Lapérouse et d'autres navigateurs célébrés à Paris et bientôt à Fremantle (Australie)

Dépêche publié le 22/09/08 11:46 dans Histoire de Bretagne par Bernard Le Nail pour Bernard Le Nail
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Le Musée maritime de Fremantle (Australie)

Depuis le 19 mars dernier et jusqu'au lundi 20 octobre prochain, le Musée national de la Marine, à Paris, présente une belle exposition intitulée «Le Mystère Lapérouse». Il ne reste plus que quatre semaines pour aller la voir.

Depuis la disparition de la «Boussole» et de l'«Astrolabe», les deux navires de la grande expédition autour du monde partie de Brest le 1er août 1785, plusieurs expéditions se sont succédées à la recherche des vestiges des deux navires et il ne subsiste plus guère de mystère aujourd'hui. On sait que les deux bâtiments furent jetés par un cyclone tropical sur les récifs de l'île de Vanikoro, dans l'archipel des Salomon, en juin 1788, et on a identifié définitivement leurs épaves et d'autres vestiges à terre lors d'une expédition mené en avril-mai 2005. Un Breton de Nantes, Alain Conan, a joué un rôle majeur dans les découvertes faites ces dernières années. Une nouvelle expédition devait compléter au cours des prochaines semaines les découvertes faites précédemment.

Si Lapérouse, le chef de l'expédition, était originaire d'Albi, où un musée lui est d'ailleurs consacré, il ne faudrait pas oublier que cette expédition était très largement une expédition bretonne. Le second de l'expédition, Paul-Antoine Fleuriot de Langle, né en 1744 au manoir de Kerlouët, en Quemper-Guézennec, ne perdit pas la vie à Vanikoro, mais six mois plus tôt; il fut en effet massacré lors d'une escale de ravitaillement le 11 décembre 1787 à Maouna, dans les îles Samoa. Mais surtout 90% des équipages des deux navires étaient bretons et la fin tragique de l'expédition se traduisit par la disparition de quelque 200 Bretons.

Peu après la fermeture définitive de l'exposition de Paris, une autre exposition qui devrait être non moins passionnante, ouvrira ses portes au Musée maritime de Fremantle, près de Perth, en Austalie Occidentale; elle sera consacrée à l'apport de la France et de ses grands navigateurs à la découverte et à la connaissance du continent australien, dont Louis de Saint Aloüarn (né à Guengat en 1738), La Pérouse, d'Entrecasteaux, Jean-Michel Huon de Kermadec (né à Brest en 1748), Baudin, Hamelin, Freycinet, Dumont d'Urville et d'autres, avec de nombreux officiers et hommes d'équipages originaires de Bretagne.

Fremantle, surnommée «Freo» par ses habitants, est une cité portuaire qui est située à 19 km au sud-ouest de Perth, à l'embouchure du fleuve Swan et qui compte aujourd'hui 26 000 habitants; elle a été fondée en 1829 en même temps que Perth dont l'agglomération compte aujourd'hui un million et demi d'habitants. Comme son nom l'indique, la grande cité de l'ouest australien doit son nom à une ville d'Écosse qui n'a elle que 43 000 habitants, Perth (en gaëlique Peairt) parce qu'elle a été fondée par un Écossais, le capitaine James Stirling (1791-1865) qui devait terminer sa carrière au grade d'amiral... Il y a peu de Bretons dans l'agglomération de Perth aujourd'hui, mais, en revanche, les descendants d'Écossais et surtout d'Irlandais y sont fort nombreux...

Le Musée maritime de Fremantle qui présente divers bateaux, dont un sous-marin, est surtout remarquable par les objets et documents qu'il présente sur de nombreux navires qui ont ait naufrage sur les côtes occidentales de l'Australie au cours des siècles, dont le tristement célèbre «Batavia». On peut aussi y voir la fameuse bouteille enterrée dans l'île de Dirk Hartog, en bordure de la Baie des Requins (Shark Bay), pour marquer la prise de possession de l'Australie par Louis de Saint Aloüarn le 30 avril 1772 au nom de Louis XV, et retrouvée en janvier 1998 par une expédition franco-australienne menée par Philippe Godard.

À l'occasion de l'inauguration de cette prochaine exposition, le Musée maritime de Fremantle va faire paraître une édition en langue anglaise du livre de Philippe Godard et Tugdual de Kerros, «Louis de Saint Aloüarn, lieutenant des vaisseaux du roy. Un marin breton à la conquête des terres australes» (Éd. Les portes du large, 2002).


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