L’autonomie, pourquoi, comment ?

Communiqué de presse publié le 7/06/23 15:43 dans Politique par Yves Lebahy pour Yves Lebahy

Le 22 mai 2023, des représentants de Bretagne Majeure (1), dont moi-même , étions reçus pour une audition par la Commission chargée de réfléchir à la question relative à l’autonomie de la Bretagne. Cette entrevue, programmée depuis le mois de décembre 2022 était demandée de notre part avec insistance et attendue avec intérêt (voir courriers échangés avec le Pdt et le vice Pdt de Région). Une partie des échanges a été reprise par la presse sous la forme d’une tribune rédigée par Yvon Ollivier relative à la question constitutionnelle (2) . Pour ma part, je reviens par ce texte à la nature des propos que j’ai tenus, justifiant à nos yeux la nécessité d’une réelle autonomie pour la Bretagne.

Le 8 avril 2022, l’Assemblée régionale de Bretagne votait à une large majorité un vœu exprimant le besoin réel d’autonomie fiscale et législative pour la Région. Ce vœu, auprès de nos milieux militants et de nombreux citoyens, soulevait un immense espoir tant nombre de situations semblent, à l’heure actuelle, totalement bloquées et grèvent largement l’avenir de notre société. Le colloque du 19 novembre 2022 à Carhaix, mené conjointement par notre collectif Bretagne Majeure et l’autre Bretagne Autonome, explorait sous différentes facettes cette question de l’autonomie.

Pourquoi ce besoin d’autonomie en Bretagne ?

Déjà dans notre manifeste de mai 2020, nombre de questionnements sur l’état et l’avenir de la Bretagne interpellaient les représentants régionaux sur ce sujet. Car cette autonomie revendiquée apparaît comme une nécessité évidente et cela sur deux registres de temporalités.

Dès maintenant tout d’abord de nombreuses questions de la vie quotidienne et des engagements politiques régionaux posant problème, toutes questions soulignées dans le manifeste et restées jusqu‘à cette date sans réponse. Cela concerne la Réunification de la Bretagne, la question de l’enseignement de ses langues et cultures, du logement, des politiques énergétiques, celles d’aménagement, de transports, d’organisation territoriale. En tous ces domaines, l’impossibilité pour la Région de définir des politiques, de mener des actions originales et adaptées aux spécificités de notre territoire régional, à l’originalité de sa société, se heurtent à une vision centralisée, autoritaire et unitaire de l’Etat et de ses services. Tout cela au nom de l’unité du peuple français et de sa prétendue égalité citoyenne. Soumise à des choix et intérêts venus d’ailleurs, notre société s’étiole, meurt à petit feu, et bientôt disparaitront sa spécificité, son originalité. Vaste question pour une Nation de plus de 1500 ans d’existence, un peuple reconnu partout en Europe et dans le Monde. L’uniformisation sous les lois conjointes du marché et d’un Etat centralisateur serait-elle inéluctable ?

Mais ce besoin vital d’autonomie se trouve plus profondément posé dans le contexte amorcé et futur d’adaptation de notre société bretonne à la crise climatique tant dans ses effets directs (environnementaux) qu’indirects (problèmes migratoires et sociaux et politiques). Cette crise climatique constitue un horizon obligé de l’action publique et individuelle. Elle est exceptionnelle par son ampleur et sa rapidité ; elle suppose une mutation sociétale d’une ampleur inégalée dans l’histoire de l’Humanité, une véritable révolution avec des horizons à moyens (2050) et longs termes (cad au-delà de 2100), finalement très proches. Si la société bretonne ne réagit pas dès maintenant, ne s’adapte pas aux nouvelles contraintes, elle sera balayée de la planète dans les quelques décennies à venir. Réagir en tant que société face à ce défi nécessite de remettre en cause l’unique lecture économiste qui guide actuellement tous les domaines de notre société occidentale. Y répondre impose une réponse globale, holistique, prenant en compte la complexité des faits environnementaux, sociaux et économiques. Suppose aussi de la part de la population et de ses représentants une humilité et une responsabilité retrouvées pour faire face aux nombreux défis à résoudre. On aborde là le domaine de « la gestion intégrée » telle que définie lors de la conférence de Rio de 1992, laquelle doit conduire à la préservation prioritaire de nos milieux de vie, à l’autonomie maximale de décision des populations à l’égard de leur territoire de vie, à cette relation intime de « l’Homme-habitant » avec son milieu.

