Picards ne se disent pas Bretons et pourtant ils auraient conservé la langue jusqu'au 9ème siècle, ni les habitants d'Angers ou de Tour qui l'aurait conservé également jusqu'à une période similaire).
La langue et la culture n'ont survécu, que parce que les Britons implantés en pointe d'Armorique ont refusé l'intégration à l'Empire Franc, puis à la France. (Demandez aux Français s'ils connaissent le fameux «Réduit Breton»... Face aux armées allemandes, ils ont essayé de le remettre en place en 1940. Ils ont de la mémoire, les bougres! Pas comme nous, qui ne connaissons pas notre histoire!).
Progressivement et durant une période d'environ 1000 ans (et certainement plus lentement qu'on ne le pense), le Roman/Gallo/Français à pris de l'influence dans le territoire qui parlait historiquement Gallo-Romain.
Donc, où sont les descendants des poseurs de menhir...? :-)
Où sont les Armoricains....? :-)
Où, sont les migrants britons qui ont traversés la manche...? :-)
L'histoire du peuple breton est passionnante et l'une des plus ancienne d'Europe... Malheureusement, ce n'est pas à vouloir faire de nous des Français au nom d'une République une et indivisible, que l'on redécouvrira notre héritage!
Mais le breton moderne vient du breton ancien !
Il suffit de comparer les mots bretons, gallois, cornique (encore plus proche du breton que le gallois), «gaulois» pour voir de quelle langue le breton est le plus proche.
J'avais donné l'exemple de l'alouette, mais il n'a pas été publié.
Connaissez vous un seul spécialsite des langues celtique qui fasse ne serait-ce que l'hypothèse que le breton descent du «gaulois» ?
Je reprend un exemple : le castor :
«Gaulois» : bebros, bebrus
v.irl. abac,
gallois afanc 'castor; monstre aquatique',
m.bret. avanc 'castor, bièvre'
le breton 'avanc' est-il plus proche du gallois 'afanc' ou du «gaulois» 'bebros' ??
Comment et pourquoi le «gaulois», qui avait un mot pour le castor, 'bebros', l'aurait-il remplacer par le mot 'avanc', qui vient d'outre-manche ?
Ca ne tient pas debout.
Mais non ! La proximité du breton et du cornique est très grande et pour le coup on peut parler de deux langues SOEURS, à l'évidence. Mais le breton et le gaulois ne sont pas deux langues soeurs, mais COUSINES.
Ya quand même des linguistes compétents à priori qui travaillent sur les langues celtiques, tous à ma connaissance range le breton avec le cornique et le gallois dans les langues insulaires brittoniques, catégorie différente du celtique continental. Tous sauf Falc'hun !
Falch'un a voulu faire avec la linguistique ce que les historiens universitaires bretons ont voulu faire avec l'histoire de Bretagne : la fondre dans le moule républicain, et avant, celui de la monarchie française.. Quoi de mieux que de «faire du breton du gaulois» ? «Vous êtes tous des Gaulois, donc des Français» . «Vos ancêtres étaient des Gaulois, vous êtes pas différents de nous» et le tour était joué !
Pour Falc'hun en fait, la théorie que j'avais retenu de lui c'est qu'il existait UN breton issu du «gaulois», le vannetais, et UN breton issu d'outre-manche, le KLT. Donc deux langues, qui justifiaient deux écritures.
Falc'hun est l'inventeur de la graphie «universitaire» : diviser pour mieux régner.
Il s'agit effectivement d'une idéologie antinationaliste bretonne, porté par Emgleo Breiz. Tout le monde connaît ça.
Favereau, lui, utilisait une autre écriture, utilisée par Skol Vreizh, son éditeur, qui s'est rangé à l'écriture majoritaire, celle des écoles bilingues.
Quand on parle du «gaulois» de quoi on parle ? On met un mot sur un ensemble de langues qui ont disparu et dont il ne reste que des traces. Pour certains «gaulois» renvoie à la «france», pour d'autres à ce que les romains qualifiait de «gaulois» : transalpine et cisalpine, et pour d'autres, et semble-t-il pour les linguistes en général, «gaulois» renvoie à l'ensemble des langues celtiques du continent, y compris le galate, qui était parlé dans ce qui est devenu la Turquie actuelle.
Un mot qui change de sens suivant qui l'utilise pose évidemment problème !
Ce qui existait c'était le vénète, le namnète, le rediones, etc, de même qu'on parle de langues italiques : èque, volsque, ombrien, ...
Je ne comprends pas très bien quel est le sens de l'article de Christian Rogel.
Est-ce à dire qu'il y a des faits nouveaux ou une théorie nouvelle concernant la relation du breton et du «gaulois» ? Laquelle ?
Tous les mots bretons de la liste d'animaux ont leur équivalent identique ou presqu'identique en gallois et en cornique, de façon beaucoup plus proche qu'avec le «gaulois».
