Langues régionales à l'école : La reconnaissance de l'enseignement bilingue confirmée à l’A

Communiqué de presse publié le 5/06/13 17:20 dans Politique par Paul Molac pour Paul Molac

Je tiens à exprimer ma satisfaction devant la confirmation par l'Assemblée nationale de la nouvelle place donnée aux langues régionales dans le Projet de loi de Refondation de l'école dont l'examen vient de s'achever cette nuit. Ce travail, que nous avons mené de concert avec les parlementaires de la majorité, notamment bretons, vient récompenser la mobilisation de l'ensemble des défenseurs des langues régionales.

Le nouveau projet de loi reconnaît pour la première fois dans notre législation l'enseignement bilingue français - langue régionale. Il est même inscrit que cet enseignement doit être favorisé et que les familles seront informées des différentes offres d'apprentissage. De plus, les enseignants pourront utiliser l'apport des langues et cultures régionales dans leur enseignement chaque fois qu'ils estiment que cela est pertinent pour leurs élèves.

Cela s'ajoute aux cinq mentions supplémentaires situées dans l'annexe de la loi. Celles-ci traitent des bénéfices de la précocité d'exposition ; de l'encouragement du bilinguisme français – langue régionale dès la maternelle ; de la fréquentation d'½uvres et de ressources pédagogiques ; des activités organisées par les collectivités territoriales ; et de la possibilité de s'inscrire dans une école d'une autre commune lorsque la commune de résidence ne propose pas d'enseignement de langue régionale.

C'est la première fois qu'une loi est aussi explicite sur l'enseignement et la prise en compte des Langues régionales dans l'Education nationale. Elle permettra une sécurisation juridique de l'enseignement de ces langues et un rapport de force rééquilibré avec les rectorats à qui l'on pourra opposer la nouvelle loi.

La loi sur l'éducation de 2005 ne comportait qu'une seule mention concernant une possibilité d'enseignement des langues régionales lorsque des conventions étaient signées avec les régions. Le caractère peu volontariste de cette formulation est à comparer avec le saut qualitatif qui vient d'être effectué cette nuit par la majorité à l'Assemblée nationale. L'ensemble des associations et défenseurs des langues régionales se félicitent d'ailleurs des avancées obtenues dans cette loi.

L'action conjuguée des parlementaires, des élus locaux en particulier des régions, et bien sur des associations et des défenseurs des langues régionales a permis cette avancée notable en favorisant l'ouverture du ministre.

C'est une victoire collective qui devra en appeler d'autres quant à la promotion de nos langues.

Concernant le délai de cinq ans nécessaire aux écoles associatives pour bénéficier d'un contrat d'association avec l'Etat, une solution pratique est actuellement à l'étude, les dispositions nécessaires relevant du domaine règlementaire.

En ce qui concerne l'inscription dans la loi de l'immersion, au sens d'enseignement dans la langue au-delà de la parité horaire, nous sommes dans un blocage d'ordre constitutionnel, puisque le Conseil d'Etat a jugé que cet enseignement était contraire à la Constitution. J'appelle donc mes collègues de droite à faire sauter ce blocage en s'exprimant clairement pour un vote positif sur la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires en cas de présentation d'un projet de loi au Congrès, condition sine qua none de son adoption au 3/5ème.

Nous attendons désormais que les retombées positives de la loi se répercutent sur le terrain, notamment en termes de textes réglementaires et de moyens spécifiques.


Vos commentaires :
Yannig BARON
Vendredi 15 novembre 2024
Donc et comme je le dis depuis belle lurette, l'enseignement de type immersif n'est pas acté pour le moment et la signature de 39 des 98 articles de la charte ne suffira pas à le faire. Il faut donc bien un changement de la constitution. Pourquoi donc a-t-il fallu tant de temps pour le faire savoir aux Bretons?

Quand à penser que pour avoir une majorité des 3/5 e au congrès cela dépendrait que de la droite, c'est oublier un peu vite que le pourcentage de jacobins de tous poils est parfaitement bien réparti des deux côtés de l'échiquier...

Bon courage Paul il reste du boulot... et pour gagner il faut parler clair et informer le peuple clairement. Yannig Baron.


Job LE GAC
Vendredi 15 novembre 2024
Bravo Paul !! . . mais fait attention aux jacobins de toutes sortes; ils vont sortir du bois . . !!

Dalc'het mad !


Jo Pevedic
Vendredi 15 novembre 2024
Musiques, danses, langues, poésies, foi-religion-mystique, sens communautaire, solidarité, combativité, … ces petites avancées bureaucratiques pour la langue ne trouveront aucune transcription réglementaire réelle et sont donc simplement ridicules. Autant d'énergie, autant de travail, d'ardeur, d'engagement, de réunions, de manifestations, pour ça !
Nous sommes une minorité, et ces soit-disantes avancées continuent de minoriser. Puisque nous sommes minoritaires, nous devons accepter de nous considérer comme une… minorité ! A ce titre nous devons exiger d'être protégés. Dans ce système constitutionnel, le fond de cet Etat, le sens qui est donné à l'égalité ne constitue pas pour nous un droit, mais une entrave !

eugène
Vendredi 15 novembre 2024
et oui... il faut parler vrai,juste et réaliste au peuple.
Il faut être pragmatique et dire l'état réel des choses...pour mieux avancer.... mais il n'y a pas beaucoup d'élites bretonnes actuelles qui disent la lamentable situation de notre existence en devenir.
Est ce que la voie du «mégotage» et de la palabre est la bonne voie?
BONNE ANALYSE YANNIG
Au Fronton de la Bretagne faut-il avoir les trois mots
«REALITE -PRAGMATISME - VERITE»

André Lavanant
Vendredi 15 novembre 2024
La satisfaction que tu exprimes est peut-être à la hauteur du travail que tu (vous) a fourni dans le combat anti jacobin, mais ressenti de l'extérieur, je suis triste d'assister à ces reculades et aux éventuels regains - qui ne sont que des compensations - qui font croire à de vrais avancées ! Attention à trop édulcorer la vitrine !
Et, dire que le 1er lycée de France reste toujours dans l'illégalité !!!
En complément de l'interpellation des parlementaires de droite, pense aussi à celle de tes collègues de gauche, ne serait-ce que pour établir une certaine vérité. Comme «au pied du mur on juge le maçon», aux bas des marches du congrès on jugerait les partenaires de la fraternité des cultures, de l'égalité de traitement des langues, de la liberté de déclarer «Ya, d'ar brezhoneg». André Lavanant

Stéphanie Le Pelleter
Vendredi 15 novembre 2024
Malheureusement quand un des 2 parents n'est pas d'accord pour inscrire l'enfant en bilingue, en sortant les arguments les plus rétrogrades possible, et qu'une demande est faite auprès du JAF, le juge peut également refuser...

Dan Ar Wern
Vendredi 15 novembre 2024
Un araokadenn a-benn ar fin !

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