Se trouvent là posées, et dès maintenant, les questions essentielles et vitales telles que : la question de la ressource en eau (accès et qualité), de l’énergie, de l’alimentation, dans leurs formes les plus autocentrées et résilientes. Mais aussi des questions plus complexes de migrations /intégration car la Bretagne, territoire préservé par rapport à d’autres, et qui devra faire face aux immenses mouvements de populations que cette crise va générer. D’autres questions telles que l’éducation des jeunes générations à la spécificité de leur société ou de celles accueillies (histoire, cultures, enjeux), l’organisation du territoire, la mobilité des hommes et marchandises, l’autonomie énergétique laquelle devra être la plus endogène possible, etc… Les défis sont multiples. Survivre en tant que société particulière suppose de répondre à chacun, de construire peu à peu un véritable projet de société, d’élaborer « un nouveau contrat social » (3).

L’autonomie comment ?

Qu’impliquent ce projet de société, ce nouveau contrat social ? On l’a dit, tout d’abord une approche globale des problèmes. Ensuite une vision à long terme à laquelle le monde politique actuel est peu habitué. Mais aussi une spatialité limitée de l’action pour mieux intégrer la complexité à gérer : l’échelon local semble le plus approprié ; celui de la Région n’ayant au mieux qu’un rôle d’impulsion de l’action et de chef d’orchestre pour orienter les politiques à mener. Cela suppose donc une réelle démarche participative qui responsabilise les populations, premières concernées par les mutations en cours, dans les choix à opérer et doit tenir compte de leur avis ce qui suppose des instances et démarches participatives au niveau des entités de Pays et de la Région. C’est en cela et pour cela que nous, Bretagne Majeure, militons pour l’autonomie, qu’elle soit locale et régionale.

Si le citoyen redevient le premier acteur concerné, retrouvant ce rôle qui lui manque actuellement, ce projet de société nouveau implique aussi des actions relevant du domaine politique et des systèmes de représentation d’une vie réellement démocratique.

D’abord en dotant de compétences législatives et normatives la Région, seule apte à prendre en compte les enjeux locaux et y apporter des solutions. Exemple : alors que la question de l’eau est et sera une question cruciale, comment l’Agence de bassin basée sur la Loire peut-elle comprendre les spécificités de notre milieu péninsulaire et sa spécificité hydrologique tant continentale que maritime ? Comment le district des Eaux et Forêts dont dépend la Bretagne, basé à Orléans, peut-il saisir le sens du talus arboré et de la forêt linéaire qu’il porte, spécificités atlantiques d’aménagement des espaces ruraux. Deux questions vitales pour limiter l’impact de la raréfaction des précipitations ! On peut multiplier les exemples de cette nécessité de gestion au plus près des lieux où se trouvent posés les problèmes. Notre société y gagnerait en souplesse et rapidité de décision, en indépendance des choix marqués par l’originalité de ses milieux (terre/mer et leurs interactions) .

Mais doter la région d’une autonomie implique nécessairement de la doter des moyens financiers afférents. Quand on sait que les prélèvements fiscaux en Bretagne tournent actuellement autour de 67 Milliards d’€ (4), que le budget annuel de la Région ne dépasse pas le 1,7 milliard… il y a un problème. Mener des politiques, impulser des choix, imposent de doter la Région de moyens financiers à la hauteur de ses besoins, en dehors des domaines régaliens propres à l’Etat. Vaste et épineux sujet !

Se trouvent donc posées les questions législatives soulevées par Yvon Ollivier lors de l’audition et dans sa tribune : le fait que la Bretagne puisse accéder à un pouvoir normatif, le fait que la Bretagne obtienne des moyens financiers à la hauteur des compétences qu’elle doit obtenir. Vaste combat à mener auprès de l’Etat central, de nos représentants mais aussi des populations concernées.

Yves Lebahy

(1) Représentaient Bretagne Majeure : Jean Claude Le Ruyet, Yvon Ollivier, Agnès Le Nan, et Yves Lebahy.

(2) Ollivier Yvon journal Le Télégramme du 26/ 05/2023, Tribune : « Vœu voté au mois d’avril 2022 de faveur de l’autonomie législative et fiscale de la Bretagne.

(3) LEBAHY Yves, Défis pour la Bretagne. Un nécessaire « nouveau contrat social », éditions Skol Vreizh, 2ème trimestre 2000.