Alwenn
«Comique et Breton étaient parlés par des sociétés en
tout point comparables et en relations constantes entre /elles, au moins depuis les jours lointains de l'émigration des Bretons au ve siècle. Les « Kernewon » comme ils s'appelaient eux-mêmes et les Bretons de la fin du Moyen-Age, à fortiori ceux des siècles antérieurs, ont souvent conversé ensemble. Sans aucun doute c'est avec une peine croissante qu'ils communiquaient depuis qu'au XIIe siècle à peu près deux importantes évolutions divergentes s'étaient produites, parmi d'autres de moindre portée.»
Et que dit Favereau ?
Alwenn
Le schéma d'ethnogenèse de la Bretagne que propose Falc'hun n'est pas le fruit d'une idéologie mais de ses analyses scientifiques. C'est à ceux qui font de la politique de se soumettre au avancées de la science et non l'inverse. Pour ma part, les thèses de Falc'hun flattent asse mon patriotisme breton. Elles montrent que les Bretons ont toujours vécu sur leur terre et que ce ne sont pas des immigrés d'importation récente, comme certains gallésants extrémistes entendent le faire croire.
Je constate que beaucoup ici sont trop aveuglés par une certaine idéologie pour seulement imaginer que des personnes aussi honnêtes et aussi dégagées de toute idéologie que Falc'hun puisse exister...
Hum, hum !
Et tous ceux qui ne partagent pas les vues de Falc'hun (c'est à dire tous les spécialistes internationaux de langues celtiques) sont aveuglés par leur idéologie.
Hum, hum ! (bis repetita)
Alwenn
Être dans l'idéologie, c'est accuser Falc'hun d'avoir avancé ses hypothèses par nationalisme français. Je pense que les celtisants qui croient encore aux vieilles théories de l'invasion sont tout simplement de bonne foi dans leur erreur. Yves Le Berre et Jean Le Dû soutiennent en revanche l'idée de la survie du gaulois. Leur livre «Lectures de l'Atlas linguistique de la France de Gilliéron et Edmont» est admirable par ses analyses linguistiques qui replacent enfin la Basse-Bretagne dans son contexte français. Je rappelle que la Bretagne ne fait pas partie des Îles Britanniques.
Enfin, que voulez-vous dire précisément par «hum, hum» ? Ce point de votre argumentaire me semble assez peu clair.
Ce n'est pas un point de mon argumentaire mais l'expression de mon sceptiscisme.
«Je pense que les celtisants qui croient encore aux vieilles théories de l'invasion sont tout simplement de bonne foi dans leur erreur.»
De bonne foi, donc ... incompétents !
Léon Fleuriot, et beaucoup d'autres, serait donc un incompétent.
«Je rappelle que la Bretagne ne fait pas partie des Îles Britanniques.»
Pourtant elles portent le même nom : Bretagne / Britannia
Et leurs habitants aussi : Bretons/Britons
Comment ça se fait ?
Ce n'est pas moi, c'est Falc'hun et Emgleo Breiz, et ...
Je ne fais que me ranger à l'avis très général des linguistes sur cette question et à l'évidence que démontre la comparaison du breton avec le cornique et le gallois.
Quelles sont les traces de celtique continental («gaulois») en Bretagne ? Y en a t-il seulement ?
Il y a si peu de trace du «gaulois» qu'on les met toutes (d'Ouessant à la Turquie !) sous la rubrique «gaulois».
Les noms de paroisse en «plou-» semblent bel et bien être une mode toponymique introduite par les immigrés insulaires. Ils sont plus abondants près des côtes et au nord de la Bretagne. On remarque d'ailleurs qu'en Haute-Bretagne, la région où ces toponymes sont les plus abondants est aussi celle qui a perdu le plus tôt la langue bretonne, tandis que le pays de Guérande (où ils sont plus rares) la conservait jusqu'au XXème siècle. On ne peut donc pas attribuer la survie de l'idiome celtique au immigré insulaire.
La plus tardive de toutes les inscriptions gauloises a précisément été découverte en Bretagne. Il s'agit de la stèle de Plumergat, daté du IVème siècle de notre ère. Le breton présente plus de ressemblances avec la langue de cette dédicace qu'avec le gallois. Le verbe conjugué y est placé en seconde position, comme dans notre langue et non à l'initiale comme en gallois. De même, le mot «durno» («dorn» en breton moderne) signifie «main» et non «poing» comme en gallois.
À propos de la toponymie de la Haute-Bretagne :
www.persee.fr/articleAsPDF/abpo_0399-0826_1980_num_87_3_3016/article_abpo_0399-0826_1980_num_87_3_3016.pdf
Il apparaît clairement dans ce travail que le breton n'est que ce qui reste du gaulois dans une péninsule que l'isolement a sauvé de la latinisation. On voit aussi que l'implantation d'immigrés insulaires a été plus massive sur la côte nord de la Haute-Bretagne que dans bien des parties de la Basse-Bretagne.
