Le Berligou, un cépage breton de premier plan

Présentation de livre publié le 14/07/22 18:35 dans économie par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Alors que la presse régionale n'arrête pas depuis plusieurs années de titrer des articles sur l'arrivée de la vigne en Bretagne, ignorant scandaleusement l'existence du Muscadet, le prestigieux vin blanc breton, on redécouvre un pinot noir extraordinaire qui fut le vin préféré des Ducs de Bretagne avant de devenir celui des Rois de France.

Offert au Duc de Bretagne François II en 1460 par Charles le Téméraire, son cousin, ce cépage de pineau noir d'origine bulgare et cultivé en Bourgogne, dont le nom était berkovsko (cépage noir en bulgare), fut planté dans le lieu-dit Berligou, en Couëron (le toponyme viendrait de berle, le cresson, beler en breton), une commune sur la rive nord de la Loire où François II avait un château. Ce vin accompagnait au quotidien les repas du duc. Sa fille, la duchesse Anne, le fit connaître aux rois de France qui en raffolaient et ceci jusqu'à la Révolution. Le cépage est tombé dans l’oubli après la crise du [[phylloxéra]].

Notre collègue Didier Lefebvre rapporte (voir notre article) que Henri IV, présent en Bretagne pour la signature du fameux édit de Nantes en avril 1598 aurait dit, selon Jean-Michel Poiron-Dabin « Fichtre que c'est bon, les gens de Bretagne n'étoient pas de petits compagnons, Ventre-saint-gris ».

En 1930, certains plants très dégradés furent re-découverts par Joseph Picot, à Saint-Fiacre, sur le domaine du château de la Chabossière en Couëron. Ils furent replantés à Monnières parmi des cépages de melon.

Au début des années 2000, un groupe de viticulteurs et ingénieurs agricoles, dit le groupe des 12, décide de réhabiliter le Berligou. L'appellation Berligou est déposée. Des critères de production sont définis, des parcelles sont dédiées à sa culture. Jean-Michel et Laurent Poiron ont alors planté 1,5 hectare en 2011 pour cueillir les premières grappes en 2014. Les bouteilles furent produites en 2016.

Finalement, un des 12, l'oenologue et biologiste Alain Poulard et le viticulteur Marcel Jussiaume, aussi membre du groupe des 15, se sont associés pour écrire l'histoire du Berligou. Un très beau livre grand format, très bien documenté, écrit par des experts sur ce patrimoine breton et publié par Le Temps Éditeur avec le soutien de l'Institut culturel - Skol Uhel ar Vro. La préface est d'ailleurs écrite par Jacky Flippot, président de l'ICB.


Vos commentaires :
Michel bernard
Dimanche 22 décembre 2024
J' ai bien connu la famille Poiron qui nous fournissait avec mes amis nantais en muscadet,a l 'epoque le Berligou n 'etait pas élevé a St Fiacre et dans la vallee je vais m 'informer tres vite ,

Rafig 2
Dimanche 22 décembre 2024
Les médias présentent «les vins de Bretagne» sans le Muscadet : Télégramme et OF ...
et présentent aussi le château de Suscnio comme la demeure des Ducs de Bretagne ...

Ce qui donne une Bretagne historique limitée à la B4.

De l'ignorance et du mauvais travail de journaliste ou une contre attaque ordonnée au mouvement breton ?


KLG
Dimanche 22 décembre 2024
Livre très certainement passionnant.

Je note : « Offert au Duc de Bretagne François II en 1460 par Charles le Téméraire, son cousin, ce cépage de pineau noir d'origine bulgare et cultivé en Bourgogne»

François II étant le dernier Duc de Bretagne (et pas le meilleur...) le titre du livre «Le vin des Ducs de Bretagne» parait un peu étrange !?


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