(4) Etude menée par un groupe d’étude de Bretagne Majeure conduite par Gwenaël Hervé


Vos commentaires :
Brocélbreizh
Vendredi 15 novembre 2024
Région+ 5 départements+ municipalités = Breizh est délestée de 25 milliards environ.
La part attribuée pour le régalien ne devrait pas dépasser 10 milliards je suppose.
Il faut donc pour les Bretonnes et les Bretons un budget à hauteur de 50/55 milliards pour développer notre pays en terme de liberté et de responsabilité.
En tout cas, rien de tel ne se fera en écoutant des centralisateurs communiquer sur la décentralisation pendant 5 décennies.

Alain E. VALLÉE
Vendredi 15 novembre 2024
L'Autonomie :
c'est pour que la France ne soit plus une inefficace exception dans l'UE mais soit organisée à partir des réalités des pays, langues et cultures la constituant ;
c'est pour que le Sénat français soit transformé en une sorte d'assemblée des régions sur le modèle du Bundesrat ;
c'est pour que les autres compétences que régaliennes soient clairement identifiées, définies et affectées de manière définitive, impérative et exclusive aux collectivités locales à commencer par les provinces bien capables de s'organiser elles-mêmes ;
c'est aussi, par exemple, pour rendre totalement impossible ce genre de gravissime atteinte au patrimoine : « la destruction de 39 menhirs à Carnac pour construire un magasin de bricolage » ! Que fait l'UNESCO ?
etc
AV

Yann L
Vendredi 15 novembre 2024
Vous voulez sans doute écrire «délestée de 65 Md». Sinon, j'avoue ne pas comprendre vos chiffres ni leurs rapports avec ceux d'Y. LEBAHY (il parle de 67 Md).

Penn Kaled
Vendredi 15 novembre 2024
Le besoin d'autonomie de la Bretagne tient aussi à sa position géographique bien plus spécifique que certains pays européens comme la Belgique ,les Pays Bas et j'en passe .Dans le cadre d'une orientation tournée davantage vers notre espace maritime et moins vers le continent l'émancipation de la Bretagne prend sur le plan de la géopolitique tout son sens .Schématiquement il est fondamental de réactualiser la politique pragmatique de la Bretagne ducale . Dans ce sens Bretagne majeure devrait aussi particulièrement insister pour que le conseil régional entame des contacts avec le gouvernement de Londres ,des relations avec l'Angleterre rétabliraient de fait un équilibre dans tous les domaines par rapport à l'hégémonie du pouvoir parisien ,faciliteraient les relations avec les pays celtiques intégrant le Royaume uni , contribueraient également à promouvoir cette identité en Angleterre , la réunification dans ce cadre serait facilitée le spectre du grand ouest s'éloignerait étant donné le point commun des départements bretons ,la maritimité La Bretagne dans ce scénario occupe une place stratégique dans un espace atlantique de la mer du nord à la péninsule ibérique ,c'est dans ce cadre qu'elle peut retrouver sa puissance d'antan ,qui était également celle des peuples qui ont précédés les Bretons .
Pour ce qui concerne la crise climatique elle n'est pas spécifique à la Bretagne ... je crains fort d'ailleurs qu'elle soit irréversible quoi que l'on fasse .Mais avant d'imposer de nouvelles contraintes ,sans doute nécessaires à nos compatriotes je crois qu'il faudrait d'abord au niveau mondial prendre des mesures pour stopper le train de folie .Quand on constate la pollution engendrée par la guerre en Ukraine sans compter les autres conséquences humanitaire .L'Arctique dégèle à vitesse grand V ,mais vous savez très bien que c'est une opportunité pour des grandes puissances rivales qui veulent exploiter ses richesses ce qui accélèrera de manière exponentielle cette crise climatique , Les crédits carbone permettent à des sociétés de s'enrichir et perturbent des économies locales .Cependant à court terme je crains encore davantage une escalade nucléaire et les dangers de l'intelligence artificielle que le réchauffement nucléaire .
En ce qui concerne la fiscalité bretonne confisquée par l'état central je suis de votre avis ,c'est une spoliation .Par ailleurs ce qui est déterminant c'est la prise de conscience par la population de toutes ces thématiques , et j'ai l'impression que elle regarde complètement ailleurs ,elle se mobilise massivement par exemple contre la réforme des retraites mais ignore les problèmes bretons .Comment trouver des dénominateurs communs , pas en essayant d'attraper des mouches avec du vinaigre en tout cas ......

