LBDH : Langues dites régionales, c'est les lobbies jacobins qui font la Loi

Communiqué de presse publié le 25/06/08 2:13 dans Politique par Michel Herjean pour Michel Herjean

Le sénat a refusé de suivre l'assemblée nationale sur le vote d'un amendement supposé introduire les langues régionales dans la constitution, «une surprise et la gueule de bois pour beaucoup en Bretagne.»

A la LBDH à aucun moment nous n'avons pensé que cet amendement aurait des effets bénéfiques pour le sauvetage de la langue bretonne. Quand M. Jean-Luc Warsmann (UMP), rapporteur de la loi, a proposé et fait voter cet amendement surprise au projet de loi sur la réforme des institutions, il s'est empressé d'affirmer que cette mention ne serait pas créatrice de droits nouveaux.

Beaucoup ont espéré. Pour eux, la reconnaissance des langues dites régionales dans la constitution était devenue évidente. D'autant plus que l'environnement européen favorise de plus en plus l'émancipation des minorités.

«C'était sans compter sur les lobbies jacobins : le seul fait que l'on puisse évoquer l'existence des langues régionales leur est insupportable.» Le cadre normatif français ne peut admettre de peuples différents ou de minorités nationales au sein de la République et par conséquent ne peut tolérer l'expression de signes incontestables de l'existence de ces « minorités ».

L'état français est aujourd'hui le seul pays centralisé à outrance en Europe. Paris n'est pas décidé à lâcher un pouce de liberté aux « régions », ce ne sont pas les pseudo-lois sur la décentralisation qui feront évoluer la situation. Les structures étatiques sont hyper centralisées, comme la société française dans son ensemble.

«Le jacobinisme n'est ni de droite ni de gauche, c'est le gardien de l'Etat nation.»

La Révolution française a développé le principe des droits communs pour tous les citoyens, donc la nécessité d'imposer une seule langue commune pour tous. Notion contraire à la liberté individuelle. Depuis l'avènement de la République, l'état s'est employé à niveler, à uniformiser l'emploi de la langue, de l'histoire et de la culture.

Au nom de l'égalité des citoyens, l'éducation nationale de la République une et indivisible apprenait aux enfants des peuples colonisés que leurs ancêtres s'appelaient les gaulois. Elle interdisait aux petits bretons, basques, corse alsaciens, de parler leur langue maternelle. C'est l'école de Jules Ferry qui a œuvré et formé idéologiquement les cadres de l'enseignement. C'est un siècle de bourrage de crâne pour refouler le droit à la différence au nom de faux principes égalitaires prônés par l'Éducation nationale. A la fin de la scolarité point de salut, si ce n'était que de rentrer dans l'administration française, (armée, marine, douane ….etc) et partir, sinon on resterait un plouc.

Au nom de l'égalité des citoyens, au cours de la guerre 1914-1918, 189 000 sénégalais furent recrutés, mais environ 30 000 d'entre eux ne revirent pas la terre d'Afrique. De 1939 à 1945, 178 000 Africains et Malgaches furent enrôlés, 25000 d'entre eux furent tués : Lourd tribut pour l'honneur de la France. Chacun est censé savoir qu'algériens, sénégalais, malgaches, bretons, basques …etc faisaient parti du même État-Nation : une République une et indivisible.

«Le pouvoir en France est l'affaire des lobbies jacobins.»

La réaction inattendue de l'académie française dans le débat sur les langues dites régionales est significative du poids des lobbies jacobins en France. Dès qu'il y a péril en la demeure, on fait donner la cavalerie. Ce soutien inattendu des immortels a été relayé surabondamment par une presse, régionale ou nationale, acquise dans son ensemble aux théories jacobines.

Autres soutiens inconditionnels : la Libre Pensée, le Souvenir Français, la plupart des associations d'anciens combattants et de loges maçonniques, sont tous «les gardiens du jacobinisme» qui n'hésitent pas à aboyer et mordre quand le besoin se fait sentir. Les sénateurs se sont laissé dévorer.

Pour la LBDH M. Herjean


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