À quel similitudes faites vous allusion pour le gaélique et le gaulois ?
Ce qui compte ce n'est pas qu'une théorie soit «non partisane», c'est qu'elle constitue une explication de la réalité en cohérence avec les faits porté à notre connaissance.
Je précise que mon nationalisme «breton» ne dépend pas de savoir si le breton vient d'outre-manche ou d'«Armorique», il provient de ce que l'Etat français a colonisé et entreprit en Bretagne un génocide (culturel) et que je rejette l'identité imposée par un Etat impérialiste, colonisateur et éradicateur.
«dorn» signifie également «main» en cornique !
Merci.
Yann-Bêr
L'histoire de la Bretagne, c'est l'histoire de tous ceux qui ont vécu en Bretagne, y compris avant que celle-ci ne recoive le nom de Bretagne.
Nos ancêtres sont multiples, des pré-Celtes qui ont élevé dolmens et menhirs aux Migrants venus de Bretagne insulaire en passant par les Celtes continentaux qui vivaient en «Armorique bretonne» : Vénètes, Namnètes, etc.
Que le breton vienne du celtique continental ou du brittonique insulaire n'a sur le plan politique aucune incidence, pour moi.
Le breton est très proche linguistiquement parlant du cornique et du gallois, il est aussi proche du celtique continental. Voilà. Ou est le problème ? Je n'en vois pas.
Il me semble que vous montez en épingle ces histoires de peuples gaulois présents sur les deux rives de la Manche. Il n'y a que les Parisii, les Belgae et peut-être les Pictes qui avaient des homonymes sur le continent. Cela dit, il va de soi que l'île de Bretagne était, en quelque sort, un DOM-TOM de la Gaule. C'est probablement ce qui explique les similitudes du breton avec le gallois et le cornique.
Je suis habitué aux correspondances entre langues celtiques. Deshayes les donne dans son dictionnaire étymologique et cet ouvrage m'est d'usage quasi-quotidien.
En tout cas merci pour l'article de Falc'hun que vous donnez en lien. C'est une magistrale illustration de la méthode du chanoine. J'avais déjà vu la carte concernant les infinitifs qu'il avait dressé à partir des données de l'Atlas Linguistique de France mais j'ignorais qu'il en avait tiré des déductions aussi passionnantes. Je me permets de signaler une illustration des ressemblances lexicales entre breton et dialecte lyonnais que Falc'hun a oublié : c'est l'usage du verbe «serra» dans le sens de «fermer». Une fois de plus, sa méthode géolinguistique montre qu'on ne peut étudier la Bretagne hors de son contexte français.
Il parle de l'influence de la «capitale» des «gaules», Lyon, durant la période qui suit la colonisation romaine. Cette capitale aurait eu une influence linguistique qui se serait étendu jusqu'en Armorique.
Et cette influence linguistique se retrouverait dans le breton.
Ce que je n'ai pas compris c'est si l'influence linguistique s'est faite directement sur le breton ? ou sur le celtique parlé en Armorique ? ou sur la langue romane parlée en Armorique ?
Que les parlés romans aient eu une influence sur le breton, on le sait tous. On le voit dans le vocabulaire. Comme l'anglais a eu une influence sur le gallois.
Falc'hun parle de «deux influences latines antérieures à la bretonisation».
Comment comprendre ça ?
Il ne s'agit pas du latin, mais de la langue romane parlé dans les «gaules», ici à Lyon.
L'influence se fait antérieurement à la «bretonisation». Mais sur quelle langue ? Une langue celtique ou une langue romane ?
Si il y a une «bretonisation», cela signifie une migration bretonne avec sa langue qui vient en Bretagne. Et donc contredit la thèse du breton descendant du «gaulois».
Bref, c'est pas clair, cette histoire.
Yann-Bêr
Tout d'abord. Le link de Bernard Tanguy ( 1980 ) - fourni plus haut.
Voir le site
C'est une démolition motivée des thèses de Loth.
Ce qui est très surprenant, c'est que que la zone des terminaisons en -ac correspond aux frontières historiques de la Bretagne à 5 départements.
Va t-on assister à l'impensable -:) La thèse de Falc'hun comme symbole d'autonomie politique.
p449
L'argument sur l'axe Rennes Nantes est très convaincant.
p455
«Voilà qui semble assez paradoxal ... »
Barry Cunliffe - Oxford - Archeology.
Très long 1 heure 45:04.
40:00 - Challenge du modèle Edward Lhuyd.
49:00 - les anglais apprennent maintenant qu'ils sont d'origine celte (ou même pré-celte)
Anglo saxons : 5% de contribution.