Penn Kaled
Vendredi 15 novembre 2024
Il faut lire réchauffement climatique et non réchauffement nucléaire

Penn Kaled
Vendredi 15 novembre 2024
Précision
les dangers de l'intelligence artificielle que le réchauffement nucléaire .
Evidemment je voulait dire réchauffement climatique et non nucléaire

Al Coin
Vendredi 15 novembre 2024
Monsieur Yves Lebahy, je pense que beaucoup de « Bretons » qui réfléchissent à leur sort et qui par l’Histoire de leur pays la BRETAGNE un peu ambitieux, partagent au moins la plupart de points que vous exprimez dans votre article.
Personnellement je fais partie du nombre d’entre eux, que je pressens pas très important numériquement, qui pensent que la résolution des problèmes que ces divers points soulignent, elle n’a pas d’avenir sous la forme de l’espérance douloureusement têtue, qu’une coopération soumise toujours à caution en apporte les solutions voulues !
Pourquoi ? Parce que ce j’en perçois au travers des exercices politiques acrobatiques d’un CELIB par exemple non exhaustif, qu’il n’a jamais eu d’avenir décisif, ni pesé d’un poids suffisant et nécessaire sur les trajectoire et évolutions supérieures de la BRETAGNE ! Les avancées éventuellement obtenues et considérées, comme telles, sont toutes et toutes relatives quant à leurs qualités structurantes ! Notamment sur le très long terme pour notre pays, comme dans l’agriculture et la pêche bretonnes par exemple, pour ne citer que ces deux piliers économiques naturels et permanents de la BRETAGNE, dont les évolutions positives auraient dues, en assurer la pérennité absolue dans la qualité et le volume. Pour ne citer que ces deux-là si emblématiques du pays breton!
En un mot, rien dans l’Histoire des coopérations et soumissions politiques, comme possibilités éventuellement estimées de faire aboutir des formes de responsabilités qui ne soient pas seulement des contraintes budgétaires, d’actions négatives et destructrices dans tant de domaines, et toutes imposées au Peuple Breton par des courroies de transmissions politiques locales !
La conception chuchotée aux oreilles des Bretons durant les sept dernières décennies, de parvenir par la voie électorale à certains niveaux d’autonomie ont donc fait long feu, elles aussi.
Par CELIB, dont la fonte s’est faite au fil du temps et malgré ses relatives avancées n’a pas pu, voulu (? par certains ?), comme par l’UDB et autres groupuscules de gauche ne sont parvenus qu’à faire de la BRETAGNE, des cerveaux bretons, un terrain d’élection, au service de différents partis de la gauche française. Ceux dits de droite ont fait tout autant, donc pas mieux !...Ci gît …le bien qu’il fit le fit mal, et le mal qu’il fit le fit bien ! Bien entendu en toute non-responsabilité, pour cela Paris et l’Europe sont bien utiles !
En conclusion, je dirai que votre article fait un récapitulatif important des points pour un projet politique, mais je ne le vois pas ou du moins comment en imposer un avec les objectifs clairs et assumés. Pas davantage les moyens pour ce faire. Donc déjà clarifier votre position et option politique, d’action bien entendu ! Si vous avez ce projet ?
Mais, je préfère surtout, que l’on puisse, nous puissions « SE DOTER » qu’ ÊTRE DOTÉ par son maître.

Pcosquer
Vendredi 15 novembre 2024
@penn Kaled:
« Dans ce sens Bretagne majeure devrait aussi particulièrement insister pour que le conseil régional entame des contacts avec le gouvernement de Londres»
Me lâr nann ur wech c'hoazh! Bro Saoz n'o deus deur ebet nemet hini a c'hall bezañ savet diwar ur bolitikerezh pennholier ouzh ar re-all... Bro Saoz , Bro C'hall ha Stadoù Unanet o deus savet ar C'hornôg hogen e ouzit kenkoulz ha me eo taolet distaolet groñs doare politikel etrevroadel ar Broioù-se gant ul lodenn vrasañ eus ar bed hiziv ha n'eo ket marteze eo. Ret eo gwelout kalz pelloc'h.
Bro Gembre ha Bro Skoz a glask terriñ ar chadenn a vouge ( hag a voug c'hoazh ) o doare bevañ hag o frankiz. N'oc'h ket gouest da gompren e oa bet distrujet hon sevenadur deomp ni ha reoù Kembreiz, Skosiz, Bretonned ha kement-zo gant Bro C'hall, Bro Saoz ha bremañ gant Stadoù Unanet??????
«faciliteraient les relations avec les pays celtiques intégrant le Royaume uni » Ne soñj ket din nemet lezel Bro Saoz ober e reuz etrezomp! N'eo ket Bro Saoz ur Vro Geltieg!
Ouzhpenn-se e vefemp gwelet fall gant tud eus Bro Gembre, eus Bro Skoz hag-all...

Yann L
Vendredi 15 novembre 2024
Le sujet de la fiscalité pourrait être un dénominateur commun susceptible d'intéresser la population. Toutefois, il mérite, me semble-t-il, d'être davantage creusé. L’État ne fait pas qu'assurer des fonctions régaliennes en Bretagne. Il redistribue aussi par le biais, notamment, des aides sociales, des subventions et autres dotations aux collectivités locales une partie des impôts prélevés.
Exemple: la taxe foncière est prélevée par l’État mais bénéficie, pour l'essentiel, aux collectivités locales.

jojo
Vendredi 15 novembre 2024
L'évolution climatique est en fait le coeur du problème de gouvernance dans les temps à venir, cela touchera tous les domaines: logement, migrations, agriculture, industries, tourisme,.... Car les changements radicaux qui commencent vont demander des réponses très pragmatiques e rapides et impliquent donc un véritable pouvoir politique des territoires. Evidemmment les problèmes en Bretagne ne seront pas les mêmes qu'en Provence ou en Alsace. Et en effet cela est déjà irreversible, il s'agit de s'adapter pour amortir les repercussions., dans le cas de la Bretagne c'est autant une opportunité qu'un risque.

Brocélbreizh
Vendredi 15 novembre 2024
@Yann L,
Bonjour Yann, en effet Bretagne Majeure nous donne le chiffre de 67 milliards de prélèvements fiscaux en Bretagne. et le budget régional à - de 2 milliards. Peut-être me suis-je mal exprimé mea culpa. Je suis certain qu'ils ont la rigueur des chiffres. Je songeais simplement qu'il faut ajouter au budget de notre région administrative celui des départements et les budgets Rennes et Nantes Métropole ainsi que nos communes...
En outre, avoir connaissance du PIB-B5 2021/2022 serait aussi très positif.
Bref, le budget global du pays Breton devrait se situer autour de 50 Milliards.
Ce qui donnerait un budget de 20 milliards pour la Bretagne et non 2.
Cela permettrait en outre de ne plus jouer les pingres envers notre culture, de ne plus avoir à voter pour tel ou tel comique qui propose 20 millions pour nos langues...

Que l'on soit maire ou pas,
Pro ou anti-pesticide,
De dauche mais aussi de groite ou les 2 en même temps,
Jupitérien, néandertalien, précambrien ou jacobin,
La langue bretonne, c'est 200 millions pas moins !


Dan44
Vendredi 15 novembre 2024
L'eau et sa gestion -
Bien d'accord sur le fait de reprendre en main notre avenir et celui de nos enfants. Nous avons encore des repères : «La crise climatique est une mutation sociale»  Oui et conséquence d'une mutation précédente récente. Le temps n'est pas loin où nos anciens pompaient l'eau de leurs puits et en faisaient l'économie. Leurs enfants se baignaient dans les rivières non polluées.
Concernant la gestion des rivières bretonnes de B4 par une agence locale, c'est entendu.
Juste une précision sur le fleuve Loire -Une gestion globale du fleuve est indispensable sachant qu'il existe tout de même des agences locales. La nature nous impose ses lois : l'eau de la Loire provient du Massif Central, massif ancien comme le Massif Armoricain et la qualité de l'eau de l'estuaire et son volume dépendent fortement de l'amont.
Par ailleurs, le bon état des eaux marines dépend en partie des eaux du continent.
Autre argument pour une gestion concertée: la délimitation des départements ( Loire-Atlantique et Maine-et-Loire) se fait en plein milieu du fleuve séparant parfois une île en deux...

KLG
Vendredi 15 novembre 2024
Vu le vote des habitants de B5, en particulier celui des deux départements dominants aujourd'hui démographiquement, on peut s'interroger sur l'utilité de confier la fiscalité de la Région aux aficionados des Hidalgo, Mélenchon et compagnie.
De moins en moins convaincu que ce serait mieux que les répartitions actuelles.
On voit aussi qu'il n'y a pas pire que les Maires pour saccager notre patrimoine, modifier la population pour de simples intérêts électoralistes et personnels et dilapider l'argent public car chaque maire ambitionne d'en avoir une plus grosse (zone artisanale, mairie, population, perception fiscale, médiathèque, piscine etc) que le voisin