Implicitement les celtes n'auraient pas été chassés d'Angleterre par les saxons. Par conséquent la fuite des celtes en Bretagne n'a plus de justificatif.
Ces recherches ont un fort écho politique sur l'immigration en UK. En effet les anglais apprennent
qu'ils ont plus évolués en 50 ans qu'en 5.000 ans.
Ces tests sont interdits en France.
1:00:00 - CE DEBAT - En cours ! Depuis 2008 - je n'ai pas trouvé de conclusion ?
1:03:00 - POLITICS - il confirme les pressions politiques. Maintenant je peux comprendre.
1:13:00 - Breton - 19ème siècle - à demi-mot - il y a déjà eu des conclusions archéologiques erronées - pour des raisons politiques. Il doit parler de Loth ?
prof. dr. Peter Schrijver - linguiste - Utrecht
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Sa suggestion : «old breton» et «old cornish» c'est la même langue. Il cite aussi Falc'hun en référence.
Le gaulois (celtique continental) semble importé dans les îles par les belges (celtique-P), tandis que l'Irlande parle un celtique-Q. Le terme insulaire, défini par la localisation géographique, n'a pas vraiment de valeur linguistique.
Le gaulois a pu survivre longtemps, mais d'une part la conquête romaine est un effroyable massacre (1 million de morts !), d'autre part la romanisation sera rapide avec l'ostracisation de la classe sacerdotale et la conversion des élites au modèle romain. Résister dans de telles conditions eût été un miracle. Et la langue gauloise s'est maintenu dans le domaine agricole, puis fut rayée de la carte de la langue française académique, et c'est donc dans les variantes dialectales des langues romanes actuelles du domaine anciennement celtophones (oil, oc, arpitan, langues rhéto-romanes...) que l'on va pouvoir retrouver des traces du gaulois. Peut-on par comparaison confirmer ces traces avec le breton (actuel ou ancien) ? C'est sûrement par cette méthode que l'on peut (pourrait) définir le lien réel entre gaulois et breton. Le reste est historico-idéologique.
Au moment où le gaulois disparaît, l'Empire s'effrite, l'influence romaine dans les ïles se délite et le brittonnique reparaît au grand jour.
Impossibilité de comparer sérieusement les deux dans leur contemporanéité.
L'Armorique est toujours représentée comme une province retirée, alors que dans le contexte de l'Empire elle est au centre du complexe Nord-Ouest ; je ne vois donc pas comment le gaulois se serait maintenu dans une telle zone ; a contrario, les relations brito-armoricaines n'ont jamais vraiment du cesser, d'autant plus que les Bretons, soldats romains, défendent les côtes et s'installent sur toute la manche : ils sont donc présents en Armorique dès avant l'émigration.
On n'a quasi-rien sur le gaulois en Armorique.
Les Bretons parlent de «gallek» : soit ils désignent des populations gauloises de langue gauloise celtique, soit ils désignent des gaulois (le nom du pays) parlant une langue romane ; soit encore ils désignent tout simplement des étrangers (habitude germano-celtique : galtacht opposé à gaeltacht, welsh et wallon...).
Les termes se mêlent et s'entrechoquent : Galates et Gaulois sont liés aux Gallaeci, mais la Gaule s'appelle France alors que la Galice est le nom donné sans discontinuité au N-O de la péninsule ibérique. Admettons que si les Bretons s'étaient appelés eux-mêmes «Gali», la Bretagne serait «Gale» et leur langue «galeg». (Remplacez à l'envie par Belgae, Helveti, Cimbri, Teutoni...). Mais comme ils se définissaient «Brezhon», leur langue s'appelle «brezhoneg».
Le péremptoire jugement «le breton c'est du gaulois moderne» n'est revenu à la mode qu'après un opuscule de Francis Faverau, «Babel et Baragoin». Francis nous a habitué à ce genre d'expression, délicieusement iconoclaste. D'ailleurs dans cet opus il explique lui-même qu'on a très peu de quoi se mettre sous la dent. On ne peut radicalement différencier le gaulois et le breton d'une part, les autres langues britonniques ; au contraire, ces langues se confirment les unes les autres.
La permanence de ce genre de débats, la somme de commentaires enflammés vient sûrement du fait que les études sérieuses manquent. Comprenez-moi bien, elles existent, mais le nombre de gens qui les lisent est infinitésimal. Donc nous en arrivons à nous écharper sans vraiment connaître la chose, et l'apprentissage des formes anciennes (britonnique, vieil-irlandais et celtique dit continental) est le parent pauvre des études linguistiques en Bretagne : pour les étudier il faut aller à l'EPHE, aux Pays-Bas ou en Allemagne.
Une conclusion ouverte ? Ce que nous appelons breton en 2015 est lié au gaulois de l'an 0, mais le premier n'est pas parlé par les descendants des locuteurs du second.