Al Coin
Vendredi 15 novembre 2024
Qui est-ce qui propose et vote l'augmentation déraisonnable de la «taxe Foncière»?

thomas
Vendredi 15 novembre 2024
Ca serait bien d'avoir le détail de ce «67 milliards» car chaque collectivité à son budget propre et on voit peu l'intérêt ni la raison de rattacher le budget de locminé à celui de la «region»/rennes/europe.
Et puis surtout quand on regarde une fiche de salaire, y a pas une ligne collectivités, et là aussi ça pèse pas mal( 2.5millions *2.2k *0.2 * 12 =+/- 13 milliards )
@ Yann L
Vous avez bien raison, a titre d'exemple, le Dotation globale de fonctionnement assure une partie du budget des collectivités.

Yann L
Vendredi 15 novembre 2024
L'augmentation de la taxe foncière dépend de 2 éléments: la révision des bases effectuées par l’État (7,5% cette année me semble-t-il) et l'éventuelle modification des taux appliqués à ces bases qui dépendent des collectivités locales bénéficiaires (communes, communautés, départements).

Yann L
Vendredi 15 novembre 2024
Merci pour ces précisions.

Alain E. VALLÉE
Vendredi 15 novembre 2024
Que ceci plaise ou non, il ne se passera strictement rien d'utile pour la Bretagne tant que les Bretons, même réunis et ils sont loin de l'être ( ! ), persisteront à voter pour des partis hexagonaux, jacobins et hors sol qui ne s'intéressent à elle que pour y glâner des voix et parfois des vies, sans autre projet que favorable au national-étatisme où ils prospèrent en y faisant carrière.
Alors, c'est aux Bretons par la prise de conscience de leur condition de se définir une conduite et de s'y tenir.
AV

Loïc
Vendredi 15 novembre 2024
Complètement d'accord. Prise de conscience cependant difficile quand les maires conspirent en inventant des soutiens, en organisant des espaces de discussion fin juin et en juillet avec repas offert, une bonne dose de fidèles récompensés par ailleurs. Ainsi va la communication dans certaine grande ville.

Alain E. VALLÉE
Vendredi 15 novembre 2024
Pour réduire sa Dette à un niveau comparable à celui de ses voisins (l'Irlande est la Croatie sont en excédent), l'État français, malgré ses discours devenus BlaBla, ne peut compter ni sur les facilités et largesses de l'UE, ni sur la croissance. Certes, l'inflation («l'euthanasie des rentiers» selon Keynes) lui est très profitable mais la BCE nous en protège et doit lutter contre. En tant qu'héritière de la Buba, elle sera prochainement capable d'augmenter le pouvoir d'achat dans l'EuroLand en obtenant sur une période assez longue, une baisse généralisée des prix de marché. Sans que de pseudo économistes y crient à la déflation et à la fin du monde. Ceci fut réalisé avec succès en Allemagne quelques années avant la création de l'€.
(De manière incidente, on se souvient que contre la fusion des PDL et de la Bretagne souhaité et «demandé» par certains maires de grandes villes bretonnes en 2014 - «OF» 26 V 2014 -, l'important différentiel de Dette entre les deux régions fut un contre-argument décisif. Les Bretons n'avaient évidemment pas à participer au remboursement de la beaucoup plus importante Dette/hab des PDL.)
L'État pourrait facilement obtenir une diminution de son énorme Dette par affectation aux régions désormais (le plus tôt possible), enfin, dotées de compétences explicites, impératives et exclusives, de sa part dans les co-financements par ailleurs et jusqu'ici, trop souvent imposés depuis les préfectures sinon Paris. En effet, l'autonomie des régions devra s'accompagner par le refinancement financier et fiscal même rétrospectif de leurs investissements. Evidemment, pour la part de la Dette de l'État ayant servi à payer une partie du fonctionnement, ce raisonnement serait impossible. Selon les grands principes, l'on finance un investissement par un capital (généralement une dette) de même durée. Ainsi, via les salaires, les aides sociales ou les pensions retraites, l'on ne doit jamais financer des consommations courantes (yaourts, ...) avec des emprunts sur dix ou quinze ans ! Mais les ponts, garages et tunnels, se financent évidemment par la Dette.
Pour rétablir les grands équilibres dans l'UE, l'État devenu impotent car drogué à l'emprunt, pourrait d'ailleurs être contraint à s'imposer une vitale cure d'amaigrissement. Il vaut mieux que cette injonction vienne de la BCE plutôt que du FMI ...!
